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Procès putsch manqué : « J’ai toujours applaudi les coups d’Etat » (Hermann Yaméogo)

Le vendredi 19 octobre 2018, Léonce Koné, 2e vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), était de nouveau à la barre pour la suite de son audition, débutée le mardi dernier. Pendant son interrogatoire, le ton est parfois monté d’un cran. Dans la foulée, celui qui est poursuivi pour fait de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat et coups et blessures volontaires a déclaré : « Je fais la politique, je ne fais pas de putsch. »

Ce même vendredi, Hermann Yaméogo, le président de l’UNDD, lui a succédé à la barre. Minata Guelwaré, elle, a eu la réponse à sa demande de liberté provisoire : elle ne respirera pas, pour le moment, le vent de la liberté.

 

 

 

Juché sur une chaise et vêtu d’une chemise blanche en ce vendredi, avec une voix grave, comme enrouée, Léonce Koné n’a esquivé  aucune question de la partie civile qui, à l’entame de l’audience, tenait le crachoir pour ses questions et observations.

Me Guy Hervé Kam a voulu savoir si l’accusé à la barre connaissait un  Hippolyte Toé. « Oui, je le connais ». Après cette confirmation, l’avocat a rappelé le message que celui-ci aurait envoyé à Léonce Koné : « Je suis obligé d’écrire à vous-même président, car je n’arrive pas joindre personne. Ni Kéré, ni le capitaine Dao ».

Prenant la parole, l’accusé a soutenu que les SMS n’ont aucun lien avec les uns et les autres. « Ne vous forcez pas à faire un lien. Vous vous embrouillez vous-même », a-t-il déclaré avant de poursuivre : «Toé ne s’exprime pas comme ça dans le message. C’est quelqu’un d’un certain niveau». Poursuivant sa lecture des messages, Me Kam est revenu sur celui qui dit qu’il «faut neutraliser les donneurs d’ordres. Il faut consacrer la nuit pour ça,  il faut verrouiller les quartiers périphériques et mettre en cohérence toute l’armée et sa soumission à un seul chef».  «Ça a quand même un lien fort», a fait remarquer Guy Hervé Kam. Léonce Koné est resté sur sa position en indiquant qu’il n’a pas donné suite au message et qu’il n’a neutralisé personne. Face à l’insistance de la partie civile, l’accusé est resté droit dans ses bottes : «Vous ne trouverez dans mes actes la suite de l’application des messages. Je trouve cela léger et grotesque».

 

« Nous avançons très bien ce matin »

 

Par la suite, les débats ont évolué vers la question des 50 millions. Les avocats de la partie civile ont voulu savoir de qui provient cette somme. Sur la base d’un procès-verbal de l’audition du général Gilbert Diendéré, Me Kam a affirmé que cet argent vient du général Diomandé, le chef d’état-major particulier du président ivoirien. 

Mais pour Léonce Koné, cette thèse relève d’une fiction très surréaliste. «Ce n’est pas de l’argent qui a été collecté et qui nous est remis gracieusement. Il provient de mes épargnes et d’amis privés qui m’ont soutenu suite à mes déboires en 2014 et après l’insurrection populaire où mon domicile a été saccagé », a précisé Léonce Koné.

Une réponse qui a enchanté l’avocat Guy Hervé Kam, au point qu’il a déclaré : «Je parie que nous avançons très bien ce matin. Le tribunal appréciera. Pendant qu’il y a un coup d’Etat, Léonce Koné se bat pour faire rentrer son argent».  L’avocat a déduit que cet argent a été utilisé pour mobiliser les militants pro-inclusion.

«Un parti comme le CDP ne bat pas la campagne avec une cinquantaine de millions. Ça se chiffre en centaines de millions. Ce sont des milliards», a précisé Léonce.

Puis s’en est suivie une altercation entre l’accusé et l’avocat de la partie civile. «C’est moi qui pose les questions», a lancé l’avocat, pour tenter de stopper Léonce Koné dans son développement. «Et c’est moi qui réponds», a répliqué l’ex-cadre du CDP. Ces échanges ont obligé le président du tribunal à intervenir pour calmer les esprits.

