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Terrorisme : Le Burkina dans l’œil du cyclone

 

Après « la bienvenue » sanglante souhaitée aux nouveaux ministres de la Défense et de la Sécurité, voici « l’accueil » au goût de cendre fait au nouveau chef d’état-major général des armées par la nébuleuse terroriste. En effet  les 27 et 28 janvier dernier, soit quelque deux jours  seulement après l’installation de ces deux ministres, les terroristes massacraient 14 personnes  à Sikiré et à Nassoumbou dans la province du Soum, région du Nord. A peine a-t-on eu le temps d’enterrer ces victimes que ces fous d’Allah faisaient parler de nouveau la poudre à Kompienbiga dans la province de la Kompienga à la veille de l’installation du nouveau chef d’état-major des armées. Un camp de l’armée dans cette région est du pays a été attaqué et incendié.

 

 

Hasard du calendrier ou camouflet aux plus hautes autorités chargées de la défense du territoire national et de la sécurité des personnes et des biens ? En tout cas, elle voudrait marquer les esprits et braver l’Etat d’urgence instauré dans ces deux régions que la nébuleuse terroriste n’agirait pas autrement. Voilà Chériff Sy, Ousséni Compaoré, Moïse Minoungou et tous les sécurocrates du Faso prévenus. Pas de round d’observation, encore moins d’état de grâce pour eux, car, dans cette drôle de guerre où l’ennemi est à la fois invisible, omniprésent mais insaisissable, il n’y a pas de répit.

 

En effet, depuis le début de cette nouvelle année, hormis le petit intermède de calme entre la démission du gouvernement et la formation d’un nouvel exécutif, la violence terroriste est montée d’un cran. Il ne se passe plus 48 heures sans qu’une attaque soit perpétrée ici ou là dans les régions du Sahel, de l’Est, de la Boucle du Mouhoun ou du Centre-Est. Tout se passe comme si, lentement mais sûrement, la pieuvre terroriste étendait ses tentacules à tout le territoire national  face à des Forces de défense et de sécurité qui ne savent plus à quelle stratégie se vouer ni sur quels partenaires compter. De fait, la collaboration des populations n’est pas à la hauteur des attentes pendant que la Force du G5 Sahel ressemble à un serpent de mer : on en parle beaucoup mais on ne la voit nulle part.

 

Au demeurant, l’attaque du camp militaire de Kompienbiga a été perpétrée à quelques heures d’une réunion des experts du G5 Sahel chargés de préparer la cinquième session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat de l’organisation. Cette conférence au sommet est prévue pour se tenir le 5 février prochain à Ouagadougou, et le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, devrait prendre la présidence tournante de l’institution. Une responsabilité qui tombe à pic, car, plus que tout autre pays de la sous-région, le Burkina est dans l’œil du cyclone des attaques extrémistes. Alors, qui mieux que son chef suprême des armées pour comprendre l’urgence à accélérer une visibilité opérationnelle de la Force du G5 Sahel ? Qu’elle soit moins un sujet de causerie diplomatique, de réunions d’experts, de grand-messe de chefs d’Etat, de sébile tendue aux bailleurs de fonds, bref qu’elle cesse d’être un mirage pour devenir un instrument efficace de rétablissement de la paix dans les pays du Sahel.

 

 

Zéphirin Kpoda

Dernière modification ledimanche, 03 février 2019 18:13

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