Menu

Militaires tués sur l’axe Fada-Pama : Dernière demeure, cimetière de Gounghin

Pendant qu’ils partaient en renfort le 28 août 2018 à Pama dont la brigade de gendarmerie avait été attaquée, sept éléments des Forces de défense et de sécurité ont perdu la vie dans l’explosion de leur véhicule qui a sauté sur une mine artisanale. Le vendredi 31 août dernier, ils ont été inhumés au cimetière municipal de Gounghin (Ouagadougou) en présence de membres du gouvernement dont le ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, de collègues, d’amis, de connaissances et de parents inconsolables.

 

 

Sécurité oblige, il fallait montrer patte blanche avant d’avoir accès à la nécropole. L’émotion était très vive vendredi dernier au cimetière municipal de Gounghin. Dans le public les visages étaient déconfits et le silence pesant. Il est soudain troublé par les pleurs des proches à l’arrivée du porte-char transportant les sept cercueils.

Six militaires du 31e Régiment d’infanterie commando (RIC) de Tenkodogo et un du 34e Régiment interarmes (RIA) de Fada ont connu un triste sort dans l’exercice de leur fonction. Ils sont tombés les armes à la main lors d’une embuscade sur l’axe Fada-Pama. Ces vaillants soldats, dont la disparition plonge la nation tout entière dans la douleur et le deuil, avait pour noms : adjudant Gnoumou Donou (42 ans), sergent Tandamba Issa Emmanuel (30 ans), caporal Waongo Epiphane (28 ans), 2e classe Tindano Jean-Marie (24 ans), 2e classe Haro Diataga (24 ans), 2e classe Werem  Daouda (24 ans), 1re classe Kam Djobanko (36 ans).

De l’oraison funèbre, prononcée par le capitaine Baguera William, chargé de l’expédition des affaires courantes du 31e RIC, on retient que c’est au cours de la nuit du 27 au 28 août 2018, suite à l’attaque de la brigade de gendarmerie de Pama, qu’ils ont été désignés par la hiérarchie pour une mission d’appui au profit de ladite brigade. C’est pendant le mouvement vers Pama dans la Kompienga, région de l’Est, que le véhicule conduit par le soldat de 1re classe Kam Djobanko du 34e RIA est tombé sur un engin explosif improvisé. Deux éléments sont morts sur le champ et les cinq autres de leurs blessures au CMA de Pama. Cinq blessés évacués à Ouagadougou sont toujours en soins. Les militaires disparus, a souligné le capitaine Baguera, n’ont pas rechigné à accomplir leur mission malgré le danger et toutes les contraintes. Leur disparition, prématurée et brutale, a-t-il affirmé, plonge tout le pays dans un grand chagrin. Ils laissent derrière eux des parents inconsolables et des frères d’armes qui gardent d’eux un bon souvenir et ne ménageront aucun effort pour en découdre avec les ennemis de la nation.

A l’issue de la sonnerie aux morts est intervenue l’inhumation sous un ciel couvert. La descente des cercueils dans les tombes a ravivé l’émotion avec les pleurs qui transperçaient le silence vespéral. Après les dernières pelletées jetées sur les sept sépultures, quand tout fut terminé, Yarga Larba, au nom des familles éplorées, plongées dans la tristesse et l’émotion, a traduit leur reconnaissance à tous ceux qui ont accompagné les disparus à leur dernière demeure. Il a recommandé leurs âmes à leurs prières pour qu’elles reposent en paix. Le représentant des parents des victimes a en outre souhaité beaucoup de courage à leurs frères d’armes dans leur noble mais difficile mission de défense de la patrie.

Pour le chef d’état-major général des armées, le Gal Oumarou Sadou, c’est un truisme de dire que la douleur est très vive pour la nation. Elle est très vive pour les forces armées et elle est encore plus vive pour les parents. Il dit comprendre la douleur de ceux-ci dont les fils ont payé de leur vie la défense du territoire national. Le Gal demande à la nation entière de toujours continuer à supporter son armée. Aux militaires, quel que soit leur poste, le patron de l’armée dit de garder à l’esprit que la mission est sacrée. On n’a pas toujours le choix selon lui. Les risques de cette mission sont grands, mais il faut forcément l’exécuter.

Avant d’être portés sous terre, les sept ont été décorés à titre posthume.     

 

D. Evariste Ouédraogo

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut