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Procès en appel à la CPI : La note sera-t-elle plus salée pour Bemba ?

Retour à la barre pour Jean Pierre Bemba : son procès en appel s’est ouvert hier mardi 9 janvier 2018 devant la chambre d’Appel de la CPI (Cour pénale internationale) aux Pays-Bas. Une audience qui a juste permis aux différentes parties d’exposer les motifs qui les ont conduites à attaquer le verdict de la première instance, qui n’a en réalité satisfait personne. Pour mémoire, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo avait été condamné, c’était en juin 2016, à 18 ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu entre octobre 2002 et mars 2003 quand ce seigneur de guerre s’est piqué de voler au secours de son ami centrafricain Ange Félix Patassé, en proie à une rébellion et contre Bozizé, lui envoyant un corps expéditionnaire de 1500 hommes, lesquels seront par la suite accusés d’avoir tué, violé et pillé.

 

C’est ce qui lui vaut ses soucis judiciaires depuis maintenant une dizaine d’années, puisque c’est en mars 2008 qu’il a été incarcéré au quartier pénitentiaire de la CPI. Et comme pour compliquer son sort, aux 18 ans ont été ajoutés 16 autres pour subornation de témoin dans une procédure séparée mais connexe. Autant dire que l’actuel procès en appel est capital pour le leader du MLC (Mouvement de libération du Congo), car, si la sentence initiale n’est pas revue à la baisse, c’est en principe en… 2034, quand il aura 72 ans, qu’il recouvrera la liberté. Il est vrai que l’espérance de vie au Pays-Bas est de plus de 80 ans, comme l’a si malicieusement rappelé à ses ennemis un autre pensionnaire de Scheveningen, Laurent Gbagbo pour ne pas le nommer, mais le plus grave pour lui est que la peine pourrait être alourdie, puisque l’accusation avait réclamé au moins 20 ans de prison en première instance et demande toujours à la chambre d’accusation de revoir à la hausse la peine.

Bemba ayant été jugé «coupable au-delà de tout doute raisonnable de 2 chefs de crime contre l’humanité (meurtre, viol) et de 3 chefs de crime de guerre (meurtre, viol et pillage) », sa défense a eu beau invoquer une série de vices de forme et crier au procès politique, elle n’avait pu soustraire son prestigieux client à la justice internationale. Sans oublier qu’à côté du procès pénal, il y a la partie civile, avec ces 5000 victimes ou leurs ayants droit qui réclament des réparations conséquentes et attendent que la CPI donne suite à leur requête de réparation individuelle.

Cruel destin que celui du fils de Jeannot Saolona Bemba, richissime homme d’affaires congolais, car né avec une cuillère d’argent dans la bouche et à qui tout semblait sourire, jusqu’à ce qu’il se pique de se jeter dans les eaux politiques particulièrement tumultueuses du Congo, où il ne cesse de ramer comme un galérien.

 

Issa K. Barry

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