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Election présidentielle en Algérie : La rue gronde, le FLN passe avec son candidat grabataire

Combien sont-ils à avoir déposé leurs dossiers de candidature à l’élection présidentielle du 18 avril prochain en Algérie ? En attendant que le Conseil constitutionnel communique sur le sujet, les partants ne s’y bousculaient pas hier en début d’après-midi.

 

 

Seule la candidature de l’indépendant Ali Ghediri, officiellement enregistrée deux jours auparavant, était sur la table des juges constitutionnels. Les dossiers de trois autres étaient attendus. Il s’agit de Rachid Nekkaz, d’Ali Benflis et bien entendu d’Abdelaziz Bouteflika. On avait aussi noté le refus officiel du principal parti islamiste (MSP) et celui du Parti des travailleurs algériens de prendre part à cette élection.

 

Qu’ils soient 5, 10, 20 ou mille candidats à postuler pour la fonction  de président de l’Algérie, c’est la prétention manifestée ou suscitée du président sortant à se succéder qui pose problème et fait débat. En effet, à 82 ans bien pleins, Abdelaziz Bouteflika est un vieillard, fortement diminué par la maladie, notamment par les séquelles de l’accident vasculaire cérébral (AVC) dont il a été victime en 2013. Paralysé des pieds depuis lors, pouvant bouger à peine les mains, il est quasiment cloué dans un fauteuil roulant.

 

C’est un tel paraplégique, croulant sous le poids de la sénilité, que le Front de libération national (FLN) pousse, au sens propre du terme, à briguer un cinquième mandat à la tête de l’Algérie. De quoi révolter une bonne partie de la population qui manifeste  sa colère dans les rues d’Alger et d’ailleurs pour dénoncer l’instrumentalisation d’un vieillard malