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Attaques de Carcassonne et de Trèbes : Ce pandore est « panthéonisable »

Héroïsme, bravoure, abnégation exceptionnelle… la France, en commençant par le président Macron, ne manque pas de vocables élogieux pour exprimer son grand respect pour le sacrifice ultime du lieutenant–colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame.

Cet officier est décédé samedi matin des suites des blessures à lui infligées par Radouane Lakdim, le terroriste qui a perpétré des attaques à Carcassonne et à Trèbes. Tout l’Hexagone pleure un distingué officier, mort en mission commandée, qui avait offert de se constituer prisonnier du terroriste en lieu et place d’un otage, une dame, dont l’assaillant se servait comme d’un bouclier humain.

Une semaine donc après qu’Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères français, est venu à Ouagadougou compatir à la douleur des Burkinabè suite aux attaques du 2 mars, c’est son pays qui est une nouvelle fois endeuillé par l’hydre terroriste. 5 morts, y compris le djihadiste, 15 blessés, c’est  le triste bilan de cette dernière attaque sur le territoire français qui confirme bien que la menace terroriste est permanente et ne connaît pas de frontières.

Les attaques de Carcassonne et de Trèbes ont été revendiquées par l’Etat islamique et leurs victimes portent à 243 le nombre de morts en France, causés par des attaques terroristes depuis janvier 2015. Et le décompte macabre n’est malheureusement pas près de s’arrêter, car, à l’évidence, la question n’est pas de savoir si les terroristes attaqueront de nouveau la France, mais où et quand. Le président Macron l’a compris, qui a réuni un cabinet de guerre restreint le lendemain des attaques et instruit les services de renseignement de veiller à un suivi plus rigoureux des individus fichés radicaux islamistes sur le territoire français.

Dans ce nouveau drame que vit l’Hexagone, sans nier qu’une vie humaine en vaut une autre, c’est la disparition du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui retient le plus l’attention. Cet officier de gendarmerie, sorti major de sa promotion, a aimé son métier jusqu’au don de sa vie pour sauver des vies. Préférant l’action de terrain à la routine dans les paperasseries de bureau, il avait, comme par prémonition, imaginé un exercice militaire portant sur une attaque terroriste dans un supermarché pour l’unité opérationnelle de gendarmerie d’Aude où il était en service. Sa mort tragique, à 44 ans seulement, ne doit pas inspirer la peur à ses compagnons d’armes et à tous les engagés volontaires dans les Forces de défense et de sécurité, notamment celles des pays en proie au terrorisme.

Au contraire, son sacrifice, expression suprême du don de soi dans un métier à risque, devrait être une sublime incitation au courage et au professionnalisme de tous les appelés et commis à la sécurité des personnes et des biens dans nos pays. En tout cas, le geste chevaleresque de ce pandore d’exception s’offre à tous les agents des Forces de défense et de sécurité, non pas comme une témérité suicidaire, mais plutôt comme un exemple de courage et de dévouement patriotique.

Tout le contraire de la couardise indicible de ces hommes de tenues, d’ici et d’ailleurs, qui, au moindre coup de feu d’un quelconque assaillant, prennent la poudre d’escampette où quittent, illico presto, leurs uniformes pour se fondre incognito  dans la masse des citoyens lambda. Plus grave, prétextant leur jeunesse, d’autres refusent des affectations dans les zones à risque.

Brave Beltrame, puisses-tu être une référence immortelle de courage pour nos soldats ! Et, sans être plus royaliste que le roi, plus Français que les Français, disons-le tout net, au-delà d’un hommage national, ce pandore mérite de reposer au Panthéon, ce temple laïc créé par l’Assemblée nationale sous la Révolution française pour honorer la mémoire des Grands Hommes de la patrie.

Zéphirin Kpooda

Dernière modification lemardi, 27 mars 2018 01:19

Commentaires   

0 #1 LoiseauDeMinerve 26-03-2018 11:51
Brave Lt Cl, pour l'éternité entre dans la Gloire du Créateur ton DIEU. Les hommes dignes sont rares. Beaucoup écrivent aujourd'hui sur cette valeur et pourtant on a vu des gens qui riaient sous cape au cimetière de Gounghin à l’enterrement d'un des leurs, Norbert ZONGO et les quatre autres suppliciés tués et boucanés. si ce n'était pas la miséricorde de DIEU ....
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