Logo
Imprimer cette page

Soumane Touré six mois après : « Si on me suspend encore… »

Après trois mois de suspension de son parti, Soumane Touré nous revient à l’occasion du 55e anniversaire de sa formation politique qu’est le Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ). Pour l’évènement, il a tenu une conférence de presse le vendredi 28 septembre 2018 à son domicile de Wemtenga. Après avoir été réduit au silence durant six mois, l’homme politique, droit dans ses bottes, a prévenu que ceux qui se hasarderaient à le suspendre une fois de plus le trouveraient sur leur chemin.

 

Les trois mois de suspension de son parti, le PITJ (Parti de l’indépendance, du travail et de la justice), par le ministère de l’Administration territoriale n’ont pas réussi à assagir Soumane Touré, qui, visiblement, reste égal  à lui-même. Mieux, il soutient avoir accueilli cette sanction comme une distinction qui l’encourage à persévérer. « Cette décision nous assure que nous sommes dans la voie tracée par les fondateurs de notre parti », a déclaré, comme une énième bravade au pouvoir en place, le président du PITJ dès l’entame de sa déclaration, un texte de 42 pages dont la lecture a duré deux heures, suscitant des bâillements du côté des auditeurs.

Le tenant du crachoir a justifié sa sortie par la « situation de crise » dans laquelle les « usurpateurs du MPP ont conduit le pays ». Abordant la question sécuritaire, le maître des lieux y est allé de sa petite analyse de la situation, allant jusqu’à soutenir que ceux qui attaquent le pays ne viennent pas d’ailleurs, ils sont parmi nous et la cause est la mal gouvernance. Et de se demander, avec ironie, si les prétendus milliards investis au Sahel l’ont été réellement ou ont été enterrés dans le sable. L’Opposition non plus n’a pas échappé à sa furie. Pour celui qui est à la tête d’un parti qui n’est pas affilié au CFOP-BF (Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso), la marche-meeting de samedi dernier n’avait pour objectif que de lutter contre les conséquences des actes que les membres du CFOP ont eux-mêmes posés.

A la fin de son discours fleuve, les interrogations n’ont pas afflué comme de coutume. Quelques journalistes ont osé deux ou trois questions, parmi lesquelles le risque pour l’orateur, qui n’hésite pas à verser dans la provocation, d’écoper d’une autre suspension ou, pire, de se retrouver derrière les barreaux. Le ton menaçant, l’enfant terrible du syndicalisme burkinabè qui s’est ensuite reconverti dans la politique prévient : « Si on m’arrêtait ou suspendait de nouveau mon parti, nous mettrions en place une autre forme de lutte, aussi illégale soit-elle. »

 

J. Benjamine Kaboré

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

© 2011-2014 - Observateur Paalga - Tous droits réservés I Conception: CVP Sarl.