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14-Juillet au Burkina : A Ouaga, on était de cœur avec les Bleus

Les Français du Burkina ont commémoré,  samedi à la résidence de l’ambassadeur, la 229e année de la prise de la Bastille. Le 14 juillet 2018 intervenait la veille de la finale de la coupe du monde qui a vu les hommes de Didier Deschamps décrocher une seconde étoile. C’est donc tout naturellement que le foot s’est invité à la célébration.

 

 

Xavier Lapeyre de Cabanes a de l’humour.  Alors qu’un invité est surpris d’être accueilli par le maître des lieux en personne, l’ambassadeur  s’en amuse : « Ce n’est pas écrit sur mon front, mais la personne qui vous accueille (logiquement) à l’entrée de l’ambassade, c’est l’ambassadeur. »  Un autre tout aussi subjugué de serrer la main du diplomate français a eu droit à cette plaisanterie : « J’espère que j’ai la même tête qu’à la télé ? » Celui qui représente l’Hexagone au Burkina depuis deux ans et qui ne cache pas sa bonne humeur  à la tête du comité d’accueil en ce début de soirée avait, entre autres,  à ses côtés son épouse et le sénateur représentant les Français établis hors de France, Richard Yung.     

Il y avait du beau monde  à ce 14-Juillet célébré à des milliers de kilomètres des Champs Elysées par les citoyens français du Burkina. Etaient aussi présents à cette célébration, des membres du gouvernement, des diplomates, de nombreuses personnalités du monde de la culture, des affaires ainsi que des leaders religieux, pour ne citer que ceux-là. Des tirailleurs sénégalais, malgré le poids de l’âge et avec des médailles épinglées à l’épaulette, ont tenu à être là pour souligner leur attachement à la « mère patrie ».

Dans l’imposant jardin, où on devise en petits comités autour du cocktail, on parle français avec les accents du monde. En attendant le traditionnel discours de l’ambassadeur,  le sujet sur lequel on ne peut passer à côté dans les causeries c’est, bien évidemment, la finale de la coupe du monde qui doit opposer le lendemain la France à la Croatie. Chacun y va de son pronostic pour une victoire des Bleus sans l’ombre d’un doute. L’ambassadeur qui prendra la parole plus tard sera plus diplomatique en souhaitant que le meilleur gagne si toutefois, nuance-t-il, « le meilleur, c’est la France », avant de donner rendez-vous à ses compatriotes à l’hôtel Silmandé pour suivre la rencontre.

Xavier Lapeyre de Cabanes célèbre son deuxième 14-Juillet au Burkina. Et entre le premier et le second, il s’en est passé, des choses ! Deux événements principalement : la visite officielle du président Emmanuel Macron et l’attaque du 2 mars contre l’ambassade de l’Hexagone et l’état-major général des armées burkinabè.

La venue de Jupiter en novembre 2017 au Pays des hommes intègres  a marqué, soutient le successeur de Gilles Thibault, un tournant dans la relation franco-burkinabè et a consacré le rapprochement entre les deux chefs d’Etat : on est bien loin, fait-il remarquer, de l’échange d’amabilités entre Thomas Sankara et François Mitterrand de 1986. L’intervention du plus jeune président de la Ve République à l’université de Ouagadougou, marquée parfois par des débats vifs,  a été pour l’ambassadeur, un acte fondateur du nouveau partenariat entre l’Hexagone et le Berceau de l’humanité.  Au cours de son grand oral, l’ancien banquier d’affaires avait annoncé l’ouverture d’une Maison de la jeunesse  le 14 juillet 2018  à Ouagadougou. Mais  rien à la date  prévue. Si cette promesse n’a pas été tenue, a expliqué le plénipotentiaire, c’est à cause des imprévus suscités par l’attaque du 2 mars contre notamment la représentation diplomatique française.  Mais n’empêche, il a indiqué que son pays serait toujours aux côtés du Burkina dans tous les axes de la coopération : « On ne change rien, ce n’est pas parce qu’on est menacé qu’on va partir comme des lapins, il faut qu’on montre qu’on est les plus forts ». Cette coopération se traduit notamment par l’appui au renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité et l’opérationnalisation de la force commune du G5 Sahel dont Paris est devenu le parrain. La ministre française des Armées, Florence Parly, sera d’ailleurs à Ouagadougou cette semaine.

Le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, lui, note que l’ancienne puissance coloniale est aujourd’hui le premier donateur du Burkina en matière d’aide publique au développement avec un montant estimé à 50 milliards de francs CFA par an.

 

Hugues Richard Sama

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