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Koudougou : «Le dossier Faso Fani n’est pas mort et enterré»

 

Après l’implantation programmée de l’usine turque Ayka Textile à Ouagadougou, que deviendra Faso Fani dont les tenants du pouvoir actuel promettaient la renaissance les premiers mois de leur prise de fonction ? C’est la question qui taraude les esprits dans la cité du Cavalier rouge qui se targuait d’être la capitale du textile. Des voix promettent de se lever dans les prochains jours pour condamner et dénoncer le choix porté sur Ouagadougou pour accueillir la nouvelle usine turque ; même si des personnes avisées nous assurent que Faso Fani renaîtra de ses cendres.

 

 

C’est un véritable choc que la population du Centre-Ouest, particulièrement celle de Koudougou, a reçu à l’annonce de l’implantation de l’usine du groupe turc Ayka Textile à… Ouagadougou. Un choc doublé d’incompréhension, car les habitants de la cité du Cavalier rouge se souviennent comme si c’était hier d’une promesse que leur avait faite l’actuel Président du Faso, alors en campagne présidentielle. Le 12 novembre 2015, le candidat Roch Marc Christian Kaboré, à l’instar du reste des autres candidats, avait en effet promis de rouvrir l’usine de textile Faso Fani, fermée depuis l’année 2 000. Son maître à penser d’alors, Salif Diallo, le 11 mai 2016 lors des municipales, avait été encore plus précis au Théâtre populaire de Koudougou en déclarant que, dans les six prochains mois, les machines de Faso Fani ronronneraient de nouveau. Bien sûr, certains avaient mis cet engagement sur le compte des promesses d’hommes politiques en quête d’électeurs ; d’autant plus qu’en 2005 et 2010, Blaise Compaoré avait fait les mêmes promesses sans que la population les ait jamais vues se concrétiser.

 

Les promesses faites par Roch Kaboré et Gorba avaient cependant suscité beaucoup d’espoir au sein de la population locale du fait que la donne politique avait changé et aussi parce qu’on baignait dans le « Plus rien ne sera comme avant ». On comprend donc le malaise qui a secoué le Centre-Ouest à l’annonce de l’implantation d’une usine textile ailleurs qu’à Koudougou. Ce, d’autant plus que des investisseurs turcs, courant 2017, avaient eu des échanges avec les forces vives de la région et visité le site de Faso Fani. La commune avait même dégagé un terrain de plusieurs hectares destiné aux installations de la nouvelle usine, si d’aventure l’ancien site n’était plus viable. Et depuis, cette « volte-face » alimente les causeries dans la ville de Maurice Yaméogo.

 

Grande incompréhension et mécontentement général.

 

Le pouvoir de Roch a-t-il fait la nique à Koudougou en renonçant à respecter sa promesse ? Même si cela en a l’air, il ressort que ce n’est pas le cas. En effet, selon des sources bien introduites, le dossier Faso Fani est loin d’être mort et enterré. Ces sources nous ont fait comprendre que des discussions sont menées au sommet en vue de la concrétisation de cette promesse à laquelle le Président Kaboré tiendrait beaucoup. « Le groupe avec lequel nous discutons pour l’ouverture d’une usine textile à Koudougou est aussi puissant, voire plus », nous confie une autre source. Elle précise que, dans les trois prochains mois au plus tard, du concret sortira des discussions et que le gouvernement pourra alors communiquer. En attendant, les différentes parties préféreraient discuter dans la discrétion. « Il n’est pas exclu que la nouvelle usine soit implantée sur le site de l’ex-Faso Fani. Nous étudions cette possibilité avec le repreneur », avance encore notre source. Voilà qui pourrait encore booster le moral des populations de la municipalité ayant comme emblème le Baobab et même de toute la région qui ont, il faut le reconnaître, trop souffert des fausses promesses de remise en service de cette usine qui constituait la fierté de cette partie du Burkina. « Sa réouverture tient à cœur à notre président et il s’y investit personnellement. Nous savons que la réussite de notre campagne en 2020 dans le Boulkiemdé dépend de la concrétisation de cette promesse. Je vous assure que Faso Fani revivra », lâche notre interlocuteur qui a requis l’anonymat, préférant attendre une communication officielle sur le sujet. Du reste, le ministère du Commerce, dans un communiqué, indiquait le lundi 5 février que l’implantation d’Ayka Textile à Ouagadougou ne remettait pas en cause la politique de relance industrielle du gouvernement dans les villes de Bobo-Dioulasso et de Koudougou.

 

Affaire à suivre donc !

 

 

Cyrille Zoma

Commentaires   

0 #2 med 10-02-2018 23:32
On se demande si ces dirigeants sont nés dans ce pays?
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+1 #1 Megd 09-02-2018 12:50
Nous sommes gouvernés par des personnes sans visions et qui pilotent le pays à vue d’œil. Pour leur histoire de PNDES, ils sont prêts à mettre la honte au pays pour que les investissements soient capitalisés jusqu'à 2020.

Il est certains que des projets porteurs sont proposés au gouvernement, mais cela doit se réaliser au-delà de 2020, mais personne ne veut cela car le PNDES est là.
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