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Rama la Slameuse : « Non, je n’ai pas 2 voitures, j’en ai 3 ! »

A 28 ans elle a 3 voitures de luxe. En 6 mois, elle a secoué le milieu du show-biz burkinabè comme jamais. Elle a fait des dons çà et là aux personnes du troisièmeâge. Elle a été accueillie en grande pompe à Bobo-Dioulasso. Sur les réseaux sociaux, elle n’a pas sa langue dans sa poche et fait constamment le buzz. Elle, c’est la première fille slameuse du Burkina, mère de la plus jeune slameuse. Dans une interview qu’elle nous a accordée le mardi 29 mai 2018 à son domicile, elle nous a ouvert largement les portes de sa vie : carrière, enfance, situation matrimoniale, etc. Même si sur certains points elle reste peu bavarde, notamment l’origine de sa fortune.

 

 

Le grand public ne vous a découverte que depuis quelques mois. Quel est  votre parcours ?

 

Le parcours d’un enfant de pauvre n’a jamais été facile. Je suis née d’un père gardien et d’une mère ménagère. Papa est tablier à ses heures perdues. Ma vie a été une leçon, une épreuve. Il faut dire que Rasmata Diallo a grandi avant son âge avec les épreuves de la vie. Dans mon parcours, il y avait tant de maillants de serpents et de piquants. Mais je me suis accrochée à la corde de la vie en ayant en tête que je n’ai pas choisi d’être une enfant de pauvre mais je choisirai ma destinée et elle sera glorieuse. C’est ainsi que j’ai bravé toutes les épreuves de la vie pour arracher de mes mains les dés de la réussite.

 

Quel est le cursus scolaire de Rama ?

 

J’ai  fréquenté en Côte d’Ivoire avant de venir au Burkina. J’ai fait le Marien N’Gouabi, j’ai aussi poursuivi mes études au Sénégal à Dakar où j’ai obtenu une licence en droit.

 

Avant d’être artiste qu’est-ce que vous faisiez ?

 

J’ai commencé ma carrière très jeune. Tout comme ma fille de 7 ans qui slame déjà. J’ai eu la responsabilité de gérer les boutiques de ma grande sœur. Tout lui appartenait, mais comme elle n’était pas au pays, c’était à moi de tout gérer.

 

Est-ce si important de s’autoproclamer la première fille slameuse du Burkina ?

 

Je ne m’autoproclame pas la première fille slameuse, je suis la première fille slameuse. Mais j’appartiens à un peuple qui n’est pas facile, un peuple qui vit trop dans l’africanisme. Quand je venais dans l’univers du slam, il n’y avait pas de femmes. Depuis que j’ai dit que je suis la première fille slameuse du Burkina, personne n’a pu dire le contraire puisque c’est vrai. Je suis venue dans l’univers du slam le jeudi 10 février 2008 à 16 heures moins 9 minutes au studio du pasteur « Achat média production » à Kartr yaar, le tout premier studio de ma carrière. Et je me rappelle encore que, ce jour-là, le ciel était nuageux.

 

Vous avez donc 10 ans de carrière, quelle est votre discographie ?

 

Le slam vient de prendre de l’envergure au Burkina. Les gens ne connaissaient pas beaucoup ce genre ici, c’est plutôt le rap qui était plus connu. C’est en 2016 que ça commencé à prendre. Mais moi j’étais absente, j’étais à Dakar. Je suis rentrée définitivement le 28 janvier 2016, et en 2012, j’ai eu à faire des scènes musicales ainsi qu’en 2015 et en 2016.

 

Combien d’albums avez-vous ?

 

J’ai un maxi de quatre titres sortis en 2014. Il y a également un album de huit titres qui est sorti en 2016 et un single qui date de mars 2018. Donc en résumé : un maxi, un album et un single.

 

Qu’est-ce qui vous inspire dans votre slam ?

 

Mon inspiration, c’est la fermeté de mon courage pour affronter toutes les épreuves de la vie. Mon inspiration, c’est de pouvoir sentir en moi que par ma voix, mon idéologie, j’arrive à attirer l’attention de plus d’un dans le monde. Mon slam et mon engagement m’ont donné un autre courage pour affronter la vie.

 

Comment se prépare votre concert prévu pour le 31 juillet prochain à Bobo ?

