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Présidentielle en RDC : Quand les grands juges se rendent complices du braquage électoral !

La messe est dite ! Le braquage électoral est consommé en RDC suite au blanc seing de la Cour constitutionnelle. En déclarant Félix Tshisekedi vainqueur avec plus de 38% des suffrages, la haute instance judiciaire du pays marque du sceau de la légalité une victoire suspecte, contestée et  contestable au sortir d’une élection chaotique.

 

 

L’Union africaine avait beau demander aux grands juges congolais de suspendre la proclamation des résultats de cette présidentielle, ce fut peine perdue.

 

En effet, tard dans la nuit du samedi 19 janvier, les 9 juges de la Cour constitutionnelle ont vidé leur saisine en déclarant les requêtes de Martin Fayulu et  de Théodore Ngoy tantôt «absurdes», tantôt «recevables mais non fondées, faute de preuves». Conclusion, ils avalisent les chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), car elle «seule a produit des résultats authentiques et sincères  au vu des documents (plis, bulletins, procès- verbaux) des bureaux de vote transmis ».

 

Avec des déclarations dithyrambiques, le moins qu’on puisse dire, c’est que les grands juges congolais se sont rendus complices du braquage électoral orchestré par le pouvoir en place, avec pour maître d’ouvrage  une CENI aux ordres et pour complice  la coalition Cap pour le changement (CACH) de Félix Tshisekedi. Pour un hold-up électoral c’en est vraiment un car la compilation des résultats dans les centres régionaux de décompte des suffrages était loin d’être achevée quand Corneille Nangaa et ses commissaires de la CENI décrétaient la victoire du président de l’UDPS, porte-drapeau du CACH à l’élection présidentielle.

 

En adoubant les résultats de la CENI, dont on a mille et une raisons de penser qu’ils sont entachés de nombreuses irrégularités, les hauts magistrats congolais n’ont pas fait honneur à leur  toge. Mais faut-il vraiment s’en étonner ? Non. La RDC de Joseph Kabila n’est pas le Kenya d’Uhuru Kenyatta où, on se rappelle, en août 2017, la Cour suprême avait annulé le scrutin présidentiel et exigé une reprise de l’élection deux mois plus tard. La Cour constitutionnelle congolaise a été incapable de s’élever à un si haut degré d’indépendance et de responsabilité alors que tout indique qu’il eût fallu casser le verdict de la CENI sur ces élections dont les dés étaient pipés dès le départ.

Hélas ! Pour ce courage et cette probité professionnelle des grands juges de la RDC, il faudra repasser et tant pis si l’histoire retient qu’ils n’auront pas été à la hauteur des aspirations démocratiques des populations. De fait, ils ont vidé leur saisine dans le sens de dire aux plaignants et à la communauté internationale : circulez, il n’y a rien à voir. Une véritable nique à l’Union africaine, dont une délégation de haut niveau est attendue aujourd’hui à Kinshasa.

 

C’est à se demander si ce déplacement en vaut toujours la peine. A quoi pourrait-il servir ? Puisque dans son cynisme à la Machiavel, Mobutu light aura beau jeu de dire à ses hôtes que le verdict de la Cour constitutionnelle n’est pas susceptible de recours  et qu’en vertu de la séparation des pouvoirs, il ne peut qu’en prendre acte.

 

Reste à savoir si ceux à qui on a volé la victoire, Martin Fayulu et ses partisans, l’entendent de cette oreille. Se limiteront-ils aux manifestations pacifiques qu’ils ont prévu d’organiser ? Rien n’est moins sûr et l’on touche du bois pour que la contestation des résultats des élections ne dégénère en déflagration sociale.

Zéphirin Kpoda

Dernière modification lelundi, 21 janvier 2019 23:13

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