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Journée de Reconnaissance du Député à l’Enseignant : Mention Honorable pour 95 instits

L’éducation est l’arme la plus puissante que puisse posséder une nation, pour paraphraser Nelson Mandela. Mais les détenteurs du savoir sont la plupart du temps marginalisés au sein de nos sociétés. Les élus nationaux, pour qui sans les enseignants ils ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui, ont, à l’initiative de leur président, Alassane Bala Sakandé, institué une Journée de Reconnaissance du Député à l’Enseignant (JOU.R.D.EN.). C’est une journée au cours de laquelle l’enseignant est magnifié. Pour cette première édition, ce sont 95 enseignants des 13 régions du Burkina qui ont fait 100% de succès au CEP qui se sont vu attribuer la mention Honorable. C’était le 15 septembre 2018 à Ouagadougou.

 

 

 

Ils sont le plus souvent marginalisés. Parfois quand quelqu’un dit : « Je veux devenir enseignant », certaines personnes de son entourage lui rétorquent : « Toi aussi ! Tu n’as pas trouvé mieux que le métier d’instituteur ! » Oubliant que ce sont  les enseignants qui ont fait les bases de leur vie professionnelle en leur apprenant à lire et à écrire.

Les élus nationaux, sous l’égide de leur président, Alassane Bala Sakandé, ont institué la Journée de Reconnaissance du Député à l’Enseignant (JOU.R.D.EN.) pour magnifier et célébrer cet acteur de la société grâce auquel ils sont ce qu’ils sont aujourd’hui. « Que ce soit le président du Faso, le ministre, le député ou le président de l’Assemblé, tous ont eu des enseignants. Arrivés à l’école sans pouvoir lire : i, o, a,  tous les apprenants ont été façonnés par les enseignants. Je pense que c’était important pour les députés de magnifier l’enseignant, de magnifier l’excellence», a indiqué le PAN, Alassane Bala Sakandé.

Au cours de cette première édition de la JOU.R.D.EN., les députés ont décerné la mention Honorable à 95 enseignants des 13 régions du Burkina qui ont réalisé 100% de succès au Certificat d’études primaires (CEP). Ces lauréats sont rentrés chez eux munis d’une attestation, d’un ordinateur et d’une somme de 100 000 francs. Deux motos sont allées à l’instituteur et à l’institutrice qui ont eu le plus grand nombre d’élèves dans leur classe. Notons que pour la classe de CM2, l’effectif autorisé est de 50 élèves.

Mais Boureima Coulibaly, avec un effectif de 120 élèves à l’école Alpha Solidarité dans les Hauts-Bassins, a réalisé un taux de réussite de 100% au CEP. Enseignant depuis 20 ans, il déclare faire toujours un taux de réussite de 100% et précise que le secret de cette réussite, c’est le travail : « J’ai fait du 100% une habitude et tant que je n’obtiens pas ce résultat, je ne suis pas satisfait. »

Mariam Rouamba, elle, avait un effectif de 99 élèves à La Salle Badenya. Enseignante depuis 2004, elle a affirmé faire 100% chaque fois qu’elle tient la classe de CM2. Elle a dédié ce prix à sa directrice et à l’ensemble de ses collègues.

Surpris par ces effectifs bien au-dessus de la normale, le PAN a décidé de laisser parler son cœur en offrant de sa poche la coquette somme de 500 000 francs à chacun des deux enseignants distingués.

Invité pour l’occasion, le jeune slameur Nathanaël a comparé ces braves instituteurs à des potiers qui, au départ, prennent de l’argile et la transforme en un objet envié de tous. « Nous sommes tous l’œuvre d’un potier, de sa main et de son adresse. Le potier prend de l’argile à la base qu’il prépare, malaxe, puis cette argile est déposée sur le tour puis tour à tour, il façonne le pourtour. Ça se passe sous vos yeux et c’est comme de la magie et la plupart réussissent leur tour. La plupart d’entre nous, en allant au CP1, n’étaient qu’un tas d’argile remise à l’enseignant pour revenir demain récupérer un vase qui brille», a dit dans son slam Nathanaël pour remercier ces enseignants qui font œuvre utile pour la société.

Le PAN a également fait remarquer que ne devient pas enseignant qui veut, mais qui peut : « Hélas, mille fois hélas !  La noblesse de votre métier et l’esprit de sacrifice qu’elle impose sont un acte de générosité qui, s’il figure parmi les plus connus, reste pourtant le moins reconnu. En effet, de Logobou à Bakata, de Tin-Akoff à Bouroum-Bouroum, de Gorgadji à Samorogouan, dans une classe,  sous un hangar ou même sous un arbre, seul, dans l’anonymat, parfois sous des regards indifférents, s’ils ne sont pas méprisants, vous façonnez l’avenir de toute la nation. »

Pour Stanislas Ouaro, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, cette journée est la bienvenue. Même si tous les travailleurs n’ont pu être pris en compte, l’hommage rendu aux enseignants du primaire est aussi, en quelque sorte, le leur car ils sont tous des produits du primaire. Il a assuré que le gouvernement est en train de faire des pieds et des mains pour que d’ici à 2020, on ne parle plus « d’écoles sous paillote ».

Au terme de la soirée, le PAN a décidé d’accéder à la requête de la porte-parole des enseignants, Salamata Konaté, qui a souhaité que cette journée soit institutionnalisée.

 

Rabiatou Congo (Stagiaire)

Dernière modification ledimanche, 23 septembre 2018 19:35

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