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Circulation et stationnement à Ouaga : Béouindé en quête d’espace

Comment et où trouver de l’espace pour stationner sa voiture ou son engin à deux roues dans une capitale à la population galopante ? Pour trouver des solutions à ces difficultés, un atelier de lancement de l’étude d’élaboration d’un plan de circulation et de stationnement dans le centre-ville de Ouagadougou a ouvert ses portes le vendredi 25 décembre 2019 à l’Hôtel de ville de la capitale. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le maire Armand Béouindé.

 

 

Parmi les participants à l’atelier, deux jeunes Français à l’allure d’étudiants étaient en train de bavarder dans la salle de conférences de la mairie. Ils ne sont pas Ouagalais mais, en tant qu’experts, sont impliqués dans le plan d’étude engagé en vue d’améliorer la mobilité urbaine.

 

Armand Béouindé, le maire de la capitale, a d’abord salué le gouvernement burkinabè d’avoir initié le Projet de transport et de développement des infrastructures urbaines (PTDIU), financé par la Banque mondiale. «  Avec une population de 2,5 millions d’habitants sur une aire géographique de 518 km2, la ville de Ouagadougou est confrontée à d’énormes difficultés dont l’une des plus importantes est la question de la mobilité urbaine. Ce qui nous a amenés à la placer comme priorité dans le programme de mandat du conseil municipal », a soutenu le bourgmestre. Puis il a poursuivi en ces termes : « Notre territoire enregistre un nombre croissant de voitures, de motocyclettes, de camions qui arpentent nos rues et avenues.

 

Les problèmes de stationnement, d’embouteillages et les accidents de la circulation sont devenus légion à Ouaga, baissant fortement la productivité de ménages ». Face à cette situation, la mairie ambitionne de développer et de moderniser les transports en commun sur site propre ou BRT, ainsi que le tramway et d’autres moyens de transport.  M. Béouindé a été plus précis en indiquant que  pour trouver des solutions à ces problèmes,  il est « nécessaire d’élaborer un plan de circulation et de stationnement qui prend en compte toute la commune mais est essentiellement axé sur le centre-ville, avec des études détaillées sur 5 secteurs prioritaires ».

 

Notons que le bureau d’études IMCG, qui a été mandaté pour réaliser l’étude, a déjà démarré ses travaux et qu’un rapport provisoire a été soumis aux participants de l’atelier pour recueillir leurs amendements.

 

Bertrand Kima, Directeur du bureau d’études IMCG, chargé de l’élaboration du plan de circulation et de stationnement, a indiqué que l’étude serait réalisée sur une période de 5 mois avec une équipe de 30 enquêteurs déjà outillés pour le travail.

 

Dieudonné Ouédraogo

Encadré

Mobilité urbaine à Ouaga

Démission collective

 

Comme ça une étude va être menée sur la circulation et le stationnement au centre-ville. Tout ça, c’est bien. Mais si les études, colloques, séminaires et ateliers développaient un pays, ça se saurait et il y a longtemps que le Burkina serait au moins émergent. Car sur le papier, tout est nickel. Hélas, il manque souvent l’essentiel à tous les niveaux de décision : la véritable volonté politique de faire bouger les lignes.

 

On ne sait pas entre la rencontre de l’autre jour et la réalisation du projet (s’il se concrétise un jour) combien de temps va s’écouler, mais il y a tellement de petites choses qu’on peut régler presque sans bourse délier pour peu qu’on le veuille : prenez par exemple le bordel indescriptible qu’il y a dans les alentours de Rood Woko, la rue Ousmane Sibiri Ouédraogo et autres où il y a  des sens interdits que personne ne respecte.  Ici, c’est la loi du plus lourd qui règne ainsi que celle des conducteurs de tricycles qui ne respectent rien ni personne. Le code de la route ? Connaît pas.

 

Il suffirait pourtant d’une présence constante de la police municipale et qu’elle soit impitoyable pour rétablir l’ordre. Si on te verbalise quatre fois dans le mois, tu réfléchiras  désormais par deux fois avant de t’embarquer sur des voies où tu ne devrais pas être. A-t-on besoin de la Banque mondiale ou de l’Agence française de développement pour ça ?

 

Et que dire de ces camions à remorque qui y chargent et déchargent à toute heure du jour et de la nuit en violation flagrante des textes en vigueur ? Mais autant qu’on se   souvienne, on n’a jamais aperçu dans les parages le camion de la PM qui traque les véhicules mal stationnés.

 

Regardez aussi l’occupation anarchique de l’espace public par des échoppes de toutes sortes ;  les garages sauvages qui occupent des ruelles entières au point qu’il faut souvent négocier  le passage  ou ces vendeurs de véhicules d’occasion qui obstruent la voie publique au vu et au  su des responsables municipaux quand ils n’en sont pas eux-mêmes des clients. Au fait, qu’est devenu le vieux projet, conçu sous Simon Compaoré, qui visait à « exiler » à Bassinko, à la sortie nord de la capitale, les ferrailleurs et les vendeurs de pièces détachées ?    

 

Pour tout dire, il y a comme une démission collective des autorités qui regardent, impuissantes, le désordre  s’installer et s’incruster dans nos villes, principalement à Ouaga et Bobo, compliquant davantage la mobilité urbaine sur des routes étroites prises d’assaut par des voitures dont le parc ne cesse de grossir d’année en année.

 

 Sait-on seulement que l’insécurité et le terrorisme contre lesquels nous luttons, sans résultats tangibles pour l’instant, se nourrissent également de notre pagaille organisée ? On pourra donc toujours continuer de réfléchir et de faire des études, si indispensables soient-elles, tant qu’il  n’y aura pas des actions concrètes et vigoureuses contre le laisser-aller, on va engloutir des milliards pour rien.

 

La Rédaction

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