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Réalisations d’infrastructures en 2019 : Le «Bulldozer» sur un chantier de 733 km

 

Le ministère des Infrastructures tient son premier Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) de l’année les 7 et 8 février 2019. Cette session qui a lieu à Manga est consacrée au bilan des actions menées par le département après  trois années de mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), ainsi qu’au programme d’activités de 2019. De nombreux acquis ont été engrangés, a assuré le ministre Eric Bougouma. L’année en cours verra le démarrage de travaux de bitumage de 733 km de routes et le renforcement de 372 km de voirie, a ajouté celui que certains  surnomment affectueusement «Eric Bulldozer».

 

 

 Après trois années de mise en œuvre du PNDES, c’est le moment venu pour le département des Infrastructures de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, histoire de savoir quelle a été sa contribution à la mise en œuvre du référentiel national de développement. C’est ce à quoi se résume le tout premier rendez-vous de l’année entre les responsables du département et ses partenaires, réunis pour deux jours dans la cité de l’Epervier. « Infrastructures routières, trois ans de réalisation : bilan et perspectives », c’est sous ce thème d’ailleurs que se tient la rencontre. Au menu, le bilan des activités de l’année écoulée, l’examen et l’adoption du programme d’activités 2019, l’examen et l’adoption du plan d’action triennal 2018-2020 du ministère, etc.

 

Pour le ministre Eric Bougouma, par ailleurs président du Conseil d’administration, de nombreux acquis ont été engrangés en matière de développement des infrastructures en trois années. Il s’agit, entre autres, de l’achèvement des travaux de bitumage de 81 km de routes, de l’achèvement des travaux de construction de l’échangeur du Nord, de la finition des travaux de renforcement de 321 km de bitume, de l’achèvement des travaux d’aménagement de 159 km de voiries, du démarrage des chantiers de construction des ponts sur le Mouhoun et sur la Sirba (RN 18).

 

Pour 2018, le taux de réalisation du programme d’activités du ministère a été de 84,14%. 2019 s’annonce comme une année de grands chantiers, à écouter celui que l’on a affectueusement surnommé le « Bulldozer national ». « Les travaux de bitumage de 733 km de routes et le renforcement de 372 km de voiries connaîtront un démarrage effectif », a-t-il promis en effet.

 

 

 

Résiliation de marchés pour entreprises retardataires

 

 

 

A cette première session de l’année, il est aussi question d’une revue des projets et programmes du ministère, car si des acquis ont été engrangés et inspirent de la satisfaction, d’énormes efforts restent à consentir, chose que reconnaît le premier responsable du département des infrastructures. Et ce ne sont pas les responsables des services techniques du ministère qui diront le contraire, eux qui ont à tour de rôle présenté à l’ouverture de la session l’état de mise en œuvre des différents projets. Il en ressort en effet que des chantiers accusent un retard d’exécution. Une situation notamment imputable au manque d’efficacité de certaines entreprises attributaires des travaux, ajouté au contexte sécuritaire, on peut le dire, difficile dans certaines zones. A en croire le ministre Bougouma qui estime qu’il est de bon ton de mettre le doigt sur les travaux qui souffrent d’avancement, les entreprises qui accusent du retard verront leurs marchés résiliés. « C’est le temps du filtrage, nous n’allons retenir que les entreprises performantes », a assuré le ministre. Cette mesure, ajoute-t-il,  s’appliquera aussi bien aux projets de travaux de bitumage que d’aménagement.

 

Bernard Kaboré

 

(Stagiaire)

 

Encadré :

 

Pourquoi la déviation de la route Sapaga-Pouytenga-Boulsa ?

 

 

 

Une première du genre, la revue des projets et programmes du ministère a été  intégrée au menu du CASEM. Actualité oblige,  le cas de projet de réhabilitation de la route Sapaga-Boulsa-Pouytenga s’est invité aux débats dès l’ouverture de la rencontre. Ce projet, en effet, rencontre des difficultés de mise en œuvre au regard de la réticence de populations locales opposées à une déviation qui serait nécessaire. Pourquoi une déviation est nécessaire ? Le responsable de l’entreprise attributaire du marché a été invité séance tenante à se prononcer sur la question. Selon des explications du patron de l’entreprise CAEM, Ousmane Nacoulma, le tronçon à réhabiliter fait 56 km. L’entreprise est alors partie sur la base de 150 millions le km, soit au total 9 milliards pour tout le tronçon. Or la route a été étudiée en 2016, et l’étude prévoyait pour les travaux 33 milliards de francs CFA. En cherchant à comprendre pourquoi, selon l’entrepreneur, il s’est révélé que le problème se situait à la traversée du barrage de Sanghin où les travaux étaient prévus pour deux ans. Là, les études indiquaient que lorsque le barrage serait plein, le pan d’eau serait de 20 kilomètres. Et au beau milieu de la route, l’eau est à une hauteur de 4 m. La même étude a donc prévu la traversée avec une digue de 7 à 8 mètres de haut. Et la digue doit être alimentée par deux bras, dont deux ponts soit un de 200 m et un de 100 m. Or le coût des deux ponts, toujours selon l’intervenant, est de 8 milliards, ce qui consomme presque tout le budget. L’entreprise CAEM a proposé une reconsidération de la hauteur et de la largeur de la digue, ce qui a une incidence financière de 5 milliards. C’est au regard de cette incidence qu’est née l’idée de contourner, ce qui était pris en compte en phase d’études.

 

Foi du sieur Nacoulma, c’est ce contournement qui allonge le tronçon de 10 km qui est à l’origine des réticences.

 

B.K.

 

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