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Une Lettre pour Laye : La Police attend ses deux PKMS

 

Cher Wambi,

Que devient, cher Wambi, le terrain vide de l’ancien camp fonctionnaire au côté nord de la cathédrale de Ouagadougou?

Tu te rappelles que, dans le cadre de l’aménagement du projet ZACA, les habitants de ce qui fut la première cité de la capitale avaient opposé la plus vive résistance au déguerpissement. Mais ils ont fini par entendre raison quand on leur a fait savoir qu’en fait on devrait y réaliser un grand projet d’utilité publique, notamment un grand parking à niveaux qui devrait non seulement aider à décongestionner la circulation en centre-ville mais également produire des recettes pour la commune.

 

 

Mais, cher cousin, aux dernières nouvelles, l’espace en question, sans qu’on sache comment, aurait été vendu à un de nos opérateurs économiques résidant en Côte d’Ivoire.

 

Branle-bas de combat à la mairie de Ouagadougou avec à sa tête  le président du conseil municipal, Armand Béouindé, pour qui il n’est pas question de laisser faire.  Et on ne peut que le soutenir à 1000% dans sa juste colère. Car quel que soit ce que l’opérateur économique en question veut édifier sur le terrain  (hôtel, clinique, ou autres), ça sera une initiative privée qui peut se réaliser ailleurs ; alors que, pour ce qui est du parking public prévu, il ne peut y avoir meilleur emplacement. La mairie conserve donc un droit de préemption inaliénable sur ce terrain.   

 

Soutien total donc à Armand Béouindé et à toute son équipe.

 

Mais, cher Wambi, c’est le lieu d’attirer leur attention sur certains autres terrains municipaux laissés en jachère depuis plusieurs années : est, par exemple, de ceux-là la grande propriété sur la RN1 au sortir de la ville qui a été clôturée à des dizaines de millions pour en faire une grande gare routière mais laissée occuper petit à petit par des commerçants au détail.

 

Vous verrez que le jour où on va vouloir les déguerpir, nos « Gilets jaunes » prendront d’assaut Boulmiougou.

 

 

 

Cher Wambi, dans ma dernière lettre, je te faisais cas des éléments de l’Unité d’intervention polyvalente de la police nationale (UIP/PN) et des CRS basés à Tongomayel qui ont  dû abandonner leur position faute d’armement approprié pour contrer une attaque terroriste imminente.  

 

Selon une source digne de foi, les multiples requêtes de la police pour une dotation en armes adéquates, particulièrement en PKMS, sont restées lettre  morte  au niveau des militaires, qui estimaient que ce type d’arsenal n’était pas un joujou pour flic, fût-il au front.

 

Cher cousin, si je reviens sur cette affaire, ce n’est pas pour juste noircir ma page, mais parce que, juste après la parution de ma lettre, j’ai appris à travers les réseaux sociaux  que des sanctions étaient en cours contre « les déserteurs »  alors que, renseignements pris, il n’en est rien.

 

Bien au contraire. Il serait désormais question d’octroyer deux PKMS aux éléments de l’UIP/PN et de la CRS. Mais jusqu’au moment où je mettais un point final à la présente missive,  la relève qui devrait être déployée à Tongomayel n’avait encore pas rejoint. Attend-elle la dotation promise avant de s’y engager ? Je ne saurais pour l’instant répondre à la question.

 

 

 

Cher Wambi, sais-tu qu'à moins de 150 km de Ouagadougou des écoles sont fermées par peur des terroristes? Le phénomène a commencé depuis l'an passé dans le Soum, où on a dû faire une session spéciale pour les examens scolaires. Mais la situation est en train de s’étendre à d’autres localités  au grand désarroi des parents d'élèves, des élèves et du corps enseignant. 

