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Déploiement G5 Sahel : « Nous sommes prêts »(Kalla Moutari, ministre nigérien de la Défense)

A l’issue d’une réunion du conseil des ministres de la Défense des pays membres du G5 Sahel qui s’est tenue le 13 mai 2018 à Ouagadougou, le ministre nigérien de la Défense, Kalla Moutari, président du conseil des ministres du G5, a assuré que l’opérationnalisation de la task force ne devrait plus tarder. « Nous sommes prêts », a-t-il déclaré au sortir de la rencontre tout en précisant que la date effective était laissée à la discrétion des militaires.

 

 

Plus de quatre ans après la naissance de l’idée, le tableau de chasse de la force commune du G5 Sahel reste désespérément vide malgré deux rounds d’essai : les opérations « Hawbi » en octobre et novembre 2017 et « Pagnali » en janvier 2018.

Aucun terroriste mis hors d’état de nuire alors que cette armée transnationale forte de 5000 hommes a pour vocation première de tailler des croupières aux forces du mal qui sèment la terreur depuis quelques années dans le vaste « sahelistan ».

Dans cette lutte, le nerf de la guerre a toujours été présenté comme le principal obstacle à la mise en œuvre de cette force, ce qui a valu plusieurs heures de vol aux chefs d’Etat des pays de la ligne de front désireux de boucler le budget estimé pour la première année à 420 millions d’euros. La gamelle a en partie été remplie lors de la réunion de la dernière chance  qui a permis, le 23 février dernier, de réunir des promesses de financement de l’ordre 414 millions d’euros à Bruxelles. La mère de toutes les batailles étant gagnée, les militaires n’avaient plus d’excuses, ils étaient attendus au front. Une échéance avait même été fixée pour le début de la guerre : le 31 mars 2018.

Deux mois plus tard, elle se fait toujours attendre alors que les terroristes poursuivent allègrement leur sale besogne. La cause de ce retard qualifié de « léger »par le ministre de la Défense, Kalla Moutari, serait liée au décaissement du pactole et à la difficulté pour générer les troupes venant de 5 armées différentes. A l’en croire, la première barrière est déjà levée. L’une des trois composantes de la force, le « Fuseau centre » a en effet été certifiée et jugée apte au combat, les Fuseaux Est et Ouest sont eux en attente de certification. Les premières troupes sont déjà stationnées et prêtes à l’emploi, a soutenu le ministre, plus optimiste, au sortir de sa réunion avec ses collègues. A quand donc le début des premières patrouilles ? Bientôt, a laissé entendre Kalla Moutari qui a indiqué que le choix de la date précise pour le début des choses sérieuses était laissé aux bons soins des militaires, les maîtres des horloges.

Tout donc devra s’accélérer incessamment car les pays de la ligne de front, face aux longues procédures de décaissement dans lesquelles sont empêtrés leurs bienfaiteurs, veulent, selon l’officiel nigérien, commencer à régler leurs problèmes par eux-mêmes. Il a rappelé en effet qu’aux côtés des financements extérieurs, les premiers concernés doivent participer à l’effort de guerre à hauteur de 10 millions d’euros chacun. Le Rwanda et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont assuré également le G5 Sahel de leur soutien.

La rencontre de Ouagadougou, qui a été l’occasion pour les titulaires des strapontins de la Défense du G5 de lancer un appel pour que les promesses de Bruxelles se transforment rapidement en espèces sonnantes et trébuchantes, aura permis en outre de fixer les principes juridiques et opérationnels nécessaires à la future grande armée ouest-africaines, notamment en ce qui concerne la collaboration avec les forces déjà présentes dans la région que sont celle Barkhane et la Minusma.

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lemardi, 15 mai 2018 23:18

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