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Crash d’un avion militaire à Alger: Le malheur est dans le pré

Des centaines d’ambulances, toutes sirènes hurlantes ; des dizaines de véhicules de sapeurs-pompiers ; l’armada de la protection civile algérienne en ce matin du 11 avril 2018… tout cela en disait long sur la tragédie qui venait de se produire dans le pays : en effet, un avion de transport de troupes qui venait de décoller de la base militaire de Boufarik, à une trentaine de kilomètres de la capitale, Alger, s’est écrasé dans un champ attenant, heureusement inhabité. Bilan, 257 morts, dont 10 membres d’équipage, essentiellement des militaires et des membres de leurs familles qui se rendaient à Tindouf et à Béchar aux confins du Maroc et du Sahara occidental, ce qui explique qu’une trentaine de membres du Front Polisario aient perdu la vie dans cette catastrophe aérienne sans précédent dans l’histoire du pays.

C’est le ciel qui est vraiment tombé sur la tête des Algériens sous la forme d’un Iliouchine IL 76 de fabrication soviétique, l’un des 18 en service dans l’armée de l’air.

De mémoire d’Algérien on n’avait jamais connu pareille catastrophe aérienne. Et si d’autres accidents du genre sont déjà survenus comme cela arrive ailleurs, notamment en février 2014 lorsque l’accident d’un Hercule C130 avait fait 77 morts, également des militaires et leurs familles, celui qui vient de se produire est de loin le plus grave de l’histoire du pays et le 4e crash le plus meurtrier au monde depuis ces 20 dernières années.

On comprend donc qu’ils soient frappés par la stupeur et que le premier d’entre eux, depuis sa résidence-hôpital de la Zéralda, ait décrété un deuil national de 72 heures ainsi que la « prière de l’absent », comme on le fait dans l’islam, en mémoire des défunts, le vendredi 13 avril prochain.

Qu’est-ce qui a bien pu provoquer ce drame ? Mauvaises conditions météo ? Erreur humaine ? Défaillance technique, la commission d’enquête ordonnée catastrophe tenante permettra sans doute dans les jours à venir de se faire une idée. Mais d’ores et déjà, c’est la piste du problème technique qui est privilégiée, l’un des moteurs ayant pris feu au décollage. Reste à savoir ce qui a pu provoquer l’incendie que les témoins du drame assurent avoir vu et que l’épave entièrement noircie par les flammes confirme. Et s’il s’agissait tout simplement d’un problème de vétusté d’un appareil fabriqué dans les années 70 et qui n’était donc plus de première jeunesse malgré la maintenance régulière ?

«Encore un Iliouchine !» ne manqueront pas de soupirer certains qui comparent souvent les appareils de fabrication soviétique à des cercueils volants. Et il faut bien reconnaître que l’Iliouchine Il-76 a eu son lot de drames : en effet, selon Aviation Safety Network, on estime que 80 de ces modèles ont eu de très graves accidents ayant fait au total 1176 morts parmi lesquels les 257 victimes de Boufarik. Oui, encore un Iliouchine, même si on sait que, dans l’histoire de l’aviation, ce genre de drame a touché d’autres avionneurs, américains ou européens.

 

H. Marie Ouédraogo

 

Dernière modification lejeudi, 12 avril 2018 20:15

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