Codification des Blocs latéritiques taillés : Le ministère de l’Habitat à l’ouvrage

Il y a belle lurette que les blocs latéritiques taillés (BLT) ou pierres taillées en langage courant sont utilisés pour la construction au Burkina. Le hic, c’est qu’ils sont extraits le plus souvent manuellement par des acteurs informels et la connaissance de leurs propriétés physico-chimiques, mécaniques et thermiques reste encore embryonnaire. Ce qui ne permet souvent pas de bâtir de façon esthétique des maisons qui résistent au temps.  Désormais, le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat souhaite ardemment corriger toutes ces imperfections. C’est pourquoi le département ministériel que dirige Maurice Dieudonné Bonanet a entrepris un projet de codification des BLT. Entendons par codification, le processus qui permettra de définir de façon adéquate les caractéristiques, les dimensions, les compositions chimiques, etc., de la pierre taillée.  Pour y arriver, des études ont été menées. A l’issue de ce travail de terrain, un avant-projet de codification de ce matériau local a été élaboré. Le 19 janvier 2017, une session de validation du rapport a été organisée. Le bureau des mines et de la géologie, les 2IE, le département de chimie de l’université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo sont au nombre des structures qui  y ont participé.

Faire l’état des lieux de l’ensemble des sites de production des pierres taillées, établir les propriétés physico-mécaniques (masse volumique, degré de porosité, résistance à la compression), standardiser les BLT, ce sont, entre autres, les objectifs de la rencontre.

 Le document, une fois examiné et validé, permettra de révolutionner le secteur de la construction au Burkina Faso. Les avantages de ce matériau sont divers. En effet, les matériaux locaux de construction ont un intérêt économique car réduisant la fuite de devises et participant à la lutte contre la pauvreté. Les avantages écologiques par la réduction de l’émission de CO2, la réduction de la température et une autorégulation du taux d’humidité dans les maisons sont des raisons de plus de préférer les BLT aux autres matériaux de construction.

 En outre, de l’avis du ministre, le coût accessible et la disponibilité des matériaux imposent aux acteurs du bâtiment, notamment aux architectes, ingénieurs, entrepreneurs, ouvriers, de se pencher sur leur utilisation et valorisation.  Quant à l’Etat, il a déjà montré le bon exemple. La plupart des infrastructures réalisées à Gaoua à l’occasion de la célébration du 11-Décembre l’ont été à base de ce matériau local. Les logements de la cité des forces vives ainsi que plusieurs équipements tels que la gare routière, le marché, la salle polyvalente ont été bâtis à partir de blocs de pierres taillées. La construction de 40 000 logements devra également être faite avec ce matériau.

La question fondamentale du logement et l’inflation quasi permanente des coûts de matériaux de construction sont une réalité au Burkina.  Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Maurice Dieudonné Bonanet,  a indiqué que le travail engagé vise à permettre l’accès de tous à un logement décent et abordable.

Les BLT occasionnent généralement des trous béants. Selon le ministre, la brochette de participants va se pencher sur cette problématique. Il dit, par exemple, que ces trous peuvent servir dans l’agriculture comme fosses fumières.

Hadepté Da