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Marche-meeting du collectif : «La lutte prendra fin dans la tombe»

 

«On l’a tué, on l’a brûlé, les voyous l’ont tué à Sapouy mais le peuple est debout pour la justice.» Ce sont, entre autres, des propos que l’ont pouvait entendre dans la foule avec la chorale du collectif. Le constat que l’on pouvait faire est la faible mobilisation de la troupe.

 

 

 

 

Fatigue, recul, déception ? On ne saurait le dire. Si on peut le dire, la mobilisation n’était pas de taille pour la célébration des 20 ans d’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons. «Les gens sont fatigués, depuis 20 ans les gens marchent et toujours rien», a déclaré un manifestant dans le public.

 

Réplique ? C’en était une. Selon Konsondegnimba Benjamin Yaméogo, certaines personnes se disent que c’est un dossier dépassé, car Blaise Compaoré n’est plus là et il ne faut plus continuer de se battre, mais elles oublient qu’il y a des gens qui sont toujours présents dans le pouvoir actuel. « Il y a le fait que d’autres veulent croire naïvement qu’à la décision de la justice française quant à l’extradition de François Compaoré, mais tant qu’il n’y aura pas de mobilisation, ce n’est pas évident que le dossier puisse connaître une évolution conséquente », a-t-il martelé.

 

De l’avis de Monsieur Yaméogo, il faut garder cette pression et ne pas croire que tout ce qui est dit est faisable dans la facilité, car c’est le rapport de force en faveur du collectif qui déterminera l’issue finale du dossier Norbert Zongo. Pour se convaincre, il dit qu’il ne faut jamais arrêter de lutter, car la lutte prend fin dans la tombe pour un militant engagé.

 

Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères venu témoigner son soutien au collectif, a expliqué que beaucoup de choses ont changé, car au moment des faits, il n’y avait pas beaucoup de journalistes comme de nos jours. «A l’époque, la Radio France internationale (RFI) était le seul média en FM et tous les jours où il y avait des manifestations, j’étais en direct et c’était un fardeau lourd à porter parce qu’on n’était pas dans la démocratie dans laquelle on vit aujourd’hui », a-t-il déclaré.

 

Selon lui, il faut saluer la mémoire de Norbert Zongo parce qu’il n’est pas exagéré de dire que son sacrifice à été important pour la démocratie au pays. Grâce à lui, si on peut le dire, grâce à sa mort il y a eu le collège de Sages qui a imposé des réformes importantes au président Blaise Compaoré en son temps, la Commission d’enquête indépendante qui a placé pour la première fois en garde à vue le chef de la sécurité rapprochée dudit président.

 

« La lutte continue et la manifestation a lieu sur toute l’étendue du territoire national », a souligné le porte-parole du collectif, Chrysogone Zougmoré. Pour lui, ils ne se lasseront pas car ils ont pris le serment le 16 décembre 1998, sur la tombe de Norbert Zongo, de rester mobilisés et déterminés jusqu’à ce que la vérité et la justice se fassent.

 

« Nous sommes dans cette ligne de conduite jusqu’à présent et tant que la lumière et la justice ne se feront pas nous ne cesserons pas de marcher », a-t-il soutenu. Avec l’espoir il a déclaré qu’après 20 ans, il y a eu des acquis parce qu’ils sont arrivés à faire rouvrir le dossier et que la rouverture du dossier ne suffit pas. A l’écouter, lorsqu’on ouvre un dossier, c’est pour le faire bouger et ils sentent que les choses commencent à bouger depuis 2015 avec l’inculpation de trois éléments du RSP et récemment avec l’avis favorable de la justice française quant à l’extradition de François Compaoré. Par ailleurs, les activités de la célébration du 13 décembre continuent avec des expositions de photos de la lutte des collectifs depuis 1998 et ce, jusqu’au 3 janvier prochain, projection de films documentaires sur les 20 ans d’assassinat de Norbert Zongo.

 

 

 

Félicité Zongo

 

 

 

Encadré

 

 

 

Propos recueillis

 

Vraiment les choses ont changé ?

 

 

 

Arrivé au rond-point des Nations unies, avant le palais de  justice, un marcheur a lancé : « Les choses ont changé hein ? Humm ! Avant l’insurrection, on ne pouvait pas emprunter cette voie facilement. Les années antérieures, les policiers étaient postés tout autour du palais et les marcheurs devaient contourner vers l’hôtel Azalaï avant de continuer l’itinéraire tracé par le collectif.

 

 

 

 

 

Encadré 2

 

 

 

« J’aurais pu faire partie de l’expédition du 13 décembre 1998 », Alpha Barry

 

 

 

A l’issue de la marche du jour, Alpha Barry a expliqué qu’il a eu la chance de n’avoir pas pu être avec Norbert Zongo a la fameuse date du 13 décembre 1998. Selon lui, en son temps, Norbert Zongo l’avait alerté que des éléphants détruisaient beaucoup les champs dans la zone de Sapouy. A cette époque, il était journaliste et devait réaliser un reportage pour le compte de RFI (Radio France internationale). Après plusieurs programmations pour y aller ensemble, lorsque « j’ai appris son assassinat, j’ai été très ému, j’ai le souvenir de reporter durant toutes ces longues années de crise. La mort de Norbert Zongo a plongé le Burkina Faso dans une crise sans précédent.

 

Dernière modification ledimanche, 16 décembre 2018 18:18

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