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Dossier Thomas Sankara : Alain Bonkian est décédé

Le célèbre officier burkinabè à la crinière poivre et sel et aux lunettes fumées vient de s’éclipser définitivement. Le colonel-major Alain Laurent Bonkian est décédé dans la nuit du mardi 25 décembre des suites d’une longue maladie à l’hôpital de Tengandogo. L’ex-commandant de la deuxième région militaire venait d’être inculpé par le juge d’instruction dans le cadre du dossier Thomas Sankara.

 

 

L’annonce de la disparition du colonel-major Alain Bonkian  a suscité des réactions controversées sur les réseaux sociaux, entre ceux qui saluent la mémoire de cet officier respecté, qui arborait volontiers un look de baroudeur,  et ceux qui pointent le passé trouble de cet homme dont le nom revenait sans cesse dans plusieurs affaires de crimes de sang. Le conseiller du chef d’état-major général des armées (son dernier poste) venait d’ailleurs d’être inculpé dans le dossier Thomas Sankara par le juge d’instruction François Yaméogo. Une inculpation qui était intervenue quelques jours après que la France a déclassifié des documents relatifs à l’assassinat du père de la Révolution burkinabè le 15 octobre 87.  Pour ainsi dire, en même temps qu’il perdait dans la nuit de Noël son souffle de vie, c’est l’action publique engagée contre lui qui s’éteignait. L’ancien commandant des écoles et centres de formation de l’armée ne pourra donc pas dire sa part de vérité dans la tuerie du Conseil de l’Entente.  16  personnes restent mises en cause dans cette affaire parmi lesquelles, Gilbert Diendéré, Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando.

Fidèle parmi les fidèles de Blaise Compaoré, il était à ses côtés durant tous les coups notamment le  putsch du 4 août 1983 qui a porté les jeunes capitaines au pouvoir.  4 ans plus tard, la brouille entre révolutionnaires se termine dans le sang avec l’assassinat de Thomas Sankara et 12 de ses compagnons au Conseil de l’Entente. Commandant  à l’époque d’une unité du Centre national d’entraînement commando (CNEC), le lieutenant Alain Bonkian, dirige  le 27 octobre 1987 l’un des groupes  chargés de mater la résistance menée par  le capitaine Boukary Kaboré, dit « Le Lion », et ses hommes du Bataillon d’intervention aéroporté (BIA) de Koudougou. L’expédition se solde par une boucherie : 11 officiers, sous-officiers et hommes du rang du BIA, dont Daniel Kéré, Bertoa Ki, Elysée Sanogo, Jonas Sanou, Abdramane Sakandé et Timothée Oubda, sont exécutés et enterrés dans une fosse commune. Le nom d’Alain Bonkian reste étroitement associé à ce carnage sur lequel il ne pourra non plus s’expliquer.

Malade depuis plusieurs années, il était apparu affaibli au début du procès du putsch manqué de septembre 2015 dans lequel il était cité comme témoin.

Au moment où nous mettions sous presse, le programme de ses obsèques n’était pas encore connu.

 

La Rédaction

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