 

Le concert se prépare de façon discrète. Au début, j’ai voulu faire vivre l’évolution et les détails de ma carrière aux gens afin qu’ils fassent de moi un exemple.  Mais j’ai compris une fois de plus mon pays et mon peuple. Donc j’ai décidé de travailler dans la discrétion comme j’ai bâti ma vie, c’est-à-dire dans la discrétion avant d’exploser au grand jour.

 

Qui sont les artistes invités ?

 

Non, je ne veux plus en parler.

 

Mais il y a eu un temps où des noms circulaient sur les réseaux sociaux

 

Oui, mais à un moment donné j’ai compris qu’en fait, nous sommes dans un pays où les gens nous forcent indirectement à être et à vivre comme eux. Il faut s’attendre à tout de mon concert. Il peut ne même pas y avoir un seul artiste burkinabè sur ma liste comme il peut y en avoir. Donc baignons dans l’inconnu en attendant le jour-J.

 

Est-ce que tout ce qui est publié sur les réseaux sociaux  vient de Rama la Slameuse ?

 

Si vous tapez tout de suite « Rama la Slameuse » sur Facebook, vous allez constater qu’il y en a beaucoup. Même le compte que je viens d’ouvrir avec ma vraie identité, Rasmata Diallo, vous allez voir qu’il y a plusieurs comptes sous ce nom. J’ai pris la décision de ne plus démentir quoique ce soit sur les réseaux sociaux. Parce que c’est ce que mes détracteurs veulent, que je passe mon temps à dire « j’ai dit ça, je n’ai pas dit ça ». A la fin c’est ridicule. Si c’est cela qui fait leur bonheur, qu’ils continuent. Depuis que je suis là, on ne m’a jamais fait chanter pour de l’argent, c’est plutôt pour salir mon image. L’objectif de mes détracteurs est de faire baisser ma cote de popularité, mais moi je suis sereine. Tant que le Dieu de l’univers n’a pas prononcé ma défaite, aucun mortel ne pourra effacer ce qu’il a prévu pour moi.

 

Pourquoi on vous en voudrait tant ?

 

Donnez-moi le nom d’un artiste burkinabè qui a frappé fort comme moi dans le monde du show-biz ! Il n’y en a pas. Avez-vous déjà vécu avec un artiste ce que vous avez vécu ces six derniers mois avec moi ? Je suis revenue avec mon feeling, mes façons de faire et de voir. Est-ce qu’il y a une seule fille du show-biz qui a ce que j’ai ? Tout gombo qui vient d’un maquis, je le refuse. Je viens d’avoir 28 ans. J’ai vécu 27 ans dans la misère et maintenant que j’ai l’argent, dois-je me cacher aussi ? Non, ça, c’est être prisonnier et avoir une vie triste. Les gens m’en veulent pourquoi exactement ? Personnellement, je n’en sais rien. Je n’ai rien fait à personne. Je n’ai aucune amie fille sur la terre du Burkina, même pas dans le show-biz. Aucune fille ne peut vous dire je suis la copine de Rama.

 

Quelles sont donc vos relations avec les autres artistes ?

 

Je n’ai pas d’ami dans le show-biz. Je suis une personne renfermée. J’ai très vite compris le milieu, donc j’ai décidé de vivre comme ça. Si un jour quelqu’un me fait quelque chose, ou dit par exemple que Rama fume la drogue, je peux convoquer sans souci cette personne. Mais si je suis amie avec cette dernière, on ne me croira pas puisqu’on sera tout le temps ensemble. Parfois l’amitié nous condamne.

 

 

Il y a eu cette descente de la brigade  des mœurs et des stupéfiants  chez vous. Quelle est la suite de cette affaire ?

 

Si la Police avait des preuves contre moi, elle n’allait pas venir s’arrêter auprès d’un mur pour arrêter les membres de mon staff. Elle allait venir légalement, car je ne suis pas au-dessus de la loi. Elle allait venir à mon domicile avec une convocation et un mandat de perquisition pour opérer. Les policiers sont venus en civil. Il faut dire que ce qui m’est arrivé est le fait d’une artiste burkinabè. Elle a envoyé une fille quelques semaines après que j’ai lancé un casting sur les réseaux sociaux. Cette envoyée avait pour tâche de nous espionner. C’est de cette manière que l’espionne est entrée dans ma vie, dans mon staff.  Elle a participé au tournage de mes clips et de celles de ma fille. Elle avait une mission bien précise : celle de nous livrer à la nation parce que Rama fait trop le malin.

