Apollinaire Compaoré : Le nouveau patron des patrons

Sur l’avenue Kwame Nkrumah et aux alentours  de Splendid Hotel, le nombre de grosses cylindrées stationnées  bat des records. Juste du côté opposé, sur la terrasse du café Cappucino, les touristes étrangers sont de retour. On pouvait en apercevoir quelques-uns sirotant tranquillement du thé. A l’entrée du  Splendid Hotel, où se tenait la réunion du CNPB, les sentinelles en kalachnikov étaient postées de part et d’autre. A l’intérieur, dans la salle d’accueil, un groupe de supporteurs arborant des tee-shirts à l’effigie d’Apollinaire Compaoré était visible.

Après le décès de Birahima Nacoulma, président du CNPB, le 23 août 2018, c’est Lassiné Diawara qui  en assurait l’intérim jusqu’à nouvel ordre. C’est à lui qu’il est revenu l’honneur de présider la cérémonie d’ouverture de la  session, la septième du genre. Selon lui, « les enjeux de cette assemblée générale sont clairs, il s’agit d’approuver nos comptes. Le point  important, c’est le renouvellement des instances statutaires du CNPB, et cela se passe à un moment où il est plus que nécessaire de renforcer le dialogue entre le secteur privé et l’Etat ainsi que le dialogue tripartite entre les travailleurs, le patronat et l’Etat. Il est évident qu’un maillon essentiel manquait à ce dispositif, c’est le renouvellement du bureau du patronat, dont le mandat était arrivé à terme depuis 2017. Il faut dire qu’il y avait un vide, même si les intérims étaient assurés pleinement. Nous pensons qu’avec le nouveau bureau qui sera élu, le patronat retrouvera la plénitude de ses activités, de son pouvoir pour remplir son rôle, pour faciliter ce dialogue dans un moment difficile dans le pays. Vous l’avez vu, il y a pas mal de remous sociaux ».

Bilan positif à 80% pour le bureau sortant

Dressant le bilan des activités du CNPB, M. Diawara a déclaré : « Le bureau sortant a atteint pratiquement un taux d’exécution de 80% , pour des objectifs de 62% en ce qui concerne les activités menées sur le plan financier. Ce bureau a été au centre de beaucoup de négociations avec nos partenaires, notamment le Bureau international du travail (BIT) et la Coopération suisse pour signer des conventions qui pourront renforcer le domaine de la formation professionnelle, la réflexion afin de contribuer à ce qu’il y ait une adéquation entre la formation et l’emploi. Plus que jamais, nous pensons que si le patronat ne s’organise pas, ne se dote pas de commissions, d’organes de réflexion, il sera difficile que nous puissions accompagner les universités, les grandes écoles pour déterminer ce que veut le secteur privé. Parce que aujourd’hui, comme vous le savez,  l’Etat ne peut pas absorber tous ceux que les écoles forment et déversent sur le marché du travail ». Puis le président sortant a eu des propos élogieux à l’endroit d’Apollinaire Compaoré : « Le seul candidat qu’il y a aujourd’hui est  un homme du sérail qui, depuis les années 90, est responsable au niveau des organisations professionnelles et y a joué un grand rôle. C’est un homme d’affaires au sens plein du terme, qui est parti de rien, qui s’est construit et qui a quitté son Burkina natal pour rayonner dans la sous-région et à l’international. Nous pensons qu’il est le meilleur des candidats à se présenter. C’est une candidature de consensus. Dans le monde des affaires, nous évitons qu’il y ait des intérêts divergents.»

Au moment où nous mettions sous presse la présente édition, nous avons appris que c’est l’unique candidat en lice, M. Compaoré, qui a été élu président du patronat burkinabè.

Dieudonné Ouédraogo