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Ennuis judiciaires éventuels de Sarkozy : Etre nègre a parfois des avantages Spécial

Nicolas Sarkozy a présidé son tout dernier Conseil des ministres hier mercredi 9 mai 2012 ; une rencontre particulière. A la sortie du Conseil, les ministres ont traduit leur émotion et leur fierté d’avoir servi la France à ce niveau-là et aux côtés du président Sarkozy. Le Premier ministre, François Fillon, devrait rendre sa démission et celle de son gouvernement ce jeudi même. Quant à Nicolas Sarkozy, c’est le mardi 15 mai 2012 qu’il passera le témoin à son successeur, François Hollande.

 

Tout doucement donc, depuis le soir du 6 mai, où le président sortant a perdu l’élection présidentielle, la transition au pouvoir s’opère à pas feutrés, et dans cinq jours, Sarkozy, comme il l’avait annoncé le soir du scrutin, deviendra «un citoyen français parmi les citoyens français». En clair, un citoyen ordinaire.

Une nouvelle vie s’ouvre donc à l’homme qui vient de gouverner la France ces cinq dernières années. En principe, celle-ci devrait être loin de l’engagement politique militant. Il pourrait passer son temps à donner de grandes conférences comme Bill Clinton ou alors retourner à sa fonction d’avocat, mais, pour l’instant, rien n’est sûr…

Par contre, s’il y a une chose qui semble certaine, c’est que l’ex-président, devenu citoyen ordinaire et donc dépourvu de l’immunité présidentielle, dont il était drapé depuis cinq ans, pourrait très rapidement avoir des comptes à rendre à la justice de son pays. Et les casseroles, ce n’est pas ce qui lui manque : affaire Karachi, affaire Betancourt, affaire financement de sa campagne par Kadhafi ; des dossiers qui pourraient  troubler le sommeil de Sarkozy.

A cinq jours de son départ de la présidence, Nicolas doit avoir à l’esprit toutes ces affaires, et sans doute qu’il a commencé à battre le rappel de ses escouades d’avocats pour préparer sa défense. Si on ne peut pas jurer que l’ex-président se fera du fric après avoir quitté l’argent, on peut parier qu’il en perdrait beaucoup si jamais la justice venait à farfouiller dans ses casseroles.

Le président Sarkozy est d’autant plus vulnérable qu’il ne semblait pas filer le parfait amour avec les magistrats français. De plus, devenu citoyen ordinaire, il n’est pas évident que tous ceux qui se taisaient avant continuent à le faire. Tant qu’il était au pouvoir, des gens pouvaient même se sacrifier pour lui ; à présent, cette même dévotion dont certains ont pu faire preuve vis-à-vis de lui pourrait vite s’estomper.

C’est une constance humaine que l’on remarque beaucoup dans le monde politique et des affaires : dès que vous tombez, tous ceux qui ne juraient que par vous deviennent prompts à vous renier.

Après Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy pourrait être le second président de la République française qui aura des démêlés judiciaires après avoir quitté l’Elysée.

Vu d’Afrique, dans nos républiques du Gondwana, ces nuages qui pourraient s'amonceler dans le ciel de Sarkozy doivent faire sourire les présidents dinosaures, eux qui ont inventé la parade imparable contre les ennuis judiciaires : rester scotché au pouvoir ad vitam æternam et, au cas où le pouvoir à vie n'est pas réalisable, une dose d’amnistie pour espérer faire l’affaire ; malheureusement l’amnistie est une solution souvent aléatoire, car n’ayant d’effet qu’au niveau local, à l’échelle du pays, encore que, même là, elle soit aussi facile à abroger qu'elle l'ait été à instaurer. L’amnistie, les exemples foisonnent, ne saurait être respectée à l’étranger, surtout pas en Occident.

Ah, si seulement j’étais nègre et au Gondwana ! Nicolas Sarkozy peut bien regretter de n’être pas né sous nos tristes tropiques.

 

San Evariste Barro

Dernière modification lemercredi, 09 mai 2012 21:16

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