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Dépôts concours Fonction publique: Même rengaine des autorités, même galère des candidats

Chaque année, lors des dépôts de dossiers pour les concours de la Fonction publique, c’est la même scène que l’on observe. Les autorités promettent toujours de faire de leur mieux pour faciliter les inscriptions. Le 30 mai 2018, soit deux jours après le début des dépôts, les candidats et les réceptionnistes se plaignent. C’est toujours les longues files d’attente, les bousculades, les nuits blanches et même des journées creuses. Les années se suivent et se ressemblent. C’est toujours la même galère.

 

 

Au stade Dr Issouf Joseph Conombo, transformé en centre de dépôt, les candidats ont les pieds dans le désordre. Sachets d’eau, brouillons de demandes et emballages de nourritures s’entremêlent. Des dames n’arrivent plus à supporter la station debout si bien qu’elles finissent par s’affaler le sol, les pagnes préalablement étalés. Pour se mettre à l’abri des rayons solaires, certaines se couvrent la tête. Les hommes, eux, n’ont que la pile de dossiers en main pour se ventiler. Malgré la possibilité de postuler en ligne cette année, c’est la même galère. Certains sont même dans le rang depuis  la nuit. « On ne peut pas dire que les dépôts se passent bien. Il y a beaucoup de monde. Il y a aussi que les dépôts en ligne ne marchent pas. Hier, à 3 heures, j’étais à Ouaga 2000 mais je n’ai pu le faire. Que ce soit les dépôts sur les sites ou en ligne, ce n’est pas facile. Le nombre croît chaque année», explique Gabin Somda, étudiant en deuxième année de Droit.

Antoine Sama est venu pour déposer son dossier en vue des concours de recrutement des assistants des ressources humaines et des adjoints du secrétariat. Mais après environ trois heures de patience, il n’a pu déposer un seul. « C’est toujours les mêmes problèmes. On fait le rang du matin au soir sans avoir gain de cause », regrette-t-il. Venue de Toécin, quartier situé au nord de la capitale, depuis 5 heures du matin, Mariam Kinda est dans la même situation.

Au côté nord du stade, devant six guichets, des milliers d’âmes se bousculent depuis l’ouverture du dépôt des dossiers pour postuler au concours des adjoints administratifs où on n’a besoin que de 60 personnes. C’est ici que se masse la plupart des candidats. « Voyez, c’est ça le Burkina. Nous sommes alignés depuis le matin mais nous avons l’impression que ceux qui reçoivent les dossiers ne font rien. Parfois ils disparaissent. Ça n’avance pas », se plaint Zoundi venu déposer les dossiers de sa conjointe.

Il n’y a pas que les candidats qui se plaignent. A l’heure de la pause, ceux qui prennent des dossiers nous invitent à constater ce qui leur est servi comme déjeuner : un sachet d’eau de 50 francs, une bouteille de boisson (Coca ou Fanta) de 0.25 litre et un petit croissant. « Nous ne sommes pas contents. Chaque année, c’est comme ça, et on veut que ça avance. Ce n’est pas possible. C’est quelqu’un qui nous coupe », fulmine un membre du jury n°4, comme pour dire que ce n’est pas tout l’argent qui est destiné à leur prise en charge journalière qui leur parvient.

Cette année, le dépôt des dossiers coïncide avec les mouvements des travailleurs des finances. Difficile donc pour les revendeurs de timbres de faire des affaires : « L’année passée, nous avons fait de bonnes affaires. Cette année nous n’avons pas de timbres. Quand nous partons au Trésor, on nous dit qu’il n’y en a pas. C’est à la direction du Centre qu’il faut aller attendre jusqu’à 8 heures ou 9 heures pour en avoir »,  déclare Souleyman Kora.

Parmi ce lot d’acteurs, Hélène se frotte les mains : auparavant vendeuse de ‘’benga’’ (haricot) elle a abandonné momentanément cette année marmites et casseroles pour se lancer dans le business des concours. Sous un parasol et accoudée sur une table, elle rédige des demandes pour les revendre au prix unitaire de 100 francs Cfa. «Depuis le matin,  j’en ai vendu 15 exemplaires. C’est nettement mieux que ce que je faisais. C’est rentable pour moi. Papier est mieux que benga », fait-elle savoir. De sa maison, située à quelques encablures du stade, elle a vu une quarantaine de candidats y passer la nuit.

Lévi Constantin Konfé

 

Encadré

Statistiques

Pour la session 2018,  14 414 postes sont à pourvoir dans 289 concours soit 10 276 en concours directs. Pour la réception des dossiers, 830 agents ont été mobilisés. Du 28 mai au 7 juin 2018, c’est la période consacrée aux inscriptions des candidats aux concours directs. Afin de faciliter la tâche aux candidats, l’élargissement de l’inscription en ligne à environ 50 concours a été ordonné. L’organisation de tous les concours de la session 2018 coûtera environ deux milliards.

LCK

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