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Grogne des enseignants : « Le gouvernement veut monter la population contre nous » (Windyam Zongo)

La fin du match de « ping-pong » entre les éducateurs et le gouvernement n’a pas encore sonné. En réponse à la conférence de presse que le Premier ministre a tenue le 9 janvier dernier sur la grève des enseignants, ces derniers ont répliqué avec une conférence de presse le samedi 13 janvier 2018. Il a été aussi question du bilan de la grève de 72h de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE).

 

« Le gouvernement souhaiterait que la population se soulève contre les éducateurs afin de les moraliser », c’est essentiellement ce que l’on peut retenir de la déclaration que la CNSE a fait le samedi 13 janvier 2018. La déclaration du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, lors de sa conférence de presse du 9 janvier dernier selon laquelle la revendication des enseignants va coûter 50 milliards par an serait une pure manœuvre, selon la déclaration liminaire de la coordination. C’est au regard de la tournure désavantageuse avec l’adhésion massive des travailleurs de l’éducation et la compréhension des populations qui ont désapprouvé ses tergiversations que le Premier ministre a tenté «sa dernière manœuvre» en jetant en pâture le personnel en lutte aux médias, a signifié le Secrétaire national de la CNSE, Windyam Zongo.

 

 

Le peu d’importance accordé à l’éducation

 

D’après ce dernier, le Premier ministre a tenu sa théorie des 50 milliards par an alors que la coordination n’a jamais reçu l’évaluation chiffrée de ses revendications. « La coordination ne sait d’ailleurs pas à quel point de revendication les 50 milliards sont affectés», s’est-il étonné et d’argumenter que si l’ensemble des points de la plateforme ne s’élève qu’à seulement 50 milliard de francs CFA, cela met en exergue « le peu d’importance accordé à l’éducation ». Il faut noter que quatre points sous-tendent la plateforme revendicative des enseignants. Il s’agit de l’adoption d’un statut valorisant l’éducation, l’amélioration de l’accès à l’éducation, l’amélioration des conditions de travail, la revalorisation du corps enseignant. Et Windyam Zongo a soutenu qu’il ne sait pas à quel point de la plateforme les 50 milliards sont affectés. Rien que la cantine est estimée à 48 milliards par an si elle est étendue jusqu’à six mois puis à neuf.  «La qualité de l’éducation n’a pourtant pas de prix. Nous ne savons pas comment ils ont fait leurs calculs. Même s’il faut 1 000 milliards, nous allons nous battre pour la satisfaction de notre plateforme», a affirmé le secrétaire national de la CNSE. Ce dernier a déclaré que pour rendre supportables les coûts induits par la revendication, le syndicat a mis en œuvre une démarche progressive. Et s’agissant de la pauvreté du pays, Windyam Zongo a estimé que chaque Burkinabè peut se faire une opinion quand on constate les milliards perdus dans la nature, quand des entreprises refusent de payer leurs impôts, quand l’Assemblée nationale dispose d’un budget de 14 milliards, quand des autorités vont visiter des classes sous paillote en V8. La CNSE a par ailleurs déclaré qu’a cette étape de la lutte une année blanche n’est pas envisageable, car les cours sont assurés et qu’à tout moment les évaluations peuvent avoir lieu.

 

Il n’y a pas d’acquis pour le moment…

 

A la question de savoir quel est l’état actuel des négociations, le membre de la coordination et SG du SNEA-B, Blégné Séma, soutient qu’il n’y a pas d’acquis pour le moment. Et que le Premier ministre devrait dire son dernier mot avant la rédaction du protocole d’accord. Selon le SG du SNEA-B, les négociations reprennent le mardi 16 janvier 2018. En ce qui concerne le statut que réclame les enseignants, Blégné Séma explique qu’il s’agit plutôt d’un statut valorisant de l’éducation. « Ce n’est pas un statut autonome qu’on réclame, ni une augmentation de salaire. Le statut valorisant répond à comment recruter l’enseignant et comment il va évoluer jusqu’à sa sortie », a-t-il expliqué. Les éducateurs n’ont pas manqué de demander au gouvernement de se ressaisir et « d’assumer courageusement et franchement, sans faux-fuyants, ses responsabilités face à la situation catastrophique du système éducatif ».  

Il faut retenir que dans la plateforme revendicative, la CNSE réclame aussi le respect des textes nationaux en termes d’effectif qui fixe à 60 élèves par classe au primaire et à 70 au postprimaire et au secondaire. Les normes internationales établies notamment par l’UNESCO est de 25 élèves par classe.

 

  1. Benjamine Kaboré

 

Commentaires   

-1 #1 BOUDA 24-01-2018 07:57
"MÊME SI L'INCIDENCE FAIT 1000 MILLIARDS NOUS NOUS BATTRONS POUR QUE NOS REVENDICATIONS ABOUTISSENT." EH BIEN !
ET S'IL N'Y A PAS 1000 MILLIARDS ? ON FAIT
QUOI ?
DE PLUS CETTE MANIÈRE D'APPROCHER LES PROBLÈMES PAR DES PHRASES TOUTES FAITES DU GENRE :" S'IL N'Y AVAIT PAS LES MOYENS LES MINISTRES NE FERAIENT PAS TELLE CHOSE OU TELLE AUTRE" , EST DÉPOURVUE A MON SENS DE BONNE FOI. C'EST JUSTE DES PRÉTEXTES POUR SE DONNER BONNE CONSCIENCE QUANT SOI-MÊME EST Persuadé DE L'EXTRÉMITÉ DE SES REVENDICATIONS.
EN TOUT ÉTAT DE CAUSE IL FAUDRAIT QUE L'ON ÉVITE LE POSTULAT NIHILISTE QUI FAIT SUSPECTER PAR CELUI D'EN FACE L'INJONCTION SUIVANTE :"OU BIEN TU ME DONNES CE QUE J'EXIGE OU LA PORTE T'EST GRANDEMENT OUVERTE".
NOTRE HISTOIRE RÉCENTE NOUS RAPPELLE QUE CE N'EST PAS TOUJOURS PORTEUR.
COMME QUOI , AU PAYS DE MILLE PRIORITÉS, SACHONS RAISON GARDÉE.
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