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Investiture Soumaïla Cissé : Est-il vraiment la solution au problème sécuritaire ?

Beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne se demandaient quelle mouche a bien pu piquer Soumaïla  Cissé de choisir l’emblématique stade du 26-Mars pour sa cérémonie d’investiture.

 

 

Mais il faut croire qu’en donnant rendez-vous à ses militants là où d’autres prétendants à la présidentielle du 29 juillet ne se hasarderaient pas, le candidat naturel de l’Union pour la République et la démocratie (URD) était convaincu de sa force de mobilisation.

Avec 60 000  personnes, selon la presse, 80 000 selon les organisateurs, le moins qu’on puisse dire est que le natif de Tombouctou a réussi son pari. Une forte mobilisation dont ont été témoins les opposants burkinabé Zéphirin Diabré et guinéen Cellou Dalein Diallo, qui ont fait avec la vedette du jour l’amère expérience de la « gueule cassée », c’est-à-dire de candidat malheureux.

Si le chef de l’opposition parlementaire malienne a réussi le pari de la mobilisation ce samedi 12 mai, reste l’autre challenge, le principal.

Car une chose est de remplir le stade recto-verso avec intercalaire, comme on le disait au Burkina Faso au temps fort des meetings et contre-meetings autour de la question de l’article 37, et une autre est de faire le plein des urnes le 29 juillet 2018. Il y a donc encore loin du stade du 26-Mars  à la colline du pouvoir à Koulouba.

A la prochaine présidentielle, ce sera la troisième fois que l’ancien président de la Commission de l’UEMOA ira à une pêche aux voix dont les précédentes n’ont pas été particulièrement miraculeuses :

en 2002, avec moins de 35% des suffrages, il avait été en effet battu au second tour par Amadou Toumani Touré (ATT) ; bis repetita en 2013 face à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), investi dimanche 6 mai candidat à sa propre succession.

La troisième tentative sera-t-elle la bonne pour l’ancien secrétaire général de la présidence de la République  sous Alpha Ouamar Konaré ou fera-t-elle de lui le Poulidor de la scène politique malienne ?

En tout cas, le porte-flambeau du mouvement « 2018, an ko Soumaïla », entendez par là « Soumaïla la solution », comme « ADO la solution », slogan bien connu en Côte d’Ivoire, est porté par une constellation de partis politiques, d’associations et de clubs de soutien se pose en remède, en démiurge qui sortira le pays de Modibo Keïta des innombrables problèmes qui l’assaillent, particulièrement le plus prégnant, à savoir le péril narco-djihadiste.  

A quelque deux mois de la course au fauteuil présidentiel, tous les chevaux sont en train d’être lâchés dans l’arène même si on se demande dans quelle condition elle va se dérouler sur un territoire dont une bonne partie, le Nord, échappe au contrôle de l’Etat.

Aussi faut-il compter avec les terroristes et les semeurs de trouble de tout acabit  qui, pour rien au monde, ne manqueront l’occasion  de se faire entendre.

Bien sûr, IBK est loin d’avoir relevé le défi sécuritaire comme il avait promis de le faire. Mais sauf à venir au pouvoir avec une baguette magique, on ne voit comment Soumi, comme on appelle le candidat, pas plus que les autres prétendants au fauteuil de Koulouba, pourrait dans l’immédiat trouver une solution à un problème dont les dimensions dépassent le seul territoire malien.

Mais la question du Nord-Mali est un fonds de commerce politique. Elle  peut rapporter gros à qui sait bien en faire exploitation. 

Alain Saint Robespierre   

 

Dernière modification lelundi, 14 mai 2018 22:48

Commentaires   

+1 #1 Megd 14-05-2018 01:14
Cher ASR, il me semble que vous faites de la surenchère dans votre écrit. Qu'en savez-vous de la question de fond du problème malien?

Personne ne dit qu'elle est le messie, mais tout tout problème a toujours une solution et c'est justement le manque de solution et d'initiative du président IBK qui fait dire à "Soumi" qu'il est la solution.

IBK, tout comme le reste des présidents du G5 Sahel ne prennent jamais d'initiative si ce n'est celle de la France.
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