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Les élucubrations de Toégui : Diplomatie miam-miam

Jusqu’à l’heure ci, je n’ai pas encore vu à la télé les images de l’assaut des hommes de l’USIGN l’autre nuit à Ragnongo. Les  jours après l’attaque, chaque fois à 20 heures l’ONEA nous plonge dans le noir.

 

Je dis bien l’ONEA et non la SONA belle. Vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? Je suis Chinois, je vous parle Chinois et vous gagnerez aussi à vous mettre au Chinois vite  fait. Les Chinois s’en vont, les Chinois arrivent.

Je sentais venir ces retrouvailles et je vais vous dire ce que j’ai vu il y a deux mois sur la grande voie bordant le marché de Zabr’daaga et je vous parle sans élucubration aucune. Je le jure sur la tête de l’oncle Tougolo. J’ai vu, de mes yeux vu, à l’Est de Zabr’daaga un Chinois assis sur un banc et entrain de frire des galettes. A présent je comprends, ce vendeur de galettes était un Chinois venu en éclaireur.

Mais avant de chinoiser, rendons à Moustapha Thiombiano ce qui est à Laabli. Lorsque le PDG de Horizon FM par ailleurs Consultant international auto-proclamé avait dit avoir été reçu par Monsieur et Madame Bill Clinton on ne sait où, puis par le locataire du Quai d’Orsay, dans mon for intérieur je n’y avais pas cru.

Désormais, si Moustapha déclare demain matin qu’il a été invité par le tsar du Kremlin ou par le Prince Régnant d’Arabie Saoudite je prendrai cette info pour argent comptant. Maintenant je sais, le gars Laabli, il parle hoba hoba mais assurément il a un carnet d’adresses qui pèse. A l’International et à Ouaga 2000. Je suis même convaincu qu’entre Moustapha et le ministre Jacob Ouédraogo, le plus introduit dans les hautes sphères n’est pas celui qu’on croit.

Vous vous rappelez ? Alors que Moustapha avait annoncé urbi et orbi la rupture consommée de nos relations avec Taipei, le ministre Jacob Ouédraogo sollicitait auprès de l’Ambassadeur de Taïwan une aide alimentaire afin de faire face au déficit agricole que nous connaissons cette année. La République de Chine a accédé à la demande gouvernementale par la remise d’un chèque  de près de 350 millions de francs. C’est une preuve que le ministre Jacob Olivier n’était pas au parfum de ce qui se concoctait à Kosyam.

La cérémonie de remise de chèque a eu lieu le 17 mai soit exactement 7 jours avant la déclaration du ministre Alpha Barry. Notre ministre de l’Agriculture a pris le chèque, sans la moindre hésitation. Gnac dans le bac. La dernière obole de la diplomatie du développement qui confine à la diplomatie miam-miam. Si Monsieur le ministre, à l’instar de Moustapha Thiombiano, était informé de ce qui se tramait au ministère des Affaires étrangères, n’aurait-il pas été plus élégant de renoncer à ce don, plutôt que de le recevoir comme un dernier miam-miam ? Mais ce  chèque ayant été accepté en toute connaissance de cause, il y a maldonne. Plus qu’une maldonne il y a même comme de la tricherie.

Un Chinois s’en va, un autre arrive. Et la diplomatie miam-miam continue. Depuis la rupture j’ai écouté tous les analystes de la cité. De Siaka Coulibaly à Bruno Zidouemba. De Mélégué Maurice Traoré à Raymond Edouard Ouédraogo. Mais dites-moi, qui est ce Karim Démé  d’un soi-disant Point Focal ? Jamais entendu parlé. De qui est-il le « bon petit » ? En tout cas il a une bonne tête et serait utile dans un parti politique.

Tout le monde semble approuver la décision du gouvernement. Moi aussi j’en conclu qu’avec Pékin il y a plus de miam-miam à gagner qu’avec Taipei. Le chemin de fer Kaya-Accra en passant par Niamey, Lomé, Cotonou, c’est acquis. Aucune inquiétude pour Bagré et le Sourou. L’hôpital de Bobo c’est acquis. Idem pour l’hôpital de Saaba et celui de Bassinko. Parole de Chinois, tout est gnac dans le bac.

Tout est miam-miam. Même si une fois de plus Joseph Ki-Zerbo va se retourner dans sa tombe. Oui, on le sait, on ne développe  pas, on se développe. Nous sommes d’accord Professeur, mais on va faire comment puisqu’un Chinois s’en va et qu’un autre arrive qui va mettre fin à la défécation à l’air libre dans  tout le Mosstenga.

Donc on se comprend. Puisque tous les analystes sont pour Pékin, allons pour Pékin. Mais en toute vérité, mon cœur  balance pour Taïwan. Pas parce que Taïwan est ceci ou que Taïwan est cela, mais pour la simple raison que Taïwan est la plus faible des deux Chine. Je vais vous expliquer.

C’est peut être un défaut, c’est peut être un vice, mais depuis mon jeune âge j’ai un caractère qui me colle à la peau : je suis toujours pour le plus faible et jamais pour le plus fort dans n’importe quel domaine que ce soit. Ainsi entre un Tukguili et un Tête de rat je suis d’office du côté du Tête de rat. Entre un baobab de première catégorie et un baobab de cinquième catégorie je prends position pour le dernier baobab cité.

Entre un lion et un lièvre je suis pour le lièvre. Je ne sais pas pourquoi mais je suis comme ça. C’est pourquoi je suis pour la République de Chine et non pour la République populaire de Chine. D’ailleurs, je ne prends pas les Chinois de Taïwan pour de vrais Chinois. Les Chinetoques ce sont les autres, ceux d’en face.

Pour moi les Chinois de Taïwan ont un style, un mode de vie qui leur donne l’allure plus Yankee que Chinetoque. Ce sont donc des Américains. Le Marechal Tchang Kaï-check a manqué de vision. Lorsqu’il avait pris pied sur l’Ile de Formose pour échapper aux troupes du communiste Mao Tsé-Toung il aurait dû se mettre entièrement sous la coupe des Etats-Unis et créer ainsi un Etat Américain. Comme Porto Rico.

Mais faut pas croire… malgré cette sympathie pour Taïwan, le pays que j’admire le plus au monde c’est la République populaire de Chine. Vous vous imaginez ? La Chine, un pays de près d’un million de kilomètres carrés avec près d’un milliard et demi d’habitants et qui arrive à nourrir ses habitants, à vêtir ses habitants, à soigner ses habitants, qui produit du riz au point d’en exporter vers d’autres continents.

Un pays de plus d’un milliard d’habitants où l’ordre règne, où il n’y a ni blogueurs malfaisants, ni internautes malcauseurs, …un pays autrefois communiste qui, lentement, de réforme en réforme est de nos jours la deuxième puissance économique du monde.

L’ordre règne… et si pour cela un autre Tian’an men était à refaire, il faut le refaire.

 

Charles Guibo

Dernière modification lemardi, 29 mai 2018 23:34

Commentaires   

0 #1 TOUDOU 29-05-2018 19:08
TOEGUI, Karim Démé était le Vice Président du FASIB quand Zeph l'a créé. Il faisait partie de la délégation du Fasib qui est allée avec Zeph en chine
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