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Une Lettre pour Laye : KDO va-t-il dire oui à Bobo ?

 

Cher Wambi,

 

Après le drame de Yirgou, Kadré Désiré Ouédraogo (KDO) et son épouse avaient été aperçus à Barsalogho au chevet des réfugiés. Interrogé, à cette occasion, sur ses ambitions présidentielles, l’ancien Premier ministre avait botté en touche en déclarant que ce n’était ni le moment ni le lieu pour lui d’en parler. Mais voilà que quelques semaines après, de supputation, cela est avéré aujourd’hui puisque l’ex-vice-gouverneur de la BCEAO est dans la ville de Sya où il devrait répondre favorablement à l’appel de certains citoyens qui le supplient d’être candidat, au compte du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), à la présidentielle de 2020. On se rappelle, en effet, qu’une frange du parti de Blaise Compaoré avait rédigé et signé une pétition baptisée « Initiative KDO », dans laquelle ces militants de l’ancienne majorité appelaient ouvertement Kadré à se jeter à l’eau pour prendre le départ du sprint présidentiel de l’année prochaine.

 

 

Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, par le truchement de la G33, les partisans de Kadré Désiré Ouédraogo sont en train d’inviter le public bobolais à se rendre massivement à la maison de la Culture Mgr Anselme Titianma Sanon le samedi 16 février 2019 à partir de 9h pour «apporter son soutien à KDO, candidat choisi du président Blaise Compaoré à l’élection présidentielle de 2020 et qui sera très bientôt investi par le CDP».

 

Présent depuis hier à Bobo-Dioulasso, Kadré a déjà rendu une série de visites à des autorités coutumières de la ville de Sya en compagnie de Salia Sanou, ancien maire de la ville : ainsi, tour à tour, il s’est rendu chez le chef de canton à Dioulassoba, chez le Golotigui, chez le chef de Dagasso et chez le chef suprême des Dioula. Ce vendredi, il devrait se rendre chez les autorités religieuses. Une rencontre est prévue avec l’imam de Dioulassoba et le président de la Fédération islamique. Là, Kadré fera un don dans le cadre de la réhabilitation de la mosquée de Dioulassoba. Lors de l’audience que l’archevêque de Bobo-Dioulasso, Mgr Paul Ouédraogo, lui accordera, KDO devra également apporter sa contribution à la réalisation du projet de réhabilitation de la cathédrale Notre-Dame de Lourdes.

 

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’agenda de Kadré est très chargé puisque le président de la Fédération des églises et missions évangéliques de Bobo, tout comme Mgr Anselme Titianma Sanon, le chef des Peulhs, le maire de la commune et El hadj Djanguinaba Barro sont autant de personnes-ressources de Sya à qui il a prévu de rendre une visite de courtoisie.

 

Enfin ce samedi, il prendra part à l’assemblée générale organisée par le mouvement KDO 2020 et l’Initiative KDO à la Maison de la culture.

 

Dans cette perspective, j’ai appris, cher cousin, que des délégations viendraient de différentes régions du pays pour prendre part à cet événement dans le cadre duquel des tee-shirts, à l’effigie de Kadré, sont abondamment distribués. Autant dire qu’un vent de précampagne souffle ce week-end sur Bobo-Dioulasso.

 

Tout cela préfigure les joutes électorales à venir, et une question que l’on se pose est de savoir comment le CDP va gérer tout cela sans trop de casse, car, officiellement, les structures du parti ne sont en rien concernées par des démarches de militants. C’est sans doute pourquoi la section provinciale du Houet s’en démarque et diffuse dans les médias de la ville ce communiqué :

 

« Le camarade secrétaire général de la section provinciale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du Houet a l’honneur de porter à la connaissance de tous les militants et sympathisants de son parti ce qui suit :

 

1) L’activité  organisée le samedi 16 février 2019 à la Maison de la Culture pour l’arrivée de Monsieur Kadré Désiré Ouédraogo n’est pas une activité du CDP.

 

2) La Direction nationale et les structures géographiques du CDP ne sont ni informées ni concernées par ce rassemblement.

