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Augmentation des prix des hydrocarbures : La LCB exige un audit de la SONABHY Spécial

La récente augmentation du prix des hydrocarbures va, sans nul doute, contribuer à renchérir la vie, dans ce contexte de crise alimentaire. A ce propos, la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) fait part de son indignation dans la déclaration qui suit. "Cette hausse unilatérale inquiète les consommateurs  à plus d'un titre, quant à l'efficacité à long terme de certaines mesures gouvernementales contre la cherté de la vie. Car il ne s'agit pas de donner de la main droite pour récupérer de la main gauche", a-t-elle souligné avant de proposer un audit de la Nationale des hydrocarbures.

Les populations ont constaté, avec amertume et désolation, que l'annonce faite par Son Excellence Monsieur le Premier ministre, lors de son discours sur la situation de la Nation le 29 mars 2012, sur l'augmentation des prix des hydrocarbures est une réalité depuis le 2 avril 2012. Ainsi, le prix du litre du Super 91, du Gasoil, du pétrole ont connu une augmentation d'au moins 50 FCFA. L'on pourrait simplement se demander pourquoi choisir cette période pour procéder à l'augmentation des prix des hydrocarbures.

Est-ce pour permettre de juguler la crise alimentaire ou pour financer les élections couplées ? Pourtant, à en croire Son Excellence Monsieur le Premier ministre, le Burkina Faso a fait des prouesses en matière de réformes économiques qui lui ont permis de consolider les fondamentaux de sa politique économique. Toutes choses qui lui ont permis de régler la facture de la crise militaro-sociale et de procéder à une redistribution des fruits de la croissance sous forme d'augmentation de salaire et d'allocation d'indemnités. Alors veut-il nous dire que les fondamentaux ne sont réellement pas au beau fixe comme il l'insinue à travers ce message fort de hausse des prix des hydrocarbures  ?

Certes, la crise militaro-sociale semble derrière nous aujourd'hui, mais en face, nous avons la crise alimentaire et la cherté de la vie qui sont toutes aussi éprouvantes pour les populations des villes et des campagnes.

Pour la Ligue des consommateurs, dans le contexte de crise alimentaire dans lequel nous vivons, cette augmentation du prix des hydrocarbures, va exacerber la question de la vie chère pour les populations durement éprouvées par le non-respect des mesures de réduction de prix sur les produits de grande consommation initiée par le ministère de l'Industrie du Commerce et de l'Artisanat.

La Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) constate avec regret que le cadre de concertation tripartite, issu des négociations des suites des évènements contre la vie chère des mois de mars- avril 2011 n'a pas pu poursuivre les négociations concernant les autres produits de grande  consommation tels que le carburant, l'électricité, l'eau, le loyer, etc.

Cette hausse unilatérale inquiète les consommateurs à plus d'un titre quant à l'efficacité à long terme de certaines mesures gouvernementales contre la cherté de la vie. Car  il ne s'agit pas de donner de la main droite pour récupérer de la main gauche.

De plus, la LCB estime que pour un produit de grande consommation et de première nécessité comme les hydrocarbures, une augmentation de 50 F par litre est très élevée. C'est également l'occasion pour la LCB de dénoncer tout le mystère entretenu autour de la structuration du prix des hydrocarbures et surtout la non- représentation des consommateurs au sein du comité interministériel de détermination des prix de liquide.

En tout état de cause, la LCB, convaincue que l'augmentation du prix du carburant  n'est pas la meilleure solution aux pertes subies par la SONABHY, contre le trafic du carburant vers les pays voisins, encore moins pour faire face à la volatilité du prix du baril du pétrole au niveau international. Ainsi, la LCB propose les solutions suivantes :

- la suspension de la mesure d'augmentation des prix du carburant à la pompe ;

- un audit du fonctionnement et de la gestion de la SONABHY, afin de prendre des mesures courageuses, pour assainir ce secteur. Au besoin, restructurer cette société sous forme d'une centrale à l'image de la CAMEG ;

- un assainissement du sous-secteur économique des hydrocarbures et mieux organiser les acteurs intervenant dans le domaine afin de régler les conflits d'intérêt ;

- une réduction des nombreuses taxes sur ce produit dit stratégique et sensible dans un souci de préserver la paix et le climat social ;

- un remboursement des subventions et autres sommes perçues l'an dernier par les commerçants, qui n'ont pas été répercutées sur le prix des produits. Rappelons que c'est l'argent du contribuable et que le gouvernement doit rendre compte de sa gestion ;

- la recherche des solutions pour supporter la fluctuation du prix du baril par un mécanisme qui permettra d'obtenir des revenus issus des ressources nouvelles telles l'or, le manganèse, etc. ;

- la tenue dans les meilleurs délais d'une session extraordinaire du Cadre de concertation tripartite afin d'examiner la question du carburant.

Nous osons seulement espérer que l'augmentation des prix des hydrocarbures n'a pas été dictée par le FMI qui a vite fait de saluer cette mesure à travers sa représentation au Burkina. Lui qui est loin des réalités sociales burkinabè.

 

LCB, consommons encore mieux !!!

 

Pour la Ligue des consommateurs du Burkina

Le Président

Pierre Nacoulma

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