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PNDES : « Le supposé miracle n'est qu'un mirage… » (Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement)

Le Faso autrement faisait ses premières universités d’été le samedi 14 juillet 2018 à Ouagadougou. Une occasion pour son président, Ablassé Ouédraogo, de faire le point  des six années d’existence de son parti (12 septembre 2011). De cette tribune, il a dressé le bilan du pouvoir MPP. « Le pays va mal. Il a reculé. Il est même à genoux. Le supposé miracle PNDES est  devenu un mirage, un leurre », a-t-il déclaré.

 

 

Dans le parti Le Faso autrement, tout est fait autrement. A la cérémonie d’ouverture des premières universités d’été, Ablassé Ouédraogo, depuis sa chaire de président, joue en même temps le rôle de maître de cérémonie. Les militants, eux, traînent encore les pieds dans la cour. Certains,  quelques minutes après neuf heures,  défilent encore pour récupérer les tee-shirts et les badges. La salle est pleine comme un œuf.  C’est dans ces conditions que s’ouvre le bal des interventions. Les jeunes, les femmes et les vieux qui ont défilé au perchoir n’ont point tari d’admiration et d’éloges pour leur leader politique. Neymatou Kindou, représentante de l’Union des jeunes autrement, après avoir déclaré « La jeunesse d’abord ! », a affirmé que leur président n’est pas ce leader qui donne du poisson, mais les bonnes techniques de pêche. «  Nous combattrons avec vous, car nous combattons pour nous-mêmes »,  a ajouté la jeune dame. A sa suite, la « force tranquille », comme elles l’appellent dans leur parti : «  Vous êtes un leader politique intègre qui ne change pas son langage en fonction de la personne qui est en face », lance le Pr Honorine Claudine Kaboré de l’Union des femmes autrement.  Pour elle, Ablassé est un  chantre de la réconciliation, rien de solide, de pérenne ne se fait dans la division.   

Après les jeunes, femmes et anciens du parti, Ablassé s’est octroyé une quarantaine de minutes pour son discours d’ouverture. Dans cette abondance de paroles, il a fourré son nez dans la gestion du pouvoir MPP avec la verve qu’on lui connaît. Concernant le thème de la rencontre, « Ensemble restaurons la confiance  et l’espoir pour rebâtir le Burkina Faso autrement », il a insisté sur l’impératif de restaurer la confiance et l’espoir. Pour la simple raison que « le pays va mal et plongera dans le chaos si le redressement ne se fait pas immédiatement, sans délais ».  « A la suite d’une transition dont le seul fait d’armes a été d’organiser un scrutin sur mesure, Roch est élu président. Il est à la moitié de son mandat et  le constat est que notre pays a reculé. 

Le président Kaboré, au lieu d’être la solution, la réponse, est le véritable problème du Burkina Faso », dit Ablassé Ouédraogo.  Pour le président de Le Faso autrement, « l’insurrection populaire d’octobre 2014 est inachevée et confisquée par des loups déguisés en agneaux ». A l’en croire, dans aucun secteur, on ne trouve des voyants au vert.  Tout est au rouge au point qu’évoquer les défis qui minent la marche du pays reviendrait à en réciter  une litanie, car ils sont nombreux. «  Le supposé miracle PNDES est un mirage, un leurre… Le pays va mal. Il a reculé.  Il est même à genoux», poursuit Ablassé Ouédraogo. Il comprend donc que le pouvoir MPP, n’ayant pas de bilan à défendre, verse dans la suffisance et même dans les insultes. «  On assiste actuellement à des propos arrogants d’une rare violence. L’incivisme débouche sur la pagaille », a-t-il affirmé.

Ce discours d’ouverture, qui a embrassé tous les aspects de la vie nationale, a évidemment touché le volet judiciaire. Selon le président du parti à l’étoile rouge, le Burkina Faso a mal à sa justice. « Aujourd’hui, elle est un véritable  moyen de pression  du pouvoir actuel. On assiste à la mise en place d’une justice sélective », ajoute de nouveau Ablassé Ouédraogo.

Sur la situation sécuritaire, il n’a  pas non plus passé sous silence les multiples attaques terroristes qui rythment la vie des Burkinabè. « La plus spectaculaire, qui illustre l’inexistence de la sécurité, est celle  du vendredi 2 mars  en plein jour à 10 heures 8 minutes avec pour cible le cœur du système de défense de notre pays », a-t-il rappelé. Si les attaques persistent,  selon ses dires, c’est parce que le Burkina manque de véritable armée de dissuasion et de véritable service de renseignements.

Le Faso autrement, qui a ses six ans d’existence, a traversé, selon son président, monts et vallées et connus des moments de joie, des victoires et des échecs. Il a été de toutes les  batailles électorales et sa présence à l’Assemblée nationale est ininterrompue depuis sa création.  En avril dernier, il a été admis au réseau africain libéral  en tant que membre observateur. Ces universités d’été constituent un cadre de renforcement de capacités et de remobilisation des militants en vue des élections de 2020. Les jeunes du parti, conscients que le succès se prépare et se construit, affirment que 2020 sera le moment de couronner la construction avec les élections.

Lévi Constantin Konfé

Dernière modification lelundi, 16 juillet 2018 22:22

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