 

Par conséquent, il instruit les secrétaires généraux des sous-sections départementales du Houet et des arrondissements de la commune de Bobo-Dioulasso de porter l’information à toutes les militantes et à tous les militants ».

 

 

 

Tout autre chose, cher cousin, l’amnésie dont font preuve des témoins du procès du putsch manqué de septembre 2015. Prétextant le temps, beaucoup soutiennent ne plus se souvenir des événements d’il y a trois ans. Et on le remarque lors de leurs dépositions à la barre où on a toujours eu du mal à être situé sur certaines dates ou certains faits.

 

On a, par exemple, le cas de Mathurin Bako, ancien patron de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) : il a soutenu à la barre que le général Gilbert Diendéré l’a appelé le 16 septembre 2015, entre 20h et 20h30, pour lui demander de couper les SMS et les réseaux sociaux. Mais le général est formel, ce jour-là, il n’a pas appelé le président de l’ARCEP. Dans son argumentaire, Diendéré a déclaré que le 16, il était au ministère de la Défense à une rencontre avec la hiérarchie et les médiateurs jusque tard dans la nuit et que par conséquent, il ne pouvait pas appeler Bako. Mais dans un autre P-V brandi par Me Latif Dabo, Maturin Bako affirmait que c’est vers 22h qu’il a été appelé par le général. Mais l’ex-boss de l’ARCEP avait exprimé son étonnement en soutenant que sa mémoire fonctionnait bien à 99%.

 

La lumière n’a pas été faite sur ces faits, et cela a laissé plus d’un pantois, car un simple relevé téléphonique aurait suffi à mettre tout le monde d’accord.

 

Il y a également, cher Wambi, le cas du colonel-major Poko Ilboudo. Il a été incapable de dire s’il y a eu une opposition catégorique au putsch lors de la réunion avec la hiérarchie militaire. Les nombreuses questions des avocats sont restées sans réponses puisque l’homme ne se souvenait de rien ou disons de pas grand-chose. Ce qui a conduit Me Prosper Farama à renoncer à interroger le témoin : « Monsieur le président, j’abdique, c’est bon ». Le colonel-major finira par avouer : « Ma mémoire est défaillante. Même à la maison, j’ai des problèmes ». Cette amnésie a été confirmée à la barre lorsque Me Dieudonné Bonkoungou lui a rappelé des propos qu’il venait de tenir quelques instants plus tôt mais l’officier supérieur ne s’en souvenait même plus. « J’ai dit ça ? Ce n’est pas moi », s’est-il exclamé, surpris par ses propres déclarations. Et lorsque le président du tribunal lui confirmera avoir noté les mêmes déclarations que Me Bonkoungou, le témoin répondra : « C’est possible, mais je ne m’en souviens pas ».

 

Cher cousin, avec ces amnésies, il est évident que des pans de l’affaire ne seront pas élucidés comme il se doit.

 

 

 

Cher Wambi, certainement que tu as plusieurs fois entendu parler du G5 Sahel dont la présidence tournante est revenue au président Roch Marc Christian Kaboré au terme de son dernier Sommet tenu à Ouagadougou le mardi 5 février 2019. Mais depuis sa création en 2014, cette force conjointe de lutte contre le terrorisme qui réunit le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad tarde à être opérationnelle. La faute au manque de moyens financiers, car les promesses des généreux contributeurs se font toujours attendre.

 

Mais, cher cousin, pourquoi toujours à tendre la sébile à l’étranger alors que nous avons parfois les capacités de nous assumer ? C’est la question que se pose Laurentin Ambeterefa Méda, expert financier de son état, à travers cette proposition originale dont je te propose l’intégralité.

 

« Le G5 Sahel est composé de 5 Etats, à savoir le Burkina, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Pour financer les activités du G5, nous n'avions pas besoin de demander de l'aide aux pays européens pour démarrer.

 

Il suffit que chaque Etat demande une contribution volontaire à sa population pour sa propre sécurité.

 

Par exemple si l'on prend le cas du Burkina Faso, nous sommes plus de 16 millions de Burkinabè sans compter ceux qui sont à l'extérieur.

 

Et parmi les 16 millions, on peut compter par exemple 5 millions qui sont en activité. Parmi ses 5 millions, il y a les salariés du public, ceux du privé et aussi les entrepreneurs indépendants.

