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Organisation CAN 2019 : Le Cameroun hors-jeu

Le couperet de la Confédération africaine (CAF) est tombé sur la tête des Camerounais : le pays de papy «Paupol» n’organisera pas la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019).

 

Il s’est vu décharger de ce fardeau qu’il a avait du mal à conduire à bon port. Pourtant les Camers avaient toutes les garanties pour être fin prêts quelques mois avant la tenue de la biennale du football africain. Mais au regard du retard accusé dans la construction des infrastructures sportives, des réseaux routier, hôtelier et médical, et aussi de l’issue de l’inspection des experts de la CAF, par 2 fois, il était difficile de laisser durer l’incertitude.

A dire vrai, l’on n’est pas surpris de la décision prise par la CAF le vendredi dernier à l’hôtel Kimpesky d’Accra. Le président Ahmad Amad et le comité exécutif ont préféré prendre leurs responsabilités pour ne pas laisser la CAN dans les rues de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua… Déjà lors d’un séjour à Ouagadougou, le patron de la CAF avait souligné que, même pour une CAN à 4 équipes, le Cameroun ne serait pas prêt ; autrement dit, ce n’est pas pour une compétition avec 24 participants qu’il s’en sortira. D’ailleurs, c’est là l’erreur que les Camerounais ont commise, c’est-à-dire accepter la modification du cahier de charges de la compétition : en effet, en 2017 et à 2 ans de la tenue effective du tournoi, Ahmad, pour respecter une promesse de campagne, a décidé de porter la CAN à 24 équipes. Du coup, le Cameroun avait l’obligation de construire 2 stades additionnels, avec tout ce qui va avec (hôtels et stades d’entraînements…). Or déjà à 16 équipes, c’était compliqué.

D’aucuns verront une revanche d’Amad sur Issa Hayatou, ancien président de la Confédération africaine de football : le natif de Garoua avait retiré la CAN des cadets 2017 à Madagascar d’Amad. Maintenant que le Malgache est au pouvoir, il fallait s’attendre à la réponse du berger à la bergère. Encore que rien n’ait été fait pour éviter une quelconque vengeance des nouveaux maîtres de la Confédération.

Pire, à l’image de la gestion du Cameroun, celle de cette coupe d’Afrique avait toutes les chances d’être un fiasco. L’on a l’impression que tout va à vau-l’eau dans ce pays. Le manque de sérieux ou du moins la négligence dans la conduite des affaires, la corruption jamais égalée ont eu raison de l’organisation de la fête du ballon rond par le pays de Paul Biya. Et plutôt que de se concentrer pour réaliser les chantiers ouverts depuis plusieurs années, ils se sont mués dans un mutisme indescriptible. Dommage pour Samuel Eto’o, qui a tenté une opération de charme auprès de la CAF. Son lobbying n’a pas été suivi d’effet. Il s’est fait juste utiliser par le président Paul Biya pour battre la campagne de sa propre succession. Seulement, la condescendance du président de la CAF est d’avoir, dans une lettre, promis au Cameroun l’organisation de la CAN 2021. Du coup, cela fait que la Côte d’Ivoire, qui est attributaire de la 33e édition, grince des dents.  

Avec le retrait de la CAN au Cameroun, l’on se rend compte que la grand-messe du football africain est une organisation à plusieurs inconnues. Des 3 dernières éditions, aucune n’a été tenue dans le pays choisi au préalable : prévue initialement en Libye en 2013, c’est finalement en Afrique du Sud  qu’elle a eu lieu; le Maroc ayant désisté en 2015, c’est la Guinée Equatoriale qui a été appelée à la rescousse ; en 2017, la Libye est une fois de plus défaillante, mais cette fois au détriment du Gabon.

Cette fois, c’est le Cameroun qui est éjecté. Qui pour le suppléer ? la réponse sera connue dans un mois. Le Maroc et l’Afrique du Sud sont en pole position, avec un avantage pour le royaume Chérifien. Dans ce dernier cas, ce ne serait que la reconnaissance du président de la CAF pour tout ce que le roi Mohamed 6 a fait pour lui. Le Cameroun n’a donc que ses yeux pour pleurer. Encore que cela ne fasse  ni chaud ni froid au locataire du palais d’Etoudi. 

 

Kader Traoré

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