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Répartition des droits d’auteur, cachets des prestations… : Les musiciens relèvent les fausses notes

 

Ils disent non à la clochardisation. Ils veulent bien vivre de leur art. Pour ce faire, ils réclament un logiciel unique de comptabilisation des œuvres musicales exploitées, l’augmentation du cachet, la réduction des frais de location de la salle de spectacles du CENASA, l’audit financier du BBDA. Un message qu’ils ont fait passer ce mardi 12 février 2019 à travers un sit-in devant le ministère de la Culture.

 

 

L’appel à un sit-in du Syndicat national des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) devant le ministère de la Culture, logé dans le bâtiment administratif, coïncide avec la conférence de presse du ministre sur sa gestion en une année. Un simple hasard ou une volonté de… ?

 

A cor et à cri, à grand bruit, la vingtaine d’artistes musiciens croquants sonnent leur arrivée au ministère. Des slogans, ils n’en scandent pas. Ils les fredonnent dans un haut-parleur tout en brandissant des pancartes bricolées à l’aide de morceaux de carton. « Non aux 250 000 francs du CENASA », « Non à la clochardisation des artistes », pouvait-on lire. A peine arrivés, ils ont été appelés à une rencontre expresse avec le directeur de cabinet et le Secrétaire général du ministre de la Culture. Mais ceux restés dehors n’en démordent pas. « Sango, vient nous découvrir avant que nous partions… », ont-ils chanté en langue mooré.

 

Une victoire d’étape avec ce sit-in ! Selon le Secrétaire général du SYNAMUB, Abdoul Kader Ouattara, alias Almamy KJ, c’est depuis trois ans qu’ils attendent d’être reçus par les autorités pour discuter de leur plateforme revendicative de six points. « Il y a eu deux rencontres avortées respectivement les 10 et 14 août 2018. Nous avons tenu ce sit-in, et ils nous ont reçus malgré eux », a-t-il souligné.

 

Malgré cette entrevue avec Lassina Simporé et Nestor Kahoun, respectivement Secrétaire général et directeur de Cabinet, les artistes musiciens vont devoir encore attendre. En effet, ils ont demandé du temps pour examiner la plateforme revendicative. C’est à la première semaine du mois de mars qu’ils auront le fin mot de l’histoire.

 

Les artistes demandent un logiciel unique de comptabilisation pour le BBDA pour que leurs droits ne soient plus payés de façon aléatoire. En sus, ils revendiquent une hausse de leurs cachets pour les prestations lors des évènements tenus par l’Etat tels que le FESPACO, la SNC, le SIAO à un million de francs CFA pour le live et « un minimum de 300 000 CFA » pour le play-back. « Il faut noter que des artistes musiciens du Burkina ayant presté à la SNC à Bobo ont perçu la somme de 250 000 francs CFA pour deux podiums live pendant que notre collègue malien Sidiki Diabaté percevait 20 millions pour 40 minutes de spectacle », a rappelé Almamy KJ. A la lumière de ce qui précède, il a conclu que leur clochardisation et leur misérabilisation sont provoquées par l’Etat.

 

 

 

Lévi Constantin Konfé

 

 

 

 

 

Encadré 

 

Les six points de la plateforme revendicative

 

 

 

• La dotation de toutes les radios et télévisons d’un logiciel unique de comptabilisation des œuvres musicales exploitées ;

 

• L’augmentation du cachet des artistes nationaux à 1 000 000 F CFA pour le live et 300 000  F CFA pour le play-back lors des manifestations organisées par l’Etat ;

 

• La représentation des syndicats des artistes musiciens aux instances où se discute et se décide le sort des artistes burkinabè ;

 

• L’audit financier du BBDA avec la participation des organisations d’artistes ;

 

• La suppression de tous les coefficients de répartition sur les droits d’auteur et la mise en place d’un fonds alloué à la promotion de la musique traditionnelle burkinabè ;

 

• La réduction des frais de location de la salle de spectacles du CENASA à 100 000 F CFA pour les artistes musiciens du Burkina dans le cadre de leurs spectacles.

 

 

 

 

 

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