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Tour du Faso 2018 (10e étape) : 13 secondes ont suffi au bonheur de Mathias Sorgho

Le Burkina renoue avec le maillot jaune au Tour du Faso. Après Arouna Ilboudo en 2016, Mathias Sorgho a su, avec intelligence et tactique, conserver sa tunique dorée lors de cette 31e édition ; seules 13 secondes le séparent de son poursuivant. Le dimanche 4 novembre, pour le clap de fin, c’est le Belge Timmy de Boes qui a fait le show devant le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et le Moogho Naaba.

 

 

La victoire d’étape confère sans aucun doute la sympathie des spectateurs massés aux abords de la ligne d’arrivée, mais le prestige du maillot jaune est sans pareil. Le Belge Timmy de Boes aura en tout cas fait parler de lui sur l’ensemble de cette 31e édition du Tour du Faso.  Lui et ses coéquipiers auront, par 5 fois, terminé leur course en tête du peloton et il a été vainqueur à 3 reprises. C’est d’ailleurs le mérite de leur équipe, la Team Flanders. Mais le plus grand mérite revient à Mathias Sorgho. L’Etalon cycliste a réussi la prouesse de ne plus laisser lui échapper son maillot jaune, conquis depuis la 4e étape. De 22 secondes d’écart sur son poursuivant le Néerlandais Sjors Handgraaf, son avantage va fondre à 12 petits clics d’une horloge avant de s’établir à 13 secondes. La suite, c’est du classique en matière de vélo ; Timmy de Boes a remis ça lors de l’ultime étape Zorgho-Ouaga (127,2 km) alors que c’est l’Allemand Dan Craven qui avait tenté une aventure infructueuse. Celui-ci s’était échappé depuis le kilomètre 109. Son écart avec le reste des forçats atteignait par moments 2mn 15s. Mais il sera bouffé avant la fin de la course.

Outre le maillot jaune, les Etalons s’adjugent le tee-shirt rose, synonyme du meilleur sprint. Son porteur est Saydou Bamogo.

Avec ses 2 tuniques, le Burkina a réussi doublement son tour : celui d’offrir une organisation parfaite dans un contexte sécuritaire difficile, mais aussi celui de ramener dans l’écurie une victoire qui nous avait abandonnés en 2017.

 

Sur les routes du Tour,

Kader Traor

 

 

Heureux comme eux

 

Fini donc le Tour 2018, les émotions, les souffrances et les endurances laissent la place à une somme de satisfactions que les tous les acteurs ressentent. Du PM au maillot jaune en passant par les sponsors, ils n’ont qu’un dénominateur commun : la fierté.

 

Paul Kaba Thiéba (Premier ministre du Burkina)

Nous avons assisté à une dernière étape qui était une très belle finale.  Je voudrais féliciter l’ensemble des acteurs pour les efforts fournis pendant 10 étapes en 10 jours. Nous devons être fiers qu’un cycliste burkinabè se soit imposé à cette 31e édition. Bravo à l’ensemble des Etalons ! Je voudrais aussi dire que ce Tour du Faso 2018 est un succès au regard des défis organisationnels qui ont été relevés. Il y a lieu de saluer la participation des pays amis du Burkina et les différentes délégations présentes. On ne peut pas passer sous silence le détour international du Tour à Bolgatanga, au Ghana. Cela renforce le prestige de cette compétition. Que Dieu nous donne longue vie afin que nous nous retrouvions pour la 32e édition avec la ferme volonté d’engranger d’autres succès. Bravo à tous les coureurs d’avoir parcouru plus de 1200 km !

 

Mathias Sorgho (maillot jaune)

C’est demain au réveil que je vais réaliser que je suis maillot jaune de ce Tour du Faso. Depuis 2015, je me bats pour me faire plaisir d’abord et ensuite faire plaisir à tous ceux qui aiment le vélo. 2 fois sur le podium (2e en 2017), ce n’est que du bonheur pour moi. Je suis comblé et ma joie est immense. Je félicite l’ensemble de mes coéquipiers à cette édition. On a eu peu de frayeurs lors de la course contre la montre qui a fait réduire mon écart. Heureusement, la chance était de notre côté et on s’est aussi battu pour conserver le maillot jaune. Pour les victoires d’étape, il ne faut pas être gourmand. On a eu 3 victoires d’étape, le maillot jaune et le maillot des points chauds. Tout cela est à mettre à l’actif de notre préparation.