N’ayant pas eu ce qu’elle cherchait durant ces 6 mois, elle s’affiche maintenant sans souci parce qu’elle n’a pas peur d’affronter mon regard. Elle a débarqué avec la Police chez moi. Puis, elle a appelé mon assistante personnelle qu’elle a invitée à sortir de la maison pour récupérer un cadeau. Quand Aminata Compaoré est sortie, les policiers l’ont embarquée.  Marius, Alias ‘’Bébé Choco Bationo’’, qui s’était rendu chez moi ce jour-là a été embarqué également à la porte. J’étais dans la cour et je ne savais pas que des arrestations s’opéraient. C’est plus tard vers 17h que les policiers m’ont appellée pour me dire que je devais apporter à manger aux deux personnes interpellées. Je me suis donc rendue au commissariat avec un témoin. C’est le lendemain matin à 8 heures que je suis retournée au commissariat avec la presse sachant que rien de flou ne pouvait me compromettre.

La Police m’a alors signifié que j’avais mon assistant personnel qui a insulté une fille sur les réseaux sociaux. J’ai demandé à voir les photos de cette dernière. Ils m’ont alors montré les publications. Cette dernière, qui avait porté plainte contre nous, était celle-là même que j’avais jadis convoquée au commissariat central. Elle m’avait dénigrée sur les réseaux sociaux d’avril jusqu’à mai. Nous n’avons jamais répliqué à ses publications. Dans sa dernière publication, elle m’accusait de blanchiment d’argent, d’avoir fait la prison en 2014, d’entretenir une relation avec Boukari Tintin… Mon assistante a alors répliqué à ce post.  Puisqu’elle à un copain à la Police, elle est allée porter plainte. Des membres de mon équipe ont été placés  en garde-à-vue  pour avoir répondu à des provocations.

C’est ainsi que le commissaire central de la police de Ouagadougou a appelé le commissariat de la brigade et mon staff a été libéré.

 

Quelle est au juste cette artiste qui vous en veut tant ?

 

Pour le moment je ne peux pas vous le dire.

 

Quelle est la suite de l’affaire aujourd’hui ? 

 

Mon équipe une fois à la maison m’a expliqué qu’on ne les avait pas trimballés là-bas pour une histoire de publication. Mon assistante m’a confié qu’elle a été menottée à une table, violentée et mise en cellule. Tout cela dans le but de savoir d’où vient la richesse de Rama la Slameuse. On lui a posé des questions du genre : est-ce vrai que  Rama a  27 ans ? Qu’est-ce que Rama fait en dehors de ce qui a été médiatisé ? Combien a-t-elle dépensé pour les femmes du 3e âge à Bobo-Dioulasso ? Avec qui elle sort ? Quelle est l’immatriculation de sa voiture ? Où travaille-t-elle ? Je lui ai demandé si elle était sûre de ce qu’elle disait. Elle m’a dit oui. Je lui ai alors redemandé si elle savait ce qu’elle disait, car ici on parle de représentants de la loi. Je lui ai dit qu’une fausse accusation pouvait la conduire en prison. Accompagnée de la presse, je me suis rendue au  commissariat où je me suis présentée à celui qui avait en charge notre dossier. J’ai cherché à savoir pourquoi mon équipe avait été arrêtée. Il m’a alors dit qu’ils avaient été relâchés et que c’était l’essentiel. J’ai sursauté. Je lui ai alors dit que je n’étais pas là pour les publications mais pour leur comportement violent durant les auditions. Le commissaire n’a pas appelé ses éléments qu’on voulait rencontrer. Il m’a dit de rentrer chez moi, car j’étais convalescente, que l’enquête suivait son cours. J’ai alors exigé que ses éléments viennent m’écouter. Mon interlocuteur a essayé de me calmer. Pour prouver aux yeux du monde que je ne cache rien, j’ai tenu la conférence de presse devant la brigade et à haute voix.

 

Vous avez encore fait le buzz avec l’annonce de vos fiançailles. Quelle est votre situation matrimoniale au juste ?

