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Ayman-Al-Zawahiri à la tête d'Al-Quaida : L'idéologue sera plus féroce que le fondateur Spécial

Un mois et demi jour pour jour après la mort d'Oussama Ben Laden, tué par les Américains dans une villa fortifiée d'Abottabad au Pakistan, son adjoint, Ayman-Al-Zawahiri, l'a remplacé. Un non-événement, puisque l'idéologue attitré de l'organisation djiadiste Al-Quaida était considéré, depuis quelques années, comme le successeur naturel de l'ancien ennemi public n°1 des Américains. Au demeurant, depuis quelques mois déjà, Ben Laden rencontrait ses commandants pour préparer sa succession.

 

Certes la Haute Choura, c'est-à-dire le conseil d'Al-Quaida qui assurait la régence après le décès du chef, avait une short list de prétendants, mais entre ltantri, il n'y avait pas match ; car, si Ben Laden était le patron incontesté de cette nébuleuse grâce à son charisme et à sa légitimité, il passait plus pour une personnalité  symbolique dans le système, les vraies décisions étant prises par l'Egyptien, à la réthorique incendiaire et à la férocité légendaire.

En effet, alors que Ben Laden slalomait entre les grottes des zones tribales pakistanaises et afghanes pour échapper aux drones américains, c'est bien Al-Zawahiri, l'idéologue de la multinationale du terrorisme, qui tenait la maison, et il a, de ce fait, assis son autorité. En le désignant officiellement comme le dépositaire de cette autorité, Al-Quaida n'a fait que remplir une formalité.

La grande question est de savoir maintenant quelle sera la marge de manœuvre du successeur. Celui qui fut chirurgien dans une autre vie ne bénéficiera pas, on s'en doute, de la même dévotion des sous-chefs, comme l'était Ben Laden. Pour tout dire, ses oukases ne seront pas exécutés à la lettre.

Déjà, Al-Quaida, bien que plus ou moins structurée, est une vraie nébuleuse, car du Yémen au Maroc, ses branches, autonomes, ont des dirigeants qui ne répondent pas toujours aux injonctions de la tête :

ainsi, il n'est pas certain que le Yéménite Nasser Al Wahishi, l'ex-secrétaire de Ben Laden et chef d'Al-Quaida dans la péninsule arabique (AQPA), attendra l'imprimatur de Zawahiri pour frapper en Jordanie, en Arabie Saoudite ou au Pakistan ;

il en est de même pour Saif Al-Adel, présenté comme le leader de la branche militaire d'Al-Quaida, qui pourrait d'ailleurs couper les ponts avec la base et agir à sa guise.

Les Africains d'Al-Quaida, comme le Comorien Fazul Abdullah Mohamed (Afrique de l'Est) ou Abu Zei (AQMI), écumaient déjà leurs zones d'actions, sans souvent attendre le feu vert de Ben Laden. Il n'est pas évident qu'ils changeront avec Zawahiri.

Al-Zawahiri hérite-t-il pour autant d'une Al-Quaida affaiblie ?

Sans doute, à cause non seulement de l'élimination de son fondateur, mais aussi de sa situation financière : depuis 2001, l'intensification des efforts de la communauté internationale, avec  à sa tête les USA, ont bouché de nombreux réseaux financiers de la multinationale terroriste, si bien que, même si ses caisses ne sont pas totalement vides, Al-Quaida n'a plus ses moyens de jadis.

Mais si le monstre est blessé, il demeure terrible, car le nouveau patron d'Al-Quaida, cosignataire avec Ben Laden de la "Déclaration de la Guerre sainte contre les Juifs et les croisés en 1998", est réputé méthodique, froid et déterminé, surtout très cruel. Al-Quaida sous son magistère pourrait donc se montrer encore plus dangereux que sous son ancien maître. Autant dire que l'axe du Mal pourrait avoir encore de beaux jours devant lui sous Al-Zawahiri si celui-ci échappe longtemps à la nasse des sécurocrates américains.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Dernière modification lejeudi, 16 juin 2011 20:22

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