 

La plus grande commune de la province du Bam, Bourzanga,  vient d'être touchée par ce phénomène. Dans cette localité,  depuis le mois de décembre,  beaucoup d'enseignants ont quitté leurs postes et la désertion s’est amplifiée récemment avec le refus d’autres karansaamba de regagner leurs postes après les congés de Noël. Le lycée départemental,  qui faisait de la résistance,  vient de fermer ses portes il y a seulement deux jours de cela, par mesure de prudence. 

 

Aujourd'hui, sur tout le territoire national,  c'est, tiens-toi bien, cher cousin,  plus de 800 établissements scolaires, selon les autorités de l’Education nationale,  dont les élèves  sont "remis" pour l'instant à leurs parents sans qu'on sache quand ils retourneront sur les bancs de l’école.

 

Cher cousin, c’est à croire que les commanditaires de toutes ces attaques s’évertuent à appliquer ce perfide enseignement attribué à un auteur chinois inconnu : « Si vous voulez détruire un pays ennemi, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en pertes humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans, et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera alors très facile de les vaincre ».

 

Voilà donc nos dirigeants interpellés, eux qui sont accusés à tort ou à raison de ne pas faire grand-chose pour remédier à la mise à mort lente de notre système éducatif.

 

 

 

Cher Wambi, à présent je m’en vais t’inviter à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

- Une délégation du MPP, conduite par Simon Compaoré, s’est rendue hier à Barsalogho où elle a remis des vivres au millier de personnes déplacées suite aux événements sanglants de Yirgou. Mais au moment de poursuivre sa route pour Yirgou, afin de présenter leurs condoléances à la famille du chef dont le meurtre, par des hommes non identifiés, a donné lieu à des représailles contre la communauté peule, les missi dominici du parti au pouvoir ont été informés de coups de feu dans les environs : il s’agissait d’une attaque d’un marché d’un village situé à Arbinda  à quelque  dix-huit kilomètres de Yirgou. Selon une source locale, l’action terroriste aurait causé la mort de sept personnes.         

 

 

 

- Que se passe-t-il au commissariat de police du district de Mané ? A en croire certaines indiscrétions, des pratiques peu recommandables, notamment des rackets, sont devenues monnaie courante depuis un certain temps dans cette bourgade de la province du Sanmatenga. La stratégie pour les flics consiste à verbaliser leurs victimes, pour la plupart des orpailleurs, en leur extorquant des sommes au-delà de ce qui est mentionné sur la souche du carnet de quittances du Trésor public. Leur hiérarchie est-elle au courant de cela ? On n’en sait pas grand-chose, mais ce qui est encore grave, c’est que des actes criminels, du genre «séquestration et tentative de viol», sont punis de simples contraventions de police ; l’objectif étant d’extorquer de l’argent aux présumés auteurs de ces comportements répréhensibles dont le traitement relève de la compétence du procureur : cas de la plainte d’une fille, qui aurait été victime de viol, et dont le présumé bourreau, pour voir son crime puni d’une simple contravention de police avec la mention «violences légères» et jouir de sa liberté, a dû verser aux poulets plus de 50 000 FCFA. Pourtant, c’est la somme de 6 000 FCFA qui est portée sur la souche de la quittance, conformément à la nature de l’infraction qui y est inscrite. Il nous revient que le parquet est généralement utilisé comme un épouvantail par ces agents de sécurité pour intimider les mis en cause, souvent analphabètes, afin qu’ils délient les cordons de la bourse. Ce sont là des comportements à combattre, parce qu’ils sont de nature à favoriser le manque de confiance du justiciable vis-à-vis des différents maillons de la chaîne judiciaire. Ainsi sont nés les koglweogo.

 

 

- L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions.  Ainsi en est-il de l’opération retrait des enfants et femmes de la rue, initiée par le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, mais dont la mise en œuvre n’a pas tenu compte de certaines règles qui devraient encadrer pareille action.

 

En effet, selon une source digne de foi, les initiateurs de ladite opération seraient actuellement en butte avec le ministère de la Justice, particulièrement avec le procureur du Faso, pour n’avoir pas suivi les démarches juridiques conférant la légalité  à l’affaire. Une omission lourde de conséquence puisque l’internement des enfants et des femmes dans le centre d’accueil de Somgandé  tombe sous le coup de la loi, car considéré comme une séquestration.