 

Tout ce qui se dit sur Facebook à propos de Youssef Ouédraogo n’est pas faux. Je l’ai rencontré à l’aéroport de Ouagadougou le jour de son départ pour les USA, il y a presque 10 mois. Lui s’en allait et moi j’y étais pour acheter des colliers traditionnels. Tout est parti de là et nous sommes restés en contact. On est resté amis et il me confiait tout, même son histoire de mariage pour avoir des papiers. Trois mois plus tard, il m’a fait la cour, et 21 jours après j’ai accepté d’être sa petite amie. J’ai alors cherché à savoir qui il était.

Bien avant même qu’il ne me drague il m’avait expliqué qu’il s’était marié à une dame au pays de l’Oncle Sam entre 2013 et 2014. Cela, a-t-il dit, pour acquérir ses documents de résident. On s’était tout dit.  On se donnait des idées, discutait de tout et de rien.

Plus tard, il me dit qu’il voudrait partager le reste de sa vie avec moi. Je lui ai alors dit que je n’y trouvais aucun inconvénient. On a alors commencé à faire ensemble nos projets. Un jour il  a voulu que j’aille me présenter à sa famille, notamment à sa maman. C’est quand je suis rentrée de Bobo-Dioulasso qu’on a pu se rencontrer et passer une belle journée d’échanges. Cette visite dans la ‘’belle-famille’’ a attiré mon attention. J’ai regretté cela, car il m’avait menti sur son rang social. Mon cœur m’a conduit sur le coup à faire un geste à l’endroit de sa famille. Pourtant tout était planifié déjà pour nos fiançailles. Il avait utilisé d’ailleurs une de mes photos prises dans la salle d’embarquement comme image de couverture Facebook. Compte tenu de la distance, il m’a demandé un beau matin une preuve d’amour. Il m’a ainsi demandé d’appeler les journalistes pour leur parler de nous deux. Je lui ai dit que la presse n’est pas bien pour notre vie privée. La preuve que tu veux ne va pas m’arranger. Parce que du jour au lendemain, si on ne se marie pas je risque de subir ce que les autres ont déjà subi. Il m’a dit que ça n’arriverait pas en lançant : « Rama, je t’aime sincèrement et si tu veux je paye ta dot ». Il a alors choisi la date pour payer ma dot. Et je lui ai dit : « Tu ne peux pas payer ma dot en étant là-bas. Il faut que tu rentres au pays. Permets-moi de te connaître davantage avant que tu ne le fasses ». Ensemble, on décide de faire mos fiançailles coutumières le 12 septembre 2018 et de tenir la réception le samedi 15 septembre.

C’est à ce moment que j’ai eu le courage au cours d’une émission d’une radio de la place de donner le nom de Youssef. Pour amuser les gens, j’ai dit que c’est l’un des milliardaires de l’Afrique. Le lendemain sur demande insistante de Youssef j’ai pris sa photo pour en faire la couverture de mon profil sur Facebook. Mon assistante personnelle, Aminata Compaoré, fit une publication de la photo de Youssef accompagnée d’un message d’amour. Dans les minutes qui ont suivi, j’ai reçu des menaces, des photos de mariage de Youssef avec une dame et d’autres choses que je ne savais pas. Pendant ce temps, lui  ne faisait que m’appeler et m’envoyer des messages disant qu’il faut qu’on se parle, que ce n’est pas ce que je crois, qu’il s’était marié avec cette dame pour avoir les papiers. Que c’est son ex-femme avec ses copines qui sont en train de faire ça et qu’il ne fallait pas me faire berner. Beaucoup de gens m’ont appellée pour savoir ce qui se passe. J’ai gardé le silence face à tout cela. Je suis allé sous les arbres devant Karpala avant de revenir chez moi. J’ai pris mon portable pour demander à Youssef ce qui se passe. Je lui ait dit qu’il m’avait menti et que je lui ai réservé un sort. Il m’a suppliée de décrocher sa maman qui va me confirmer ce qu’il dit… son ex-femme l’a menacé et l’a obligé à faire une vidéo pour me saboter… la vérité reste encore quelque part.  Youssef implore mon pardon jusqu’à présent.

 

Avant Youssef, vous avez osé balancer la rémunération de votre copain sur les réseaux sociaux. N’est-ce pas gênant de faire pareille chose ?

