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Financement du secteur agro-sylvo-pastoral : Le PNDES à la recherche du blé (1)

Après deux ans et demi d’exécution, l’heure est au bilan dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). Il s’agira, les 9 et 10 juillet 2018 au cours d’une conférence internationale, de voir le niveau de mobilisation des ressources et les perspectives de financement dudit Plan. Il sera surtout question de trouver de l’argent pour accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale. 

 

Le Burkina Faso est un pays enclavé avec une population en majorité rurale tirant l’essentiel de ses revenus de l’agriculture. Le secteur de la production agro-sylvo-pastorale, entendez par là l’agriculture, la sylviculture et l’élevage, occupe 86% de la population totale et fournit environ 45% des revenus des familles rurales.

Mais la contribution de ce secteur à la création de la richesse nationale demeure très faible, soit environ 27,8% en 2017, en raison principalement du niveau particulièrement bas de la transformation des produits bruts. Pour donner le maximum de chances à ce secteur porteur de jouer son rôle, la conférence internationale de Ouagadougou sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) sera axée sur l’accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale.

Depuis quelques années, le Pays des hommes intègres fait face à la menace terroriste. Les jeunes sont facilement enrôlés par les fous d’Allah. C’est pourquoi,  au-delà des actions purement sécuritaires, le gouvernement a décidé de s’attaquer à la pauvreté par la mise en place du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) et du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL) : le premier cité a pour objectif la sécurisation des personnes et des biens ainsi que le développement économique et social de la région du Sahel ; quant au second, il doit contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations à la base par le développement de filières créatrices d’emplois. Le financement de ces programmes sera également au menu des 48h de travail.

Dans les engagements pris à Paris les 7 et 8 décembre 2016, le PNDES prévoit pour son financement une contribution à hauteur de 63,8% sur ressources propres et de 36,2% sur contributions externes ou non publiques. Le ministre de l’Economie, Rosine Sory/Coulibaly, a dit donc mesurer tout le sens que prend la présente conférence, qui en plus de permettre une évaluation des résultats obtenus au terme des deux années et demie d’exécution du PNDES, servira de cadre de réflexion et de propositions pour accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale.

Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, après avoir égrené les acquis du PNDES secteur par secteur, a souligné que l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Des défis restent à relever. Le premier, a-t-il indiqué, est lié à la mobilisation des partenaires privés.

Celle-ci, a-t-il souligné, n’a pas permis d’observer un changement significatif dans certains secteurs à forte valeur ajoutée dont celui de la transformation agro-sylvo-pastorale. En effet, a poursuivi M. Thiéba, le taux de mobilisation des ressources extérieures au cours des deux premières années a atteint 96,2%, mais celui du secteur privé a été de 0,5% du montant initial des engagements, soit 24,91 milliards de francs CFA. « Ce faible taux exige que des efforts supplémentaires soient mis en œuvre de part et d’autre », a dit le PM.

 L’ambition du gouvernement pour le secteur agro-sylvo-pastoral est de créer les conditions nécessaires à son véritable essor afin d’augmenter sa contribution à la création de richesses et d’emplois. « Dans le sens de cet accroissement de la valeur, notamment par la transformation des produits locaux, les principaux objectifs quantitatifs du PNDES, traduits à présent dans notre stratégie d’industrialisation, sont de porter le taux de transformation des produits agricoles de 12% en 2015 à 25% en 2020 et la part du secteur secondaire dans le PIB de 20% à 22,4% », a signifié le chef du gouvernement. 

La conférence prendra fin le mardi 10 juillet, mais déjà, avec la Banque mondiale, il y a des signes prometteurs pour les domaines de l’agriculture, de l’énergie, de la connexion Internet, de l’enseignement supérieur, de la santé…  « Cette conférence sur la mise en œuvre du PNDES me donne l’opportunité de vous informer que le conseil d’administration du groupe de la Banque mondiale a approuvé le 5 juillet dernier le nouveau cadre de partenariat avec le Burkina Faso sur la période 2018 à 2023 pour un montant indicatif total de 2,3 milliards de dollars, soit environ 1 140 milliards de francs CFA, c’est-à-dire presque deux fois le montant annoncé à Paris », a dit le directeur des opérations de la Banque mondiale, Pierre Laporte.

Akodia Ezékiel Ada

 

(1)Blé : terme argotique désignant l’argent

 

Dernière modification lemardi, 10 juillet 2018 22:51

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