Menu

Installation nouveau PM malgache: Un pompier pour circonscrire l’incendie

« La cérémonie d'aujourd'hui est à marquer d'une pierre blanche. Elle marque le début de la résolution de la crise actuelle.» C’est un Olivier Mahafaly plutôt fair-play qui a tenu ces propos ce mercredi 6 juin 2018, au moment de passer le témoin à son successeur à la primature malgache, Christian Ntsay. 48h avant, il avait pourtant été contraint à la démission après une crise de plusieurs semaines qui s’est nouée après l’adoption d’une nouvelle loi électorale jugée par l’opposition trop favorable au régime. Une crise qui avait fini par menacer la stabilité de la Grande île au point que la Haute Cour constitutionnelle avait ordonné au président de la République la dissolution pure et simple du gouvernement, assortie de la mise en place d’une équipe d’union nationale.

En fait, le Premier ministre Mahafaly aura surtout servi de bouc émissaire, le bon fusible prêt à sauter pour épargner le grand patron, puisqu’à l’origine c’est la déchéance même du chef de l’Etat que réclamaient 73 députés de l’opposition.

Exit donc Mahafaly. Bienvenue à Ntsay. A 57 ans, celui qui fut ministre du Tourisme entre 2002 et 2003 et qui était jusqu’à sa nomination représentant de l’Organisation internationale du travail pour l’océan Indien arrive en sapeur-pompier. Et Dieu seul sait s’il aura besoin d’une puissante lance à incendie pour circonscrire le sinistre qui menaçait de se déclarer.

Alors cette Grande île constamment à la dérive sortira-t-elle enfin la tête de l’eau grâce à celui que le premier magistrat malgache présentait comme un « homme expérimenté et ayant des compétences pour l’apaisement » ? Espérons, pour lui et pour Madagascar, qu’il parviendra à calmer la colère des opposants. Et cela passe, de son propre aveu, « par des élections transparentes et crédibles dont les résultats seront acceptés par tous » pour éviter une crise postélectorale dont le pays est devenu désormais coutumier. Parmi ses priorités figurent également la restauration de la paix sociale, la lutte contre la corruption, la stabilisation du climat des investissements ou encore la préparation à la prochaine « saison pesteuse ». Autant dire tout un programme de gouvernement pour un Premier ministre de transition dont la tâche primordiale devrait être avant tout l’organisation d’un scrutin irréprochable. Reste à voir quelle sera la configuration de la nouvelle équipe consensuelle censée conduire les choses à bon port.

 

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 07 juin 2018 21:14

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut