Présidentielle malienne : Campagne électorale sous haute surveillance sécuritaire
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Prenez vos paris, rien ne va plus, les chevaux sont lâchés ! Empruntons aux turfistes leur vocabulaire pour dire que la campagne pour l’élection présidentielle au Mali a été ouverte ce 7 juillet. Ils sont 24 concurrents à avoir pris le départ pour une arrivée le 29 du mois courant. Trois semaines d’une course à handicaps pendant laquelle les concurrents, pour rester dans le langage du pari mutuel urbain, auront affaire à la lourdeur du terrain d’une campagne électorale atypique, où onze mille agents des Forces de défense et de sécurité sont sur le qui-vive et 02 représentants de la société civile accrédités comme commissaires de course dans chaque centre de vote.
Suivant la liste des candidats publiée par la Cour constitutionnelle, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) porte le dossard 1 ; en outre, parce que président sortant, il tient alors la corde avec les faveurs des pronostics. Mais la course est loin d’être gagnée d’avance. En effet, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, est bien engagé pour lui mener une rude concurrence. Habitué aux accessits d’honneur, ayant échoué par deux fois à occuper la première place, il croit dur comme fer que 2018 est l’année de son étoile.
Aux côtés de ces deux favoris, s’essaient des outsiders comme Cheik Modibo Diarra ou Modibo Sidibé, tous deux d’anciens premiers ministres. Ils ont les moyens de brouiller l’arrivée de la course. Le reste des candidats est plus fait de tocards que de prétendants sérieux à la victoire, certains ayant pris le départ de la course surtout pour empêcher l’un ou l’autre des deux favoris de gagner dès le premier tour. L’unique candidature féminine, celle de Madame Kanté Djebou Ndiaye, pourrait ainsi défavoriser IBK, car l’électorat féminin est réputé favorable à son parti et avait fait le lit de sa victoire en 2013. Idem avec la candidature de 7 de ses anciens ministres.
Gagner au premier tour, un coup K.-O. est donc un rêve pour le président sortant. Un rêve d’autant plus difficile à réaliser que l’inflation des candidatures va entraîner indubitablement une dispersion des voix des électeurs, encore que son bilan ne plaide pas en sa faveur, ne serait-ce que pour cette raison : IBK, qui passait en 2013 comme un homme à poigne à même de juguler la crise sécuritaire née de la rébellion armée touarègue et de l’invasion du Nord-Mali par des djihadistes, n’a pas honoré cette réputation. Malgré la présence des forces Barkhane, du G5 Sahel, de la MINUSMA, des FAMA, les terroristes continuent de frapper le Mali. Pire, des conflits communautaires au centre du pays complexifient les problèmes sécuritaires. Ainsi l’application des accords d’Alger reste un serpent de mer et IBK peine à convaincre les Maliens qu’il fera mieux en cas de second mandat.
La volatilité de la situation sécuritaire explique que chacun des 24 candidats soit entouré d’une garde rapprochée et que l’Etat déploie onze mille policiers, gendarmes et militaires pour surveiller la campagne électorale et le scrutin à venir sans qu’on soit sûr que les djihadistes ne frapperont pas tôt ou tard quelque endroit du Mali. Par ailleurs, les présidentiables, malgré leur garde rapprochée, ne sont pas assurés non plus de pouvoir battre campagne au nord. Une insuffisance que les adversaires d’IBK mettant dans son bilan quinquennal. De là à dire qu’ils auraient mieux fait que lui en qualité de locataire du Palais de Koulouba, il y a un pas allègrement franchi. Et pourtant…
La rédaction
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