Me Kam a donc poursuivi en faisant observer qu’il retient que l’argent a été utilisé pour mobiliser les militants pendant le coup d’Etat. «Vous n’avez pas fait mystère que vous étiez d’accord et avez soutenu le putsch. Soutenir, c’est bien aider, assister. Lorsque cela est accompagné d’un acte, vous sortez du cadre de l’expression d’opinion. La concertation a été mise à exécution. Vous avez accompli des actes matériels», a déclaré l’avocat pour tenter de convaincre le tribunal de la culpabilité de l’accusé.

«En quoi ai-je assisté les militaires ? Pourquoi suis-je le seul ici à répondre de ces déclarations ? J’ai eu le courage d’approuver et d’entériner  ces déclarations. Il ne fallait pas remplacer un coup d’Etat par un autre. Michel Kafando, le président de la Transition, c’est lui qui est à l’origine de nos difficultés. Si quelqu’un vous délivre d’une brimade, naïvement vous êtes d’accord avec lui », s’est défendu Léonce Koné.

Dans son développement, l’accusé a repris à la barre les propos du journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss (lire encadré : Léonce embouche la trompette de Damiss) selon lesquels Me Kam est complice dans le coup d’Etat perpétré par Yacouba Isaac Zida.

Au tribunal, Léonce a expliqué que la CEDEAO avait enjoint au Burkina de retirer la loi dite d’exclusion du code électoral et que le président de la Transition avait dit que le Burkina, étant un Etat civilisé, allait se conformer à la décision. Mais il ne l’a jamais fait. « Il m’a fait des promesses qu’il n’a pas tenues, peut-être qu’il n’était pas libre avec les organisations de la société civile. Je fais la politique je ne fais pas de putsch », a affirmé celui  qui était alors un cacique du CDP.

Par la suite, Me Kam a aussi reproché à Léonce Koné le fait de rébellion pour avoir contesté les propositions de la CEDEAO qui recommandaient la restauration immédiate des autorités de la Transition.

« Faites-moi la grâce que je sais ce que je dis. On a rencontré le président Macky Sall le 19 septembre. Notre position était qu’une autre personne que Michel Kafando soit à la tête de la Transition. Nous ne l’avons plus revu. Il a rencontré d’autres Burkinabè et fait des propositions dynamiques qui permettent d’avancer. Ne venez pas me dire que c’est une rébellion contre la CEDEAO », a déclaré Léonce Koné qui a trouvé qu’à pinailler sur des choses élémentaires, beaucoup de temps était perdu dans ce procès.

 

« Le puzzle est en train de s’éclaircir »

 

Le ton monte et l’avocat de la partie civile en a conscience. C’est même parfois une passe d’armes. S’appuyant sur l’attitude de l’accusé, Me Kam a affirmé que le puzzle est en train de s’éclaircir. « Quand on écoute la haine que vous déversez  sur les gens qui ont joué un rôle dans l’insurrection, on comprend que vous donnez les mobiles du coup d’Etat. Il y a eu une insurrection populaire que vous qualifiez de coup d’Etat. Etes-vous en train de donner les mobiles pour lesquels le putsch a été perpétré ? A supposer que les 30 et 31octobre 2014 il y ait eu coup d’Etat et qu’il n’y ait pas de poursuites comme vous le dites, est-ce pour autant qu’il ne doit pas y avoir jugement pour le coup d’Etat de septembre 2015 ? », a questionné Me Kam avant de piquer une colère noire contre l’accusé et son conseil Me Antoinette Ouédraogo (Lire encadré : « On est toujours rattrapé par son passé »).

Après cet épisode, estimant que le juge d’instruction a tronqué une partie d’une des  pièces du dossier, Léonce et ses conseils ont transmis ladite pièce à toutes les parties. Sur ce, le président a suspendu l’audience pour que le parquet puisse l’examiner.

A la reprise, le ministère public a dit en prendre acte : « Cette pièce, loin de décharger M. Koné, nous conforte dans notre position. C’est une véritable diatribe contre le CNT et un réquisitoire contre le Conseil constitutionnel. Ce sont des éléments qui constituent des faits de complicité », a commenté le parquet.

Sur le même sujet, l’avocat Séraphin Somé de la partie civile, a dit toute sa surprise. « Je suis surpris que cette pièce ait été produite. Elle est une pièce à charge. Jusque-là on nous disait que c’est pour une opinion qu’on est là. Il n’est pas là parce qu’il avait des soucis avec la Transition. La pièce produite montre clairement dans quel schéma Léonce Koné s’était inscrit », a développé Me Somé.