 

Si par exemple on demande à ces 5 millions de Burkinabè de donner une contribution volontaire d’au minimum 200 F/mois pendant 5 ans, nous aurons comme contribution annuelle 2400 F/an pour chaque Burkinabè et si on fait un calcul rapide, nous aurons :

 

5 000 000 x 2400 = 12 000 000 000/an

 

Pour les 5 ans on aura par exemple ;

 

12 000 000 000 x 5 = 60 000 000 000

 

Uniquement pour le Burkina Faso

 

Si chaque pays du G5 Sahel fait pareil, ils pourront avoir de quoi financer le projet ».

 

 

 

Laurentin Ambeterefa Méda

 

(Expert-financier)

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Les activités d’exploitation du site granitique de Goghin (30 km de Ouagadougou dans la commune de Koubri)  par une compagnie canadienne ont engendré de vives dissensions au sein de la population locale. Le pire est à redouter au regard des menaces verbales à l’encontre de certaines autorités communales et coutumières, dont une aurait même été déjà victime d’agression physique. 

 

Invoquant le caractère sacré des lieux, où se pratiquent des rites traditionnels, une partie des habitants est déterminée à empêcher tout accès à la future carrière.  

 

Selon des sources dignes de foi, les opposants à la mise en valeur du granit prévoient de constituer un bouclier humain, en prenant d’assaut le site demain samedi 16 février 2019, jour prévu pour la mise à feu des charges explosives.

 

Face à l’impuissance des pouvoirs coutumier et communal à juguler la crise, il est urgent que la puissance publique s’investisse avant que l’irréparable survienne.

 

 

 

- Depuis 2017, l’Hôtel administratif du Centre, qui abrite neuf ministères,  est sans eau courante.

 

Un véritable enfer pour tous les agents qui y travaillent, qui plus est sous le régime de la journée continue, sans pouvoir faire usage des toilettes en cas de besoin. Idem pour les employés des sociétés de nettoyage, ainsi réduits au service minimum, faute du précieux liquide.

 

Conséquences, ces lieux sont dans une situation à vous faire rendre tripes et boyaux au regard de leur état et des odeurs nauséabondes qui en résultent et envahissent même les couloirs.

 

Comment un édifice d’une telle envergure a pu se retrouver dans pareille incommodité en moins de quelques années de fonctionnement ?

 

Serait-ce dû à un problème de canalisation, de qualité des installations ou d’entretien ?

 

En attendant la réponse, il faut vite mettre fin au calvaire des agents et des usagers des lieux, situer les responsabilités dans cette situation et surtout prendre les mesures qui s’imposent.    

 

 

 

- Samandéni. Un nom qui renvoie directement à cet important barrage situé dans la province du Houet. Il s’agit, bien entendu, de cette grande réalisation hydro-agricole  dont la mise en eau s’est achevée au mois d’août 2018.

 

Ainsi, tout serait fin prêt et on n’attend plus que son inauguration officielle, sans nul doute par le président Roch Marc Christian Kaboré dans les mois à venir.

 

Le niveau de l’opération d’empoissonnement qui a suivi le renflouement de l’ouvrage donne déjà une idée de l’importance du barrage pour le développement socio-économique de la province du Houet. Un site plus que jamais convoité par des pêcheurs traditionnels burkinabè mais aussi maliens et ivoiriens.

 

La réalisation de ce projet, comme on le sait,  a affecté la vie  des habitants de nombreux villages, notamment Karangasso-Sambla, Banzon, Bama, Kourouma et Samorogouan.

 

Ces localités riveraines ont donc perçu des indemnisations en fonction de l’ampleur des préjudices subis : ainsi donc, Karangasso-Sambla, qui est la zone la plus touchée, a reçu du Programme de développement intégré du barrage de Samandéni (PDIS) la somme de 120 millions de francs CFA. Suivront, par ordre d’importance financière : Kourouma avec 60 millions puis Banzon, Bama et Samorogouan qui s’en sont tirées chacune avec 40 millions.

