Menu

Passation marché centrale thermique : La version du ministère de l’Energie

Nous avons titré une interview parue dans notre livraison du 16 janvier 2018 : «Passation marché Centrale thermique à Ouaga, « l’Etat pourrait payer une somme  additionnelle de 373 milliards de F CFA. » En réaction à cet article,  le ministère de l’Energie a tenu à apporter quelques précisions.

Lisez plutôt.

 

Monsieur le Directeur de Publication,

La présente note constitue un droit de réponse en vue de vous donner les informations justes, suite à une interview parue dans votre journal L’Observateur Paalga n°9526 du mardi 16 janvier 2018 titrant : « Passation marché centrale thermique à Ouaga, «L’Etat pourrait payer une somme additionnelle de 373 milliards de FCFA». Nous avons été surpris par cette interview tendant à remettre en cause le travail transparent que la commission de sélection abat depuis le lancement du dossier de recrutement d’un partenaire privé devant réaliser une centrale thermique fuel lourd de production d’électricité de 100MW à 150MW à Ouagadougou, Burkina Faso.

Nous sommes d’autant plus surpris  que le processus est toujours en cours et la phase de négociation, aussi bien sur les aspects coûts que contractuels, est prévue dans les prochaines semaines.

 Avant de revenir sur les déclarations inexactes faites par le sieur Boureima Tapsoba, et pour permettre à l’opinion d’avoir une juste compréhension de l’objet de la présente, un bref rappel des faits s’impose.

 

I.                  Rappel du déroulement du processus en cours

Dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’investissement 2016-2020 du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), le Gouvernement du Burkina Faso a décidé de déléguer la compétence de l’Etat à exercer la production d’électricité, sur le territoire couvert par le réseau de la Société Nationale d’Electricité du Burkina (SONABEL), à des Partenaires privés, d’une part, pour accroître la production d’électricité en vue de garantir une offre permanente d’électricité et, d’autre part, pour améliorer l’efficacité de la production nationale d’électricité.C’est dans ce contexte que le Ministère de l’Energie a lancé l’Appel d’Offres pour la sélection d’un Partenaire privé devant assurer :

1- le développement, le financement, la conception, la construction et l'exploitation d’une Centrale thermique fuel lourd de production d’électricité de puissance nette cent (100) à cent vingt (120) mégawatts (MW) ;

2- le développement, le financement, la conception et la construction d’Infrastructures de base associées à la construction et à l’exploitation de la Centrale du Projet.

La participation à l’Appel d’Offres a été ouverte à égalité de conditions aux candidats qui ont été préqualifiés à l’issue de la manifestation d’intérêt n°016-22/MEMC/SG/DMP du 23 novembre 2016.

Le dossier a été lancé le 25 novembre 2016 dans la revue des marchés publics du Burkina Faso. A la date limite de dépôt des offres, dix-sept (17) candidats avaient manifesté leur intérêt.  Une sous-commission technique mise en place a évalué les offres et retenu une liste restreinte de 6 candidats conformément aux exigences du dossier de préqualification. Les résultats de cette première phase ont été publiés dans la revue des marchés publics le 13 janvier 2017.

A la fin du délai de recours, aucune contestation des résultats n’a été enregistrée. Ainsi, un appel d’offres restreint initial a été préparé et lancé le 27 mars 2017 mettant en concurrence les six (6) candidats préqualifiés. A la date limite du dépôt des offres le 30 mai 2017, cinq (5) candidats ont effectivement déposé des offres. La même sous-commission technique mise en place a évalué les offres et retenu une liste de 3 candidats pour la suite du processus ; les deux (2) autres étant éliminés au regard des exigences du DAO. Les résultats de cette étape ont été publiés dans la revue des marchés et aucune plainte n’a été enregistrée contre.

Une séance d’auditions a été préparée conformément aux dispositions du DAO initial, aux fins de clarifier certaines clauses et d’attirer l’attention des candidats sur les insuffisances de leurs offres en vue d’une amélioration. Après ces auditions, un appel d’offres restreint final a été élaboré et soumis aux trois (3) candidats le 6 novembre 2017. A la date limite du dépôt des offres le 6 décembre 2017, tous les candidats ont effectivement soumis une offre. Ces offres ont également été évaluées par la sous-commission technique. Les résultats provisoires ont été publiés dans la revue des marchés publics le 4 janvier 2018.

 

II. Des allégations de Monsieur Boureima Tapsoba

 

Dans son interview, le sieur Tapsoba déclare que «dans le cas où l’Etat burkinabè octroierait le marché sur la base du classement actuel, il paierait un fardeau additionnel durant la concession du projet de vingt (20) ans qui s’élève à 569 millions d’euros soit 373 milliards FCFA ».

Plus loin, il ajoute : «Bien que notre groupement ait eu la meilleure proposition, il a été classé deuxième. Nous sommes persuadés que la commission d’évaluation n’a pas fait correctement son travail ».

