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Rentrée politique du CDP : « Le pouvoir actuel n’est plus loin du dépôt de bilan »(Eddie Komboïgo)

L’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a battu le rappel des troupes pour la tenue de sa rentrée politique. Et c’est le spectacle d’un parti qui semble revigoré, malgré les multiples  zones de turbulences traversées, et d’acteurs visiblement gonflés à bloc pour la reconquête du pouvoir qui nous a été offert, dimanche 18 novembre 2018, à la maison du Peuple. D’autant plus que, selon son premier responsable, Eddie Komboïgo, ceux qui nous dirigent actuellement « ne sont pas loin du dépôt de bilan ».

 

 

L’ambiance était surchauffée dans la cour et à l’intérieur de la cuvette de la maison du Peuple en cette matinée de dimanche. A s’y méprendre, on se serait cru à une cérémonie du parti au pouvoir, tant ça bouillonnait de toutes parts. Pourtant, il s’agit d’un parti, le CDP, qui n’est plus aux affaires depuis l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, qui s’est soldée par le départ de l’homme fort de l’époque, Blaise Compaoré. Dans l’enceinte du bâtiment, les places étaient chèrement négociées et celles réservées aux représentants de médias tellement convoitées.

Le président du parti, Eddie Komboïgo, est arrivé les doigts de la main marquant le V de la victoire, sous les ovations nourries de militants gonflés à bloc avec pour principal animateur l’inénarrable Ambroise Tapsoba. Le bain de foule a pris du temps, d’autant plus que le héros du jour tenait à serrer la main au maximum de personnalités qui étaient présentes. Aux premières loges, les responsables de partis de l’opposition et de la majorité politique (le NTD), des chefs coutumiers ainsi que des présences très remarquées et applaudies, à l’image de celle de Bongnessan Arsène Yé, qui, on se souvient, a été le premier président du CDP (de 1996 à 1999). Absent de la scène politique depuis la chute de Blaise Compaoré, celui qui était qualifié par les mauvaises langues de « ministre de l’article 37 » a donc quitté sa résidence, sur la colline de son village de Bagassi, pour l’occasion.

Et l’on imagine bien qu’à ce genre de retrouvailles, l’adresse la plus attendue reste celle du principal hôte. Et Eddie Komboïgo ne s’en est pas privé, puisque son discours a pris une bonne trentaine de minutes. Très inspiré, il a fait un tour d’horizon de la situation politique, économique et sociale du pays, avec cette conclusion à laquelle il fallait s’attendre : rien ne va. Il ira même plus loin, prédisant que ceux qui nous dirigent actuellement ne sont pas loin de déposer le bilan. « Qu’avons-nous fait pour mériter ce sort, pour un pays qui a toujours connu la paix ? … L’incompétence du pouvoir en place est patente… Le gouvernement Thiéba (le Premier ministre) devrait tirer les conclusions de son échec et rendre sa démission ». Et comme c’est un expert-comptable qui parle de bilan, il faut peut-être le croire.

Mais quand on veut tenir longtemps en haleine son auditoire, c’est aussi bonjour les impairs. Après s’être félicité que des militants du MPP (le parti au pouvoir) soient dans la salle, oubliant de mentionner la présence du NTD (Nouveau temps pour la démocratie, parti membre de la majorité présidentielle), le principal tenant du crachoir s’est ravisé en prenant le micro pour annoncer que ce n’était point le cas. Il s’est excusé aussi auprès du NTD pour son omission.

Issa K. Barry

 

Dernière modification lemardi, 20 novembre 2018 21:07

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