 

Comme on peut bien le constater, Samandéni, pourtant village éponyme du barrage, n’a nullement été concerné par le dédommagement. Ce qui revient à dire que Samandéni n’est pas affecté par le barrage.

 

Alors, à Karangasso-Sambla on commence à remettre en cause l’appellation « Barrage de Samandéni », ainsi que l’on désigne de manière officielle cette infrastructure hydro-agricole. Il n’en fallait pas plus pour que certains intellectuels du village embouchent la même trompette et envisagent des actions pour débaptiser le barrage. A Karangasso-Sambla ce qui est à Karangasso-Sambla, soutiennent-ils. La guerre des dénominations aura-t-elle lieu ?

 

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu'on nage en pleines nègreries comme on en a coutume. Que l’infrastructure s’appelle barrage de Samandéni, de Karangasso-Sambla, du Houet ou, pourquoi pas du Mouhoun, fleuve d’où elle reçoit ses eaux, en quoi son nom pourrait-il changer sa vocation ?

 

 

 

- Le mardi 12 février 2019, le Syndicat national des musiciens du Burkina (SYNAMUB) a fait un sit-in au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT). Objectif, exiger la satisfaction de sa plateforme revendicative en six points. Parmi ceux-ci figurent la dotation de toutes les chaînes de radio et de télévision d’un logiciel de comptabilisation des œuvres musicales exploitées, l’audit financier du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA)…

 

En marge de la conférence de presse qu’il a animée le même jour et pratiquement au même moment sur son année de gestion du MCAT, le ministre Abdoul Karim Sango s’est prononcé en des termes peu amènes sur la manifestation du SYNAMUB. Des vérités pour le moins crues concernant la qualité de certaines œuvres d’artistes-musiciens ou qui se réclament comme tels ont ainsi été dites.

 

Selon le ministre, c’est une mauvaise querelle qui est faite au BBDA.

 

« Sur quelle base les prétendus artistes veulent-ils qu’on leur verse des droits pendant qu’ils font de la musique qui n’emballe personne ? Ignorent-ils que le payement de ces droits se fait en fonction du nombre de fois que leur ‘‘chef-d’œuvre’’ est joué ? », s’est en effet interrogé le chef du département de la Culture avant de rappeler que la diffusion des morceaux sur les ondes des radios ou les chaînes de télévision ne dépend pas du genre, c’est-à-dire reggae, warba ou autre. Selon Abdoul Karim Sango, outre le fait que beaucoup de soi-disant artistes font de la musique indigeste, il y a que leurs différentes productions sont très mal distribuées au Burkina et même à l’étranger.

 

Le ministre invite donc les artistes à se remettre courageusement en cause, en cultivant l’humilité et en travaillant sérieusement à donner aux mélomanes l’irrésistible envie de les écouter, plutôt que d’avoir à retirer leur CD dès le premier morceau écouté. « Si c’est bon, ajoute-t-il, ça ne souffre aucun débat qu’il s’agisse de l’œuvre d’un Zoulou, d’un Indien ou d’un esquimau d’Alaska, du Groenland ou de Sibérie orientale, a dit le ministre ; heureusement, a-t-il conclu, il existe des individualités qui ont fait du bon boulot et qu’on a toujours du plaisir à écouter à longueur de journée.

 

A artiste médiocre les vérités de Rango, pardon de Sango.

 

 

 

- Du 21 février au 10 mars 2019, se tiendra la cinquième édition du Salon des conservations, des curiosités et des collections (SACCOL). Organisé sous le double signe du centenaire et de la création de la Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso, et du cinquantenaire du FESPACO, cet événement culturel, dont le promoteur est notre confrère Boureima Djiga, permettra cette année de revisiter l’histoire de notre pays à travers des expositions, des portraits et des projections cinématographiques.

 

 

 

- Cette année, la radio « Ave Maria et TV Maria » célèbrent leurs 25 ans d’antenne. A l’occasion de ce jubilé d’argent, une messe d’action de grâce sera dite ce dimanche 17 février à partir de 9h00 à la paroisse Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou. Le même jour, aura lieu à partir de 12h un plateau d’animation en plein air suivi du tirage du Mariathon, puis du marché de Marie.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification lelundi, 18 février 2019 21:46

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