Analysant ces deux arguments, nous notons que M. Tapsoba a suivi « ses maîtres » dans le processus sans comprendre le fond du dossier : d’abord, il confond le coût moyen actualisé de l’électricité, qui inclut les coûts d’investissements et d’infrastructures associés, avec le prix de cession du kilowattheure d’électricité. Ce qu’il oublie de révéler, c’est que son candidat a sous-évalué à dessein des rubriques importantes et indispensables dans la construction et l’exploitation d’une centrale électrique, en vue d’obtenir un coût moyen actualisé compétitif chose qui exposait l’Etat à des réévaluations et des réajustements de coûts une fois le marché obtenu avec le risque de ne pouvoir réaliser la centrale à bonne date ou jamais.

M. Tapsoba, tout patriote qu’il se prévaut, passe sous silence l’attitude de son candidat qui refuse catégoriquement la clause de bonne fortune afin de permettre à notre pays de profiter de la rentabilité de cette opération à terme.  Il a également omis de mentionner le refus de son candidat d’entamer la construction de la centrale par crédit relais avant la fin du « closing » financier, toute chose qui lui permettrait de respecter le délai d’entrée en service de l’ouvrage. Nous voulons faire remarquer à M. Tapsoba que le cabinet recruté dans le cadre de ce processus l’a été pour accompagner l’autorité porteuse du projet et le gouvernement du Burkina Faso et non les candidats ; ensuite, le sieur Tapsoba feint de ne pas savoir  que le groupe qu’il défend a été classé 2e sur 3 candidats en lice pour de nombreuses raisons. En effet, le groupement TSK-Access  a présenté une offre technique sur laquelle la sous-commission technique, après analyse, a relevé des insuffisances sérieuses quant à son expérience et à sa capacité à réaliser et exploiter ce type d’ouvrage. Ces doutes sont corroborés par le fait que le candidat a omis des rubriques entières d’équipements, de consommables et de personnels dans la construction et l’exploitation ; et ce, dans le seul but de minimiser son coût et d’être plus compétitif. Toutes ces omissions révèlent le fait que le candidat ne dispose pas d’expérience connue et vérifiable en construction et exploitation sur une centrale thermique au fuel lourd de cette taille. Au lieu donc de se lancer dans les évaluations hasardeuses et totalement surréalistes des sommes additionnelles que l’Etat burkinabé devrait payer, M. Tapsoba aurait dû s’employer à  l’évaluation détaillée des données contenues dans l’offre du groupement qu’il défend.  La commission que M. Tapsoba accuse dans le cadre de ce dossier est composée de représentants de la Présidence du Faso, du Premier ministère, des Ministères de l’Energie, de la Fonction publique, de l’Environnement, du Commerce, de la direction de la dette publique du ministère en charge des finances, de la direction du partenariat public/privé et de la  SONABEL.

Elle a, depuis sa mise en place, mené en toute transparence et probité les différentes phases de sélections.

Pour preuve, suite à la publication des résultats provisoires, le groupement TSK-ACCESS a saisi l’Organe de Règlement des Différends (ORD) de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) pour les contester.

La procédure a donc été suspendue et l’affaire jugée le 10 janvier 2018.  A la délibération, l’Organe de Règlement des Différends (ORD) a confirmé les résultats, car jugeant l’évaluation bien faite et sans ambigüité.

Monsieur Tapsoba le reconnaît d’ailleurs. Mais il déclare quand même dans son interview que : « Nous sommes étonnés d’une telle décision, car nous estimons que l’ARCOP a jugé sur la forme de la procédure et non sur l’évaluation des offres. ». Pourtant, lors de l’audience devant l’ORD qui a duré près de trois (3) heures, tous les points du rapport d’évaluation ont été débattus.  Tous les critères de notation ont été parcourus et expliqués en présence de toutes les parties. Les représentants du groupement TSK –Access à cette audience ont fait valoir leurs arguments et, contrairement à ce que déclare Monsieur Tapsoba, l’ORD n’a pas rendu une décision basée sur la forme de la procédure, mais bien sûr le fond des éléments ayant servi à l’évaluation des offres. Ce qui est étonnant, c’est le fait que TSK, qui a eu toute la latitude d’exposer ses arguments à cette audience et qui a constaté lui-même le caractère infondé de ceux-ci  pendant les échanges, se précipite par la suite dans la presse pour réitérer les mêmes arguments dans le seul but de tromper l’opinion nationale et de jeter le discrédit sur un processus transparent.


Direction de la Communication et de la Presse ministérielle / Ministère de  l'Energie

Commentaires   

0 #1 lewang 30-01-2018 09:05
Félicitations pour cette sortie. On ne veut plus des marchés avec des avenants à n'en pas finir. Je pense à ce corridor Ouest (sortie de Ouaga vers Bobo) avec plus de 17 avenants (le moins couteux étant à 700 millions CFA à ce qu'on dit) comme si y a pas eu d'études. Tout simplement parce les entreprises savent jouer leur jeu et à un certain moment l'état est obligé de suivre le jeu à défaut de ne jamais voir l'ouvrage se réaliser.Pour l'honneur de la Commission et discipliner les uns et les autres, je vous conseille d'ester en justice contre ce Mr Tapsoba, même si vous allez demander qu'un franc symbolique. Ca confirmera aussi votre impartialité.
Citer

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut