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Promotion de l’artisanat : Le SIAO s’expose sur la Grande Île

Une délégation du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), conduite par son Directeur général, Dramane Tou, a séjourné du 4 au 7 octobre 2018 à Antananarivo, la capitale malgache. Cette visite a eu pour objet de fournir de plus amples informations sur le Salon au pays invité d’honneur et d’obtenir son adhésion à l’événement qui se tient à Ouagadougou du 26 octobre au 4 novembre 2018.

 

 

 

 

6 326 km. Environ 13h de vol. C’est la distance parcourue et le temps mis par la délégation du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) pour rallier Madagascar. Arrivée le 4 octobre à 14h 30, heure locale (GMT+3), la mission, forte d’une dizaine de membres et conduite par le directeur général du Salon, Dramane Tou, représentant le ministre du Commerce, Haroura Kaboré, a été accueillie à l’aéroport international d’Ivato à  Antananarivo, la capitale, par la partie malgache, avec en tête son ministre de la Culture, de la Promotion de l’artisanat et de la Sauvegarde du patrimoine, Eléonore Johasy.

«La pintade excelle à se faufiler et la belette est une habile chasseresse. Aussi ne manquent-elles pas de se retrouver aux détours des fourrés. De même, en dépit de la distance et des mers, nous retrouvons-nous réunis en cet instant et en ce lieu aujourd’hui». C’est la formule pleine de symbole qu’a sortie l’autorité malgache pour souhaiter la bienvenue à la délégation burkinabè. Donner de plus amples informations sur le SIAO et exprimer la reconnaissance du Pays des hommes intègres à Madagascar pour avoir accepté d’être l’invité d’honneur de la 15e édition de la biennale de l’artisanat, qui marque également son trentième anniversaire, tel est l’objet de ce déplacement.

A cet effet un cadre a été donné aux organisateurs du Salon dans un somptueux hôtel de Tana pour présenter leur «affaire» au cours d’une conférence où ont retenti les hymnes nationaux des 2 pays. Ont pris part à cette cérémonie des personnalités administratives, des autorités de l’art et de la culture malagasy et, bien entendu, des artisans ; du côté burkinabè, quelques compatriotes vivant sur la Grande Ile ont aussi renforcé la mobilisation.

Dans une présentation PowerPoint, le directeur de la Promotion du SIAO, Issa Kaboré, a fait un zoom sur la biennale, ses défis et ses innovations, les conditions de participation, la gestion des artisans et des acheteurs professionnels ainsi que les avantages pour le pays invité d’honneur. Dans l’ensemble, on retient que c’est une belle opportunité de promotion culturelle et artistique qui est ainsi donnée à Madagascar et qui sera traduite par, entre autres actes, la facilitation du voyage et du séjour de la délégation et des artisans malgaches, l’offre d’un stand climatisé et la tenue d’une journée dite du pays invité d’honneur qui va permettre de donner une visibilité internationale à l’Ile rouge.

Et comme pour susciter davantage la participation malgache, le directeur général du SIAO, Dramane Tou, a ajouté qu’au cours de cette édition, seraient mis en œuvre les projets « Ambassadeurs du SIAO pour la promotion de l’artisanat africain », « Je m’engage pour l’artisanat africain » et le « Prix d’excellence pour la transformation et la promotion des produits locaux ». Des initiatives qui visent à susciter une meilleure  participation des pays, à encourager les artisans et à susciter leur l’accompagnement par des partenaires en équipements et en renforcement de capacités.

La professionnalisation des créateurs est en effet une préoccupation du SIAO 2018, traduite par le thème « Artisanat africain, exigences du marché et développement technologique ». Une thématique qui va permettre de donner aux artisans les outils nécessaires pour vendre et  faire acheter facilement leurs œuvres à travers l’internet.

En ces moments où la situation sécuritaire du Burkina est des plus inquiétantes, Dramane Tou n’a pas manqué, au nom de son ministre de tutelle, de rassurer les artisans : « Je voudrais  assurer aux uns et aux autres que tous les moyens dont dispose l’Etat burkinabè seront mis en œuvre pour sécuriser l’événement, les personnes et les biens qui circuleront sur toute l’étendue du territoire dans le cadre de ce salon », a-t-il traduit.

