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Double attentat à Benghazi : Horreur devant la maison d’Allah

Qui a bien pu commettre ce carnage ? Jusqu’à hier le double attentat à la voiture piégée qui a eu lieu mardi à Benghazi, dans l’est de la Libye, n’avait pas été revendiqué.

 

A-t-on d’ailleurs besoin d’une signature en lettres de sang dans ce purgatoire qu’est devenue la Libye depuis la chute et l’assassinat de Kadhafi ? Ce sont forcément des ennemis de la paix, des gens qui ne veulent pas que le pays retrouve la stabilité qui fut la sienne pendant des décennies qui en sont les auteurs.

En tout cas, le bilan est effroyable : 41 personnes tuées et plus de 70 autres blessées dans l’attaque la plus meurtrière à Benghazi depuis de nombreux mois : d’abord devant la mosquée al-Radwane juste après la prière, preuve que ses auteurs voulaient faire un maximum de victimes ; et une deuxième quelques minutes après pour s’assurer que ceux qui avaient survécu à la première détonation ne s’en sortiraient pas vivants. Un véritable massacre dans ce quartier populaire d’al Suleimani, littéralement défiguré par le souffle meurtrier des deux bombes.

En l’absence de revendication, le mystère ne peut que s’épaissir dans ce bourbier où l’on ne sait plus qui fait quoi et pourquoi, qui est avec qui et contre qui, pour emprunter à l’agit-prop qui avait cours sous la révolution burkinabè.

Il pourrait s’agir d’un règlement de comptes entre les différents groupes et factions qui, depuis maintenant 7 ans, se disputent les lambeaux de ce vaste territoire de 1 759 540 km2. Il se trouve, en effet, que parmi les victimes de cette double attaque figure une huile de l’armée du général Khalifa Haftar, Ahmad al-Feitouri, chef d’une brigade sécuritaire de Benghazi. Un autre haut gradé de l’armée nationale libyenne a été blessé. Peut-être étaient-ils les véritables cibles de l’attentat, les dizaines d’autres personnes fauchées par le souffle des explosions n’étant alors que des victimes collatérales !

Il semble en effet que, comme la plupart des soldats du général Haftar, al Feitouri était de la tendance des salafistes, des ennemis irréductibles des extrémistes islamistes alliés aux Frères musulmans. Mais, quels que soient les auteurs de cette tragédie et leurs motivations, on ne finira jamais de se poser cette question : au nom de quoi a-t-on pu liquider froidement des fidèles qui étaient allés prier Allah, le même que les terroristes de tous poils invoquent à tout-va pour justifier l’injustifiable ?

 

H. Marie Ouédraogo

 

Dernière modification lejeudi, 25 janvier 2018 20:51

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