 

Oui, avant Youssef j’avais quelqu’un dans ma vie et il était effectivement d’un rang modeste. Si je l’ai fait c’est parce que les gens racontaient sur les réseaux sociaux que je couchais avec un milliardaire du pays, que je sortais avec un gourou, que je me tapais un homme politique. Cela me créait des problèmes avec mon copain. C’est lui qui m’a dit de le dire. Dis à tout ce pays que tu ne sors pas avec un gourou et que ton copain n’a pas 75 000 francs par mois comme salaire. Ce qui nous a séparés, c’est un problème ethnique. Il est Yarga et moi Poulote. Les parents ont donc dit que nous ne pouvions pas nous  marier.

 

On dit que vous êtes sortie avec un homme d’affaires qui vous a même fait emprisonnée. Qu’en est-il ?

 

Quelqu’un qui est mêlé à des choses louches vit caché. Un voleur ne s’expose pas. Je ne suis pas mêlée à toutes ces choses. Je ne sais pas  d’où on tire toutes ces informations.

 

D’où vient  l’argent de Rama ?

 

(Rires). Mon argent me vient de Dieu et de l’univers.

 

Et si nous voulons vous emboîter le pas, comment on fait ?

 

C’est juste ma destinée. Je suis destinée à être ce que vous voyez aujourd’hui. Personnellement, je n’aime pas l’argent, je n’aime pas le monde, je n’aime pas la vie des riches. Je suis une fille très simple dans tout ce qu’elle fait : habillement, coiffure… Jamais vous ne me verrez avec des coiffures démesurées. Je n’ai pas d’amis sinon je vous aurais conduits vers eux pour vous renseigner sur Rama. Dieu ne descend pas pour nous aider, il passe par une main humaine pour nous aider. Si Dieu disait à mes détracteurs de subir les épreuves que j’ai subies durant les  27 ans de mon existence et qu’à leur 28e année il les bénirait, ils refuseraient. Ma vie n’a pas été facile, je le répète. Je viens de très loin. Contrairement à ce que les gens font croire pour salir mon image, je ne suis pas celle qu’on dit. Si j’avais une telle vie, mes détracteurs l’auraient utilisée contre moi aujourd’hui. Ils ne se seraient pas contentés de m’insulter.

 

Vous dites que vous n’aimez pas le monde des riches, mais vous avez deux voitures de luxe ?

Non, j’en ai trois. Je ne m’attendais pas à être riche. Malgré ma richesse, je vis simplement. Il faut être avec moi pour me comprendre. Vous verrez mes employés manger de la nourriture de luxe et moi mon tô de mil avec de la sauce africaine avec du vrai poisson sec. Je suis restée longtemps dans la misère et ça fait que la richesse ne me donne pas le vertige.

 

Vu que l’art ne nourrit pas son homme au Burkina, c’est quelles activités qui vous ont donné autant de richesse ?

 

En effet au Burkina, être artiste ne permet pas de bien vivre. Moi je n’ai pas d’autres activités actuellement. Je lis ma Bible et mon Coran, le reste, c’est Dieu qui s’en charge. J’ai vécu 27 années de misère. Et c’est à force de surmonter des épreuves pénibles et douloureuses que j’ai le cœur d’aider les autres. Sinon je connais des milliardaires qui ne donnent même pas même 100 000 FCFA en guise de charité à autrui. Je connais des millionnaires, qui, s’ils te donnent quelque chose avec la main droite, le récupèrent avec la main gauche. Pourquoi les gens sont étonnés que je sois une enfant bénie. De la Haute-Volta jusqu’au Burkina Faso, donnez-moi le nom d’une fille ou d’un homme de 27 ans qui a fait ce que j’ai fait pour le Burkina Faso. Le gouvernement a prêté 100 000 FCFA à son peuple avec des garanties. Je pense que mon peuple devrait être fier de moi.

 

Tout ce que vous avez fait est chiffré ?

 

Ce que Dieu donne est sans chiffre, donc moi je donne sans chiffre.

 

Vous avez aussi promis le pèlerinage à de vieilles personnes, qu’en est-il exactement et combien sont-elles   ?