Après une deuxième suspension, la défense s’est évertuée à battre en brèche l’argumentaire de l’accusation. « M. le président, d’autres accusés ont exposé à cette barre que l’avion a été affrété par la base aérienne. En quoi peut-on lier le fait que l’avion soit parti à la frontière à Léonce Koné ? En quoi le fait d’être destinataire fait de celui qui reçoit un délinquant ? On me dit que HY, c’est Hermann Yaméogo. Ça peut être Henri Yanogo aussi ! Ce sont des éléments qui doivent nous inviter à la prudence », a soutenu Me Antoinette Ouédraogo. Cet ancien bâtonnier a rappelé au tribunal qu’il s’agissait d’une matière pénale et que tout doit être strictement démontré et strictement administré. Le plus gros, selon l’avocate, est l’affirmation selon laquelle l’argent a été envoyé par le général Diomandé. « Ce n’est pas un être fictif ! Lorsque le dos du cheval a un abcès, on n’opère pas le dos de l’âne parce qu’il est plus bas », a-t-elle  indiqué. Pour elle, les faits de complice d’attentat à la sûreté de l’Etat ne sauraient, sauf si on lui en apportait les preuves, être constitués contre son client.  Le Sénégalais Me Yérim Thiam assiste également Léonce Koné, et  il a regretté qu’il n’y ait pas eu de confrontation  de son client avec le Général.

Concernant les médias qui couvrent  ce procès, Me Thiam a relevé à la barre que notre confrère « Jeune Afrique » a relayé sur son site des informations qui ne sont pas justes.

 

Dans l’après-midi de ce vendredi 19 octobre, l’audition de Léonce Koné n’a duré que quelques minutes à la barre. Mais avant de la quitter, l’accusé a exprimé son regret pour tout ce qui est arrivé. Il dit s’incliner de façon respectueuse devant les parents des victimes. Pour lui, les partis signataires du PAP (Protocole d’accord politique) n’ont jamais nourri la volonté  de faire du mal au peuple burkinabè.

Cependant, il a condamné certains membres de la Transition, dont Isaac Zida, qu’il juge  responsables  de ce qui est arrivé en septembre 2015.  Il considère l’exclusion des partis comme une forme de violence exercée par le pouvoir de la Transition que lui, Léonce Koné, condamne. Il a par ailleurs condamné  ceux qui ont brûlé l’Assemblée nationale. « On ne peut pas brûler l’Assemblée nationale et s’en vanter », a-t-il explicité.  De plus, pour ce qui est des jeunes militaires du RSP embarqués dans cette affaire, l’ancien  dignitaire du CDP a souhaité que le tribunal leur accorde une seconde chance pour reconstruire leur vie. Après avoir exprimé son amitié aux deux généraux Diendéré et Bassolé, il a formulé le vœu de voir Djibril et lui participer à la libération du pays de sa gestion calamiteuse à travers des élections.

 

« Un million de fois, cette question je n’y répondrai pas »

 

A sa suite, ce fut le tour de Me Yaméogo Hermann Augustin Magloire, sur lequel pèsent les charges d’attentat à la sûreté de l’Etat et de coups et blessures sur 42 personnes de passer à la barre. Des charges que l’inculpé a rejetées avant de dérouler son calendrier du 16 septembre 2015, date du début des évènements. Ce jour-là, dans l’après-midi, depuis l’auberge à Bonheur-ville où il était domicilié, Hermann a affirmé avoir appris l’arrestation des autorités de la Transition sur les réseaux sociaux. Ainsi, il en a informé Léonce Koné et Emile Kaboré. Et Léonce, sur un air dubitatif, a dit que c’est une autre crise des RSP et que ç’allait passer. Le lendemain 17 septembre, Hermann a déclaré avoir appelé le colonel-major Kéré Boureima qui, d’une voix terne, a répondu qu’il y avait réellement un  coup d’Etat. Par la suite, le président de l’UNDD a indiqué : « J’ai vu sur les antennes de la télévision nationale la déclaration de Bamba. Maintenant que l’annonce a été faite,  j’ai dit à Léonce qu’il faut qu’on rencontre les nouvelles autorités », avant d’ajouter :«  Mais il faut attendre que toutes les choses se précisent ».

