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Etalons du Burkina : Des choix forts s’imposent

 

Lorsque la vie devient difficile pour les Etalons, les Burkinabè reprennent leur sport favori, le football avec calculatrice et probabilité mathématique à plusieurs inconnues : «Si les Etalons battent les Mourabitounes de la Mauritanie et que les Palankas Negras d’Angola concèdent la défaite face aux Zèbres du Botswana…» Voilà le scénario à la limite surréaliste que les supporters les plus optimistes entrevoient en vue de la qualification du Burkina pour la CAN 2019. Ce n’est pas une hypothèse idiote dans l’absolu, mais allons-nous continuer à conjecturer sur notre sort alors qu’on avait toutes les cartes en main pour se qualifier en toute quiétude ? Ne l’oublions pas, le ballon est rond et roule de la même manière pour tout le monde sur le rectangle vert.

 

 

Et les rêveries dignes des télénovelas ne sont que pure fiction. Elles n’ont pas leur place dans le sport. Alors soyons réalistes et sachons que cette défaite en terre angolaise sonne comme un adieu à Cameroun 2019. Mais comme il faut s’accrocher à un ultime et pathétique espoir, supposons donc que les choses se déroulent comme l’espèrent ces millions de Burkinabè.

 

Dans cette campagne des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de football, les Etalons ont manqué l’occasion de montrer leur suprématie dans le groupe I. Favoris au départ, ils se retrouvent désormais dans une position très délicate (3e derrière les Mourabitounes et, les Palankas Negras) et, pire, obligés de s’en remettre aux autres pour entrevoir la qualif. La Mauritanie, petit poucet de cette poule, aura démontré qu’elle n’a pas peur de noms de joueurs ronflants, encore moins du passé glorieux d’une équipe.

 

On pourra tout dire des joueurs, qu’ils sont vieillissants car majoritairement des trentenaires et que beaucoup, il est vrai, ne jouent que des bouts de matchs dans leur club, mais le choix de l’orchestration pour la composition d’équipe revient sans aucun doute au sélectionneur national. Et là-dessus, le technicien portugais Paulo Duarte a grossièrement failli. La preuve, lors de cette débâcle luandaise, on a vu un joueur à l’image de Steeve Yago, qui manque de temps de jeu avec Toulouse FC (Ligue 1 française), demander à se faire remplacer au poste de latéral droit, à un moment où l’équipe avait besoin de renfort offensif. Il était tout simplement émoussé et dépassé par les raids des ailiers angolais.

 

Du coup, l’entrée de Patrick Malo était comme une cartouche gâchée, dans la chasse aux Antilopes noires. De plus, Préjuce Nacoulma, dont la sélection a fait le buzz sur les réseaux sociaux et défrayé la chronique dans la presse, a fini de convaincre que rien ne remplace la compétition. Car un athlète,  soit-il de haut niveau, a beau vous entraîner comme un forcené, s’il  ne compétit pas, il fait comme un travail en laboratoire. Et dans ces 2 cas, Duarte a failli et devra s’assumer en cas d’élimination.

 

Un entraîneur, ce sont des choix forts et des décisions courageuses à un moment donné. Ayant été présent pendant 3 jours auprès de l’équipe et ayant suivi l’engagement et la générosité de certains joueurs lors de la préparation, nous pouvons affirmer qu’en attaque il y avait mieux à faire, surtout quand on a un garçon comme Ahmed Touré, qui a faim de jouer. Mais bon, on ne fera pas le classement à la place du coach.

 

Cependant, on ne va tout de même pas jeter le bébé avec l’eau du bain, car à quelque chose, malheur est bon. Si la non- qualification venait à être constatée au mois de mars 2019, lors de la dernière journée, ce serait un bon tremplin non seulement pour changer d’encadrement technique (c’est d’ailleurs une évidence comme le nez au milieu de la figure), mais également pour le renouvellement de l’effectif de l’écurie Etalons. Cette génération d’Etalons qui évoluent ensemble depuis 2012 a eu son temps de gloire en 2013 et 2017 ; malheureusement elle ne saurait rester éternelle. Il est donc temps d’envisager le futur des Etalons avec des joueurs, pour le moins, jeunes.

 

 

 

Kader Traoré

 

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