 

De plus, à ce qu’on dit, des parents et des maris auraient    réclamé la  «libération» de leurs enfants et épouses.

 

Il faut espérer que cette opération, saluée à l’origine par une bonne partie de l’opinion, ne finisse pas par être l’objet de dissensions entre institutions de la République.

 

 

 

- Les habitants de Basbériké et de Silmiougou, villages de Kaya, ont entendu  des coups de feu dans la nuit du mercredi 9 janvier 2019  vers 20 heures. Paniqués  en raison du contexte d’insécurité liée aux menaces terroristes, tous se sont terrés chez eux jusqu’au petit matin où ils ont fait cette découverte macabre dans un buisson situé à environ 200 mètres de la route départementale Kaya-Barsalogho : un corps sans vie d’un jeune homme, criblé de balles. Allongée de tout son long, la victime était vêtue d’un complet à dominance jaune. A ses côtés : un bidon d’eau et un baluchon contenant des habits et une torche. Aucune information sur la dépouille, qui n’a d’ailleurs pas pu être identifiée sur les lieux, n’a filtré du constat effectué par la gendarmerie et un agent de la santé. 

 

 

 

- L'augmentation du prix du baril de pétrole a fait grincer des dents au sein des transporteurs qui ont ainsi des surcoûts  à supporter dans leurs activités quotidiennes. Pour ne rien arranger, le règlement 14 de l'UEMOA, qui limite le tonnage à l'essieu en fonction du gabarit des véhicules, est  entré en vigueur depuis le 1er  janvier 2019. Selon des responsables syndicaux,  cela va augmenter considérablement les prix des produits, qui coûtent déjà cher aux consommateurs. C'est pourquoi une rencontre des transporteurs se tiendra ce samedi 12 janvier au palais de la jeunesse Jean-Pierre Guingané pour décider de la conduite à tenir.

 

 

 

- Trois jubilés en un seul jour, voilà ce que les Frères des écoles chrétiennes (FEC) célèbrent ce dimanche 13 janvier 2019 à Toussiana : en effet, à l’église paroissiale Saint-Paul de Toussiana, les Frères vont fêter le 70e anniversaire de leur présence au Burkina Faso (1948-2018). Le choix de cette localité est dicté par le fait que c’est là que la première communauté lasallienne du Burkina s’est implantée en 1948 ; à ce jubilé se greffent deux autres, les Frères Pierre Ouattara, Jean-Baptiste Coulibaly et Gabriel Somé fêtant leurs 40 ans de vie religieuse tandis que les Frères Dieudonné Kolosnonré et Norbert Lawson-Placca, eux, rendent grâce pour les 25 ans de leur vie consacrée à Dieu, dans l’institut lasallien. Tout cela prépare la célébration prochaine du jubilé des 75 ans de la présence des FEC au Burkina en 2023.

 

C’est dans cette ferveur que le Frère Raoul De Anton vient de publier un essai d’histoire dont le titre est : Histoire du collège de Toussiana (1948-1973). Ce livre, bien documenté et abondamment illustré, retrace les 25 premières années de la mission des FEC à Toussiana. Cet ouvrage, de 200 pages, est vendu à 3 000 FCFA et on peut se le procurer à la Librairie Jeunesse d’Afrique à Ouagadougou et auprès des communautés FEC à travers tout le pays.

 

 

- Ce dimanche 13 janvier 2019, le chef de Gonsin,  dans la commune rurale de Sourgoubila,  accompagné d’une forte délégation, rendra visite à son homologue de Laye. Cette visite entre dans le cadre d’une journée de retrouvailles entre les populations des deux villages, dénommées «Rogom-Tonkré». C’est là une occasion pour les habitants de ces deux localités de raffermir les liens familiaux qui les unissent depuis la nuit des temps.

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 13 janvier 2019 18:21

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