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Libération Naïm Touré : Le début d’un combat pour la protection des webactivistes

 

Né «spontanément» suite aux déboires judiciaires du cyberactiviste Naïm Touré, le Comité d’initiative pour la défense et la protection des utilisateurs des réseaux sociaux a donné une conférence de presse hier, 30 août 2018, au Centre national de presse Norbert-Zongo. Au cours de cette sortie médiatique, ledit comité a fait le point sur la collecte de fonds initiée en soutien à l’activiste au moment où celui-ci était incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) et affirmé sa détermination à faire de la liberté d’expression, en général, et de celle des utilisateurs des réseaux sociaux, en particulier, une réalité au Burkina Faso.

 

 

«Il faut espérer que plus jamais un webactiviste ne soit incarcéré au Burkina Faso sur la base de ses écrits. L’internet est et doit rester un espace de liberté d’expression citoyenne, un endroit où on peut parler (…), critiquer sans avoir peur, se clasher, si besoin, sans censure. La liberté d’expression n’est pas à géométrie variable. Soit elle est effective, et s’applique à tout le monde, soit elle n’existe pas ». C’est là le post d’un internaute qui saluait la libération de Naïm Touré après son incarcération à la MACO. Cette publication résume  parfaitement le point de vue du comité d’initiative pour la défense et la protection des utilisateurs des réseaux sociaux. L’activiste a recouvré la liberté, le 19 août 2018, après avoir été « déconnecté » des réseaux sociaux durant deux mois ; , cela conformément à une décision de justice.

 

En rappel, le ministère public avait poursuivi Abou Naïm Touré pour des faits de : participation à une opération de démoralisation des Forces de défense et de sécurité (FDS) ; proposition aux FDS de former un complot contre la sûreté de l’Etat et incitation à des troubles à l’ordre public avant que la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouagadougou le déclare coupable de la troisième prévention, c’est-à-dire de «provocation non suivie d’effets ». Un verdict que ledit comité avait vite fait de qualifier de « cabale répressive politico-judiciaire contre Naïm Touré et surtout ceux qui ont une liberté de ton». Pour les membres de ce comité (Oumarou Hébié, Almamy KJ, Naïm Touré, Karim Sanley Koné), le dossier était vide, mais l’inculpé devait être condamné «coûte que coûte pour satisfaire des responsables administratifs».  

 

Après ce feuilleton, le porte-parole du groupe, Almamy KJ, a remercié le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) d’avoir assuré la défense du cyberactiviste à titre gracieux, et certains avocats de s’être constitués «spontanément» pour plaider la cause du prévenu. Le comité, lui, avait entretenu le sujet à travers les réseaux sociaux (depuis la garde à vue) avec un hastag, #FreeNaïm, un concert meeting et une semaine de collecte de fonds. Le total des contributions s’élève à 2,1 millions de francs CFA pour des dépenses estimées à 1,4 million. Selon ce groupe, ce fut une mobilisation exemplaire pour la défense de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux et la preuve que les Burkinabè y tiennent. «Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et alliés, dont les velléités répressives ne font plus de doute pour quiconque observe leurs agissements, doivent en tirer toutes les conséquences et revenir dans le droit chemin sur cette question», a prévenu le porte-parole qui a plus tard évoqué «une descente musclée au domicile de Dame Lopez, ce qu’on n’a pourtant pas fait à Batié ni à Pama».

Aboubacar Dermé

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