 

Yasnemanegré Sawadogo (président du comité d’organisation)

Je suis un PCO et un président de fédération très heureux et très ému d’avoir connu un succès organisationnel éclatant. C’est vrai que le début était timide avec la première étape. Mais depuis Bolga, le comité a retrouvé ses marques et aujourd’hui, je suis satisfait de l’organisation. Je tire aussi une satisfaction de la victoire des Etalons et de Mathias Sorgho. L’an passé, lors de ma 1re année à la tête de la fédé, nous avons perdu le maillot jaune. Le plus important était de renouer avec le sacre. Le mérite en revient aussi à l’ensemble des membres fédéraux qui se sont solidarisés. C’est donc une fierté de ramener le maillot jaune au peuple burkinabè, qui en avait vraiment besoin. Je tire mon chapeau à toutes les populations des villes traversées qui sont sorties accueillir la caravane. De façon générale, je remercie le peuple burkinabè, qui a cru en son équipe, au grand bonheur de tous.

 

Jacky Botton (président du jury)

On a assisté à une course où il y avait des équipes de valeur différentes. Mais il y a eu une belle bagarre et le meilleur a gagné. Pour ce qui est de la vitesse moyenne horaire, on ne peut pas trop rougir, surtout avec la chaleur qu’il faisait. Prenez juste un vélo et essayez de rouler sous ce soleil, vous verrez le mérite des athlètes. Pour revenir à l’une des innovations de cette année qui a été la course contre la montre, ce fut une très belle expérience car on s’est aperçu que ça pouvait faire de très gros écarts. Elle aura permis d’établir une équité sportive entre les Européens, habitués à cette épreuve, et les Africains, qui supportent mieux la chaleur.

Je sens que le Burkina veut passer à un échelon supérieur, mais je crois qu’il faut aller pas à pas en améliorant de petites choses en matière d’organisation comme la restauration, l’hébergement, …

 

Amédée Berewoudougou (président de l’AJCK)

On ne peut qu’être satisfait qu’un coureur de son club se retrouve sur la plus haute marche du podium d’une compétition comme le Tour du Faso. Quelque part, c’est la preuve qu’il y a un travail sérieux qui est fait au sein du club AJCK (l’association des jeunes cyclistes de Koudougou), qui a d’ailleurs démontré peu avant le Tour que ses coureurs sont en forme. En plus de cela, je pense que ces dernières années, Mathias Sorgho a fait preuve de régularité et ce maillot jaune est mérité. Mais cela dit, Mathias seul ne fait pas l’équipe du Burkina. Il ne faut donc pas ramener le maillot à un individu, mais se dire qu’il est le fruit du travail collectif de tous les coureurs, des encadreurs techniques et des autorités politiques et sportives de notre pays. Les uns et les autres ont consenti des sacrifices qui méritent d’être salués. C’est la raison pour laquelle j’ai offert 1 million de FCFA aux Etalons. Le cyclisme est vraiment une passion pour moi. C’est pour des moments comme celui que nous venons de vivre que nous aimons cette discipline. Je l’ai vécu avec beaucoup d’émotion et de plaisir et je voudrais vraiment féliciter les Etalons cyclistes, qui ont fait honneur au Burkina Faso et à son cyclisme.

 

Julie Burkhalter (Diacfa)

C’est une tradition pour Diacfa de soutenir le Tour du Faso. Cette année, on était parrain de l’étape Bobo–Boromo. C’est la plus longue (176km) et en termes de dépassement de soi, c’est quelque chose qui nous tient à cœur et une valeur qui nous est chère. On est très satisfait de notre participation car l’ambiance est toujours au rendez-vous et l’organisation est à la hauteur. Donc ce n’est pas demain que notre accompagnement va s’arrêter. Cela fait des années que nous sponsorisons l’évènement. On est partenaire historique du Tour. A l’image de la qualité de nos produits, que ce soit les véhicules de marques Mitsubishi, Hyundai ou Renault, on essaie d’apporter toujours un plus. Diacfa, c’est aussi le service après-vente de qualité que nous proposons à nos clients, aussi bien en librairie que dans la bureautique (HP, Canon), mais également dans le High-tech et le matériel  BTP.

 

Propos recueillis par

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