Par la suite, Léonce, Emile et Hermann ont été à Kosyam. Lorsqu’ils y arrivaient, il n’y avait pas de grands regroupements de troupes comme ils ont l’habitude d’en voir lors des précédents coups d’Etat. « Il y avait de la décontraction. Les gens étaient relax », a-t-il précisé dans sa narration. 

A l’audience avec le général Diendéré,  Hermann a avoué avoir pris la parole au nom de la délégation. Et Diendéré, par la suite, a donné les raisons de ce coup. « Il a perpétré le coup d’Etat parce qu’il est  contre l’exclusion, le rejet du vote des Burkinabè de l’étranger et veut la réconciliation nationale ». L’accusé a affirmé avoir demandé au patron du CND s’il y avait un mouvement d’ensemble, plus précisément, s’il avait du soutien et que celui-ci a répondu par l’affirmative avant d’ajouter qu’il entrerait en contact avec les partis politiques.

Le 18, c’était la rencontre avec les chefs d’Etat de la CEDEAO où des pourparlers avaient lieu. La rencontre avec les chefs d’Etat devait se poursuivre le lendemain 19, mais l’accusé dit n’y avoir pas assisté pour des raisons de santé et que c’est par la suite que Léonce Koné lui a téléphoné pour l’informer qu’ils avaient une partie de l’argent.

Sur interrogation du parquet pour savoir si Achille Tapsoba était avec  eux avant la rencontre avec Diendéré, Hermann, chez qui le ralliement s’est fait, a indiqué qu’il ne pouvait pas dire avec certitude qu’il l’y a aperçu. Chez lui, des gens allaient et venaient, donc il lui était difficile  de le  savoir.

Qui sont ceux qui ont été contactés afin d’avoir l’argent ? « Je sais qu’il aurait eu des contacts en Côte d’Ivoire et ailleurs,  mais moi je n’ai pas fait de propositions », a répondu l’homme politique. Le parquet de poursuivre : « Pourquoi avez-vous demandé au général s’il avait le soutien de l’armée ? » Avant de répondre, l’accusé a énuméré tous les coups d’Etat qu’a connus le Burkina. « C’était un coup d’Etat atypique. Il n’y avait pas de disposition qui montrait qu’on était dans un coup d’Etat.  Pas de musique militaire à la télé ni de fouille comme il a l’habitude d’en voir. Il n’y avait que deux contrôles lorsqu’ils se rendaient à Kosyam pour voir le général. « Un devant Palace hôtel et le second devant BF1 », a précisé le premier responsable de l’UNDD.

Est-ce par principe ou vous êtes pour les coups d’Etat? a  interrogé le parquet. L’accusé a indiqué que la constitution burkinabè prévoit la résistance civile et la résistance à l’oppression.

Le parquet est revenu sur une pièce de l’interrogatoire au fond où il a été demandé à l’accusé s’il était favorable au putsch. Dans sa réponse, il a indiqué que, toute sa vie politique, il a applaudi les coups d’Etat.

Ce 19 octobre, jour de son audition devant le tribunal, Hermann Yaméogo a insisté que nulle part il n’y a de complot duquel il est complice, et que les dispositions légales autorisent la désobéissance civile.

Une autre question lui a été posée : « Doit-on souhaiter un changement par la force ? L’homme politique a affirmé qu’en tant que démocrate, il n’accepterait pas qu’un régime utilise son pouvoir pour brimer le peuple, pour faire de l’exclusion. Il a soutenu : « Ce n’est pas moi qui ai inventé le coup d’Etat constitutionnel.  Lorsqu’il y a un coup d’Etat, il y a des gens qui sont pour et d’autres qui sont contre. Je ne vois pas ce qu’il y a de criminel de soutenir un tel régime ».

L’accusé a avancé que le président Michel Kafando avait commis beaucoup de fautes.

Sur cette déclaration, le parquet lui a demandé si des fautes pouvaient excuser un putsch. Hermann y a répondu par l’affirmative en précisant : «Si c’est pour la paix».

