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Assassinat Norbert Zongo : 20 ans après, retour émouvant au cimetière de Gounghin

 

 

A l’occasion du 20e anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo ce jeudi 13 décembre 2018, la tradition a été respectée. Les activités commémoratives ont débuté dès 7h par un dépôt de gerbe de fleurs qui a regroupé des membres de la famille, des leaders syndicaux, des personnalités politiques et des anonymes au cimetière municipal de Gounghin ; ensuite, le cap a été mis sur le Centre national de presse Norbet Zongo, où une salle a été inaugurée afin de perpétuer la mémoire de celui qui avait pour nom de plume Henri Sebgo ; enfin, une marche-meeting, organisée par le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, a clos la journée d’hommage.

 

 

 

« Qu’est donc devenu mon garçon, il s’appelle Norbert Zongo, on l’a tué et brûlé à Sapouy… Qu’est donc devenu mon petit, il s’appelle Ernest Zongo, on l’a tué, on l’a tué  et brûlé à Sapouy. Qu’est devenu notre frère… il s’appelait Blaise Ilboudo, on l’a tué… on l’a tué et brûlé à Sapouy… » C’est sur ces notes tristes que la chorale du collectif a entamé la cérémonie d’hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons d’infortune. Après cela, des gerbes de fleurs ont été déposées, tour à tour, sur les tombes d’Abdoulaye Nikièma, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo, Flavien Nébié et Norbert Zongo par Me Bénéwendé Sankara, Chrysogone Zougmoré, Bassolma Bazié… Suite à cet acte empreint de tristesse et d’émotions, l’Association des journalistes  du Burkina (AJB) entre en scène  « Voilà 20 ans que le peuple du pays réel est resté déterminé suite à l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons. En 20 ans, il y a eu des victoires d’étape comme l’insurrection populaire, la réouverture du dossier et l’inculpation de 3 des suspects sérieux identifiés par la commission d’enquête… malgré les victoires d’étape et les baptêmes d’infrastructures en ton nom, nous restons vigilants », a martelé le président de l’AJB, Guézouma Sanogo.

 

Selon le ministre de la Communication, Remis Fulgence Danjinou, l’un des éléments que nous devons retenir c’est l’engagement de Norbert Zongo pour le respect des textes et de la légalité. « Le gouvernement a fait sa part à travers les avocats et la demande d’extradition. C’est une victoire d’étape, mais après il y a le recours introduit et ce décret qui doit être signé par l’Etat français. Ce  même décret qui peut être attaqué par les avocats de François Compaoré. Tôt ou tard la justice se fera », a-t-il confié.

 

La cérémonie commémorative a pris fin par un dépôt de gerbes de fleurs au carré des martyrs  de l’insurrection et du putsch manqué de septembre 2015. Plus pessimiste, Me Bénéwendé Sankara a confié qu’on est à la case départ. « L’instruction n’a véritablement pas commencé. Il y a 20 ans, l’instruction a commencé avec la fuite de Blaise Compaoré. Ce qui a permis à la justice de se saisir de nouveau du dossier ».

 

En vue de perpétuer la mémoire de Norbert Zongo,  le Centre national de presse Norbert-Zongo lui a dédié un nouveau bâtiment R+2 : la salle Henri Sebgo, qui a été inaugurée par le président de la CENI, Newton Hamed Barry, n’est pas encore achevée mais son rez-de-chaussée peut accueillir 120 à 150 personnes. Le premier étage, quant à lui, va recevoir les bureaux de la cellule Norbert pour le journalisme d’investigation (CENOZO) et le dernier, les organisations membres. Le coordonnateur du Centre national de presse Norbert-Zongo, Aboubacar Diallo, qui a présenté l’édifice, a lancé un appel aux partenaires éventuels pour le bouclage du financement nécessaire pour achever les travaux.

 

 

W. Harold Alex Kaboré

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