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Dépôt candidatures en RDC: Une équation à deux inconnues

C’est donc parti pour le dépôt des candidatures à la présidentielle du 23 décembre 2018 en République démocratique du Congo. Depuis hier en effet, les prétendants à la magistrature suprême peuvent faire acte de candidature au siège de la Commission électorale chaque jour, de 8h à 16h30. Et ils ont jusqu’au 8 août prochain pour le faire. Le compte à rebours a donc commencé avec cette étape pour laquelle la CENI promet chaque jour une liste actualisée de ceux qui auront déposé leur dossier. Comme il fallait s’y attendre, les agents du bureau d’enregistrement se sont tourné les pouces ce premier jour et il faudra attendre les derniers moments pour que les prétendants ou les tiers qu’ils auront délégués se bousculent au portillon.

En attendant, on a affaire à une équation à deux inconnues.

La première est posée par le duo Jean-Pierre Bemba/ Moïse Katumbi. Tous deux ont déjà fait des annonces quant à leurs intentions respectives. Mais voilà précisément ceux qui auront le plus de difficultés à faire acte de candidature et Dieu seul sait qu’il y a loin de la parole à l’acte… et pour maintes raisons. D’abord, puisqu’ils n’ont  pas été enrôlés sur les listes électorales, leur présence physique est requise lors du dépôt. Et c’est là que le bât blesse, surtout pour l’ancien gouverneur du Katanga  qui fait l’objet de plusieurs poursuites judiciaires dans son pays. Et si après son acquittement par la CPI, Jean-Pierre Bemba a obtenu son passeport diplomatique en un tour de main, c’est une fin de non-recevoir qui a jusque-là été réservée à la demande d’établissement du précieux document de voyage formulée par le citoyen Katumbi. Et Kinshasa avait même ajouté que si jamais il revenait, ce serait pour aller du tarmac à la prison. Alors l’opposant est-il prêt à courir ce risque ? On a bien peur que ses ambitions ne soient contrariées comme pourraient l’être celles du président du MLC, qui n’en a pas tout à fait terminé avec le procureur de la CPI puisque son procès pour subornation de témoins est loin d’être clos.

L’autre inconnue de cette course à la candidature, pour ne pas dire l’autre mystère, c’est le cas Joseph Kabila Kabengué. Théoriquement, il n’a plus droit à un troisième mandat et jure la main sur le cœur qu’il respectera la Constitution sans jusque-là convaincre grand monde. En réalité, en bonne démocratie la question ne se poserait même pas et un président en fin de mandat n’est pas censé annoncer ou confirmer son départ si la Constitution l’y contraint déjà. Mais quand on sait que dans nos démocratures les puissants du moment peuvent faire dire à la loi ce qui les arrange, on peut s’attendre à tout. Oui, à tout. Et même, pourquoi pas, à la grande surprise du chef Kabila qui pourrait clouer le bec à tous ses contempteurs en ne se présentant pas.

C’est sûr. Lui sait déjà ce qu’il va faire. Pour nous, il faudra attendre le 8 août pour être fixés une fois pour toutes.

 

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 26 juillet 2018 19:44

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