 

Je ne suis pas de ceux qui donnent pour en parler. Si je médiatise ce que je fais, c’est pour donner un exemple à la nouvelle génération. Les gens pensent que  je médiatise ce que je fais pour montrer que j’ai l’argent, mais non. Je connais des personnes qui roulent dans des voitures de 85 millions et si ce n’est aux membres de leurs familles, elles n’apportent assistance à personne. A leurs amis, c’est juste des dons  de 20 000, 30 000 ou encore 50 000 qu’elles font. Jamais, elles ne vous donneront 10 millions afin que vous puissiez changer votre monde, à plus forte raison se souvenir qu’il y a des familles à  Ouagadougou qui mangent une fois par jour. Quand je médiatise mes dons, c’est une façon pour moi de parler au cœur des gens, c’est une façon de dire à ma génération qu’il y a des gens qui n’ont pas choisi leur destin. Si je voulais montrer que j’ai de l’argent, j’aurais aligné de grosses voitures et je les aurais publiées moi-même sur les réseaux sociaux. Soit je fais des vidéos comme l’a fait Arafat quand il a acheté sa voiture de 100 millions de FCFA. Je sais que je ne travaille pas pour le gouvernement, je ne sors pas avec un homme politique du Burkina, donc je n’ai rien à me reprocher.

 

Votre fille est slameuse comme vous. Ne pensez-vous pas qu’une carrière précoce pourrait compromettre son cursus scolaire ?

 

Je ne souhaite même pas que ma fille vienne dans le milieu artistique. Elle a la chance d’être la fille de Rama, et cela doit lui être suffisant. De plus, elle a un avenir qui promet d’être glorieux. Si Gloria slame, c’est juste pour rendre hommage à sa mère et par-delà rendre hommage à toutes les mères du monde. Pour rien au monde je n’accepterai que ma fille embrasse une carrière artistique, surtout intégrer le milieu du show-biz burkinabè. Elle n’aura même pas besoin de travailler. Je dirai qu’elle est née avec une cuillère d’argent à la bouche, contrairement à moi qui suis née dans la misère. C’est aussi sa chance à elle.

 

Et si vous nous parliez de son papa si ce n’est pas un secret?

 

Soyez rassurés ! Son papa se porte bien. C’est un Sud-Africain.

 

Quand on vous suit sur les réseaux sociaux, on a l’impression que vous ne vous interdisez presque rien avec toutes sortes de publications. Est-ce une manière d’exister ?

 

Je ne fais que répliquer aux publications de ceux qui me dénigrent. Pensez-vous qu’une artiste peut se lever, parce qu’elle est contente, et commencer à insulter des gens sans même se soucier si ce sont des fans ? C’est simplement des répliques. J’observe les publications des uns et des autres, et j’en fais des copies pour les ressortir au grand jour.

 

N’est-ce pas exagéré pour quelqu’un qui a la Bible et le Coran  comme livres de chevet ?

 

Tous ceux qui m’insultent ne sont-ils pas des enfants de Dieu ? Du coup cela donne le courage au public de nous insulter. Moi quand quelqu’un me critique, je suis de près cette personne, et je finis par aller vers elle. Je préfère des critiques constructives qui me montrent le droit chemin. Mais si ces critiques s’avèrent être des injures, je te montre que je suis la fille d’une vendeuse de galettes. Je reviens dans mon monde de fille du ghetto et je te montre qu’en dehors de cette vie de starmania je peux t’affronter. Il faut plutôt critiquer dans le sens de la valorisation de la culture burkinabè. Ce n’est pas notre image que vous ternissez mais celle du pays. Quand on dit : c’est un artiste du Burkina, c’est un artiste de la Côte d’Ivoire ou du Cameroun, etc., c’est toute une nation qui est valorisée.

 

Interview réalisée par

Lévi  Constantin Konfé,

J. Benjamine Kaboré &

Alex  Kaboré

Commentaires   

0 #3 mobutu 30-05-2018 14:42
C'est ce que NORBERT ZONGO aimait appeler "une richesse sans histoire", c'est à dire une richesse qui ne peut s'expliquer car on ne sait comment elle est devenus riche. Ce n'est aucunément de la jalousie mais"quand même"
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-1 #2 Yohito 30-05-2018 11:07
Ainsi donc, vous êtes si pauvre en information que vous interviewé maintenant une mytho schizoprène?
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0 #1 Henri_Sebgo 30-05-2018 09:29
Salut l'artiste!
Vis ta vie et laisse les parler. Dieu seul est maitre de tout.
MAIS PARDON, AJOUTES MA MAMAN SUR LA LISTE DES PELERINS S'IL TE PLAIT!
COURAGE!!!!! CAR VIVRE SANS REPROCHE OU CRITIQUE N'EST JAMAIS ACQUIS.
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