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Tricycles à Bobo: Quand les « gnamôgô » (1) deviennent complices

La lutte pour le respect de la réglementation interdisant le transport de passagers par les tricycles dans la ville de Sya est loin d’être gagnée. Malgré les actions musclées opérées par la police, le phénomène persiste, certains conducteurs étant aux antipodes des règles les plus élémentaires de la circulation routière. Des hors-la-loi qui continuent de défier l’autorité sans la moindre inquiétude. Ils ne seraient en réalité que des utilisateurs d’engins appartenant à ceux-là mêmes qui sont chargés de les réprimer.

 

 

Circuler dans les artères de la ville de Sya n’est vraiment pas une sinécure pour les usagers. Outre les multiples difficultés liées à l’étroitesse des voies et à l’occupation anarchique du domaine public, notamment les zones de stationnement aux abords des routes, les Bobolais font face depuis quelque temps à une autre réalité et pas des moindres : la prolifération des tricycles sur les routes. Un phénomène qui est plus que jamais devenu une véritable source d’angoisse et d’insécurité dans les artères de la capitale économique. Régulièrement décriés pour les nombreux désagréments qu’ils occasionnent dans la circulation, les conducteurs de tricycles continuent de fouler aux pieds la loi interdisant le transport de passagers. Les agents de sécurité chargés de les réprimander ont souvent fait les frais de l’incivisme notoire de jeunes sans foi ni loi, juchés sur leurs montures. Des hors-la-loi qui n’hésitent pas à narguer publiquement les policiers en proférant des menaces verbales et même souvent en en arrivant à des tentatives d’agression physique. Alors, comment comprendre que l’interdiction du transport des passagers par les tricycles qui est en vigueur à Ouagadougou ait de la peine à s’appliquer à Bobo-Dioulasso ? Une situation inadmissible aux yeux de nombreux Bobolais qui dénoncent l’indifférence, voire l’impuissance, des autorités locales à faire appliquer une loi.  Malgré les multiples actions déjà menées par les services de sécurité, rien n’y fit. Les conducteurs de tricycles continuent de régner en maîtres absolus sur les routes et sans le moindre égard pour les automobilistes et motocyclistes. Un comportement qui provoque l’indignation et suscite de nombreuses interrogations sur l’origine de ces véhicules à trois roues qui continuent de proliférer sur les routes. De sources concordantes en effet, l’essentiel des tricycles en circulation serait la propriété de responsables politiques ou administratifs de la ville de Sya. Les utilisateurs de ces engins ne seraient en réalité que de simples locataires moyennant un tarif journalier imposé par les propriétaires qui se retrouvent parmi les  cadres de l’administration ou parmi les responsables politiques de la région. Difficile alors dans ces conditions de gagner la bataille contre des chauffards qui jouissent de la protection de leurs « employeurs » et qui, de ce fait, se croient tout permis.

 

                                                                  Jonas Apollinaire Kaboré

                                                                          

        

 

(1)   Les autorités                                                 

Commentaires   

0 #1 yélkayé 21-09-2018 00:59
Belle illustration à petite échelle, de l'injustice et de la corruption et de l'impunité dans notre Faso. Que dit la hiérarchie?
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