A peine la question du rapport des appels téléphoniques a-t-elle été évoquée que l’accusé a fait savoir qu’il ne répondrait à aucune de ces questions. « Je n’ai pas fait l’objet d’expertise sur ce sujet », s’est-il justifié.

« Etes-vous H.Y. ? » lui a demandé le ministère public. Et l’accusé de souligner : « Je ne répondrai à aucune question relative aux écoutes. Vous allez me poser un million de fois  cette question je n’y répondrai pas. La prochaine fois, je n’ouvrirai pas la bouche ». Puis il a ajouté : « Je préfère qu’une affaire m’emporte tout seul, qu’elle m’emporte avec d’autres personnes qui n’ont pas le courage de se dénoncer ».

Concernant les 50 millions, l’inculpé a dit qu’il n’était pas présent à sa réception de l’argent. En outre, il n’a pas assisté à son dispatching, donc il ne sait pas ce qui en a été fait. A son tour il a formulé cette question : « Qu’est-ce qui prouve que ce n’est pas des partis politiques qui l’ont demandé pour les élections et la coordination des activités de l’alliance entre ces mêmes partis politiques ? »

« Avez-vous reçu de l’argent par hélicoptère ? » Sans être explicite, Hermann a répondu ceci : « même si c’est par drone, l’argent peut venir par tous les moyens ».

Il lui a été demandé qui sont les amis ou les contacts qui ont envoyé l’argent.  « Je n’ai pas envoyé de nom, donc je ne sais pas qui a donné l’argent », a répondu le président de l’UNDD.

Après le mis en cause, c’est son conseil, Me Antoinette Ouédraogo, qui a pris la parole pour demander au parquet de ne  plus interroger son client sur des P-V annulés, et le président de répondre que l’annulation du P-V n’interdit pas de poser des questions.

Sur ces entrefaites, l’audition d’Hermann Yaméogo a été suspendue. Elle reprend ce lundi 22 octobre à 9 heures.

 

San Evariste Barro

Lévi Constantin Konfé

 Assiata Savadogo

 

 

Léonce embouche la trompette de Damiss

 

Léonce Koné a eu cette longue tirade au sujet de la participation présumée de Me Guy Hervé Kam à la prise du pouvoir par Yacouba Isaac Zida au soir de l’insurrection d’octobre 2014.

 

«Vous étiez aux côtés de Zida comme complice. Au sortir du camp Guillaume Ouédraogo avec l’allure martiale de quelqu’un qui marche pour prendre le pouvoir. Vous êtes coauteur, donc responsable des assassinats et des incendies des domiciles. J’ai pris acte du coup d’Etat de 2014. Je m’en suis accommodé avec l’espoir que ça se termine dans un an. Quand j’évoque votre participation au putsch de 2014, c’est un fait, et vous ne pouvez pas dire que nous n’avons pas le droit de le dire. En réalité, ça m’a amusé de vous voir gravir les marches du pouvoir. Je m’en moque. C’est l’énormité de la bêtise».

« Modérez vos propos », a interjeté Seidou Ouédraogo.

 

LCK

 

« On est toujours rattrapé par son passé »

 

Me Kam en avait gros sur le cœur contre Léonce Koné et son conseil. Lors des interrogatoires, il y a des propos qui lui sont restés en travers de la gorge. « M. le Président, nous sommes à cette barre parce que des gens ont fait un coup d’Etat. On m’a demandé à cette barre si j’avais cessé d’exercer. Si ça vient d’un avocat… non des jeunes, on tombe en bas de en bas et je ne mange pas de ce pain ». Quand il a eu l’occasion de prendre la parole, sa réplique ne s’est pas fait attendre : «Je voudrais revenir sur les propos tenus à mon endroit. Je vais dire plus que ça. Moi, je n’ai pas peur de mon passé. On est toujours rattrapé par son passé».

 

LCK

 

Minata ne respirera pas l’air de la liberté provisoire

 

Avant de lever la séance, c’est Dame Guelwaré qui a été appelée à la barre. Dans cette affaire, elle est poursuivie pour quatre chefs d’inculpation. Après son audition les 15 octobre et 16 octobre, elle est revenue à la barre pour la suite de sa demande de liberté provisoire. Séance tenante le tribunal lui a signifié que sa demande de liberté provisoire est rejetée.

 

AS

 

 

 

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