Face aux différentes propositions, aussi alléchantes les unes que les autres, l’invité d’honneur a vite fait de confirmer sa participation : « En ce jour, il m’est agréable de vous confirmer que les artisans malgaches seront au rendez-vous du SIAO pour faire valoir leur savoir-faire et leurs produits de développement», a indiqué le ministre de la Culture, convaincu  que son pays saura tirer profit des belles opportunités d’affaires. En effet, selon, le directeur général du Centre national d’artisanat malagasy (CENAM), René Kanté, l’artisanat, secteur en pleine croissance est très diversifié et contribue à plus de 13% au PIB : vannerie, broderie, transformation de pierres précieuses, sculpture sur pierre et sur bois, sont les domaines où travaillent plus de 2 millions de personnes. « Nous avons un artisanat aussi diversifié parce que Dieu nous a gratifié de matières premières », s’est réjoui le directeur général de la Promotion de l’artisanat, Jean Paul Biya.

Une exposition d’œuvres d’art lors de la conférence et une visite du CENAM ont permis à la délégation burkinabè de contempler et d’apprécier la créativité des artisans. Des œuvres de belle facture qui seront d’ailleurs mises en exergue au SIAO du 26 octobre au 2 novembre prochains. En plus des objets d’art, le pays invité d’honneur compte apporter sa touche dans l’organisation en animant deux conférences sur les thèmes : « Produits artisanaux, tradition ou qualité ? » et « Artisanat, la mutation qui s’impose » lors la journée à elle dédiée. A cette étape des inscriptions, une trentaine de créateurs malagasy a confirmé sa présence à Ouaga. Ils seront accompagnés par une dizaine de personnalités.

L’actualité malgache est dominée en ce moment par l’élection présidentielle prévue pour le 7 novembre et qui met aux prises 32 candidats. La chef de la délégation s’est alors réjoui de la programmation du SIAO qui leur laisse le temps de revenir accomplir cet acte citoyen. En attendant, la campagne politique, ouverte dimanche, bat son plein.

 

Alima Séogo Koanda

depuis Madagascar

 

 

 

-         Madagascar, un choix du Président du Faso

 

Beaucoup de personnes se demandent pourquoi le choix d’un pays aussi lointain que Madagascar (île située au large de la côte sud-est de l’Afrique dans l’océan Indien) comme invité d’honneur du SIAO. Selon les organisateurs de l’événement, il s’agit d’un choix du Président en reconnaissance de l’importante contribution malagasy au développement de l’artisanat africain.

Le choix de Madagascar s’explique aussi par le dynamisme des relations diplomatiques et d’amitié qui lient les deux pays.

 

-         La vannerie malgache ou l’art du recyclage

 

La vannerie est une activité très développée à Madagascar, pratiquée par les femmes en majorité ; les feuilles de raphia, et de bananier constituent la principale matière première. Mais les créatrices ont su apporter leur touche particulière en associant dans la fabrication des produits de recyclage issus du journal papier, du plastique, de la jacinthe d’eau, des emballages de biscuits et de bonbon… Ainsi, on retrouve sur le marché malgache des sacs, des chaussures ou des couverts de tables superbement cousus ou tissés dans ces matières. Ces chefs-d’œuvre seront  exposés au SIAO 2018 par une association de femmes qui sera représentée par sa présidente, Lydia Irine Raharisoa.

 

- « Même sans comité d’organisation, le SIAO travaille»

                  

 Jusqu’à ce jour 8 octobre, c’est- à- dire à quelques 2 semaines de l’événement de grande envergure qu’est le SIAO, son comité officiel d’organisation n’a toujours pas été installé. Une situation tout de même inquiétante, car la réussite de l’événement dépend en partie de la qualité de l’organisation. Mais à entendre son directeur général, Dramane Tou, même sans un comité d’organisation officiel, il y a un comité interne qui est à la tâche depuis mai. Et à ce jour, le taux de préparatifs est estimé à 90%. Le retard constaté, a-t-il indiqué, est surtout dû à la lourdeur administrative. Mais, a-t-il assuré, l’équipe sera installée incessamment,  car l’arrêté a été signé. Il promet que  le défi de  l’organisation sera relevé.

 

A.K.

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