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Problèmes dans le secteur pharmaceutique : Deux jours pour trouver le traitement adéquat

 

Prévue pour deux jours, la rencontre nationale annuelle de concertation avec les pharmaciens du secteur public s’est ouverte le jeudi 10 janvier 2019 à Ouagadougou. Objectif, trouver des pistes de solutions qui vont permettre de résoudre des problèmes comme la rupture des produits ou le remboursement des milliards que le service public doit à la CAMEG (Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux).

 

 

 

 

Nous sommes en janvier et c’est la période à laquelle on présente aux autres ses vœux de santé, de succès, de prospérité… Même les autorités se prêtent au jeu lors des cérémonies officielles et ce n’est certainement pas le ministre de la Santé, Nicolas Méda, qui dira le contraire. En effet, lors de l’ouverture de la rencontre nationale annuelle de concertation avec les pharmaciens du secteur public, ce membre du gouvernement n’a pas manqué d’exprimer ses vœux pour le pays. Il a surtout insisté sur la cohésion sociale, de plus en plus menacée, et souhaité que le peuple burkinabè ait le même ennemi, à savoir le terrorisme. «Nous devons nous lever comme un seul homme pour lutter contre le phénomène au lieu de nous battre les uns contre les autres», a-t-il lancé.

 

Entrant dans le vif du sujet, le patron de la cérémonie a particulièrement insisté sur le niveau actuel des dettes du secteur public vis-à-vis la CAMEG, la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux. «Les CSPS, les hôpitaux de district et les centres médicaux doivent entre 8 et 10 milliards de francs CFA. Des hôpitaux comme le CHR de Dori, le CHU de Bobo ou Yalgado Ouédraogo, eux aussi, doivent 8 milliards F CFA. Il en est de même pour le ministère de la Santé à travers les grands approvisionnements comme les intrants nutritionnels, les produits pour le cancer ou la dialyse», a précisé l’autorité, qui n’ose pas elle-même faire le total de toutes ces sommes, arguant que l’ensemble pourrait donner le vertige. A son avis, cette question mérite que les acteurs mènent une réflexion approfondie. Cependant le Pr Méda a tenu à revenir sur les rumeurs selon lesquelles c’est la gratuité des soins qui serait à l’origine de cette situation, précisant que ce procédé ne concerne que 25% de la population. Par ailleurs, il a souhaité qu’au sortir de la rencontre, les participants lui trouvent des pistes de solutions en attendant les résultats de l’étude qui sera conduite par l’Institut national de santé publique. A la question de savoir si cette dette ne va pas poser de problème quant à l’approvisionnement des formations sanitaires par la CAMEG, Nicolas Méda a assuré que la structure serait suffisamment solide pour continuer. Il semble aussi qu’un processus a été entamé pour que le remboursement se fasse assez rapidement. «En 2019, on va se mettre en règle», s’est-il engagé.  

 

 

 

«Nous travaillons à résoudre toutes ces anomalies»

 

 

 

Cette session, organisée sous le thème «Le pharmacien de l’administration publique, acteur de la transformation du ministère de la Santé» devait aussi permettre de résoudre d’autres équations. Il s’agit des produits qui manquent ici et là, de la vente des faux médicaments, des coûts élevés de certaines prescriptions et de la spoliation de la CAMEG par des travailleurs véreux. Il y a aussi la transformation que le secteur pharmaceutique a subie avec la création de la Direction générale de l’accès aux produits de santé (DGAP) pour faire en sorte que les médicaments soient accessibles au Burkina, toujours de qualité, abordables et disponibles. Une Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP) a aussi été mise en place pour s’assurer que la CAMEG et la DGAP travaillent suivant les normes.

 

Selon le directeur général de l’Accès aux produits de santé, Brice Evance Zoungrana, le ministère, en organisant ce cadre d’échanges, a voulu renouer avec une tradition qui existait et qui réunit l’ensemble des pharmaciens de tous les niveaux du système, depuis les zones périphériques jusqu’au Centre. Il a, lui aussi, évoqué les ruptures de stock constatées dans les formations sanitaires publiques. A son avis, il y a des problèmes sur toute la chaîne d’approvisionnement, à commencer par la CAMEG qui a connu une crise aux conséquences énormes, même si, a-t-il précisé, elle est actuellement en train de renaître de ses cendres. D’ailleurs, elle viserait un indice de satisfaction de 85%. «Dans les dépôts répartiteurs des districts, les établissements ne sont pas tous au même niveau de performance. Cela est lié à la capacité de gestion des acteurs et au pouvoir d’achat des populations elles-mêmes», nous a confié notre interlocuteur. Reconnaissant aussi les retards de remboursement des produits de la gratuité des soins aux centres médicaux compte tenu de la situation nationale, le DG a affirmé qu’ils allaient travailler à résoudre toutes ces anomalies.

 

 

 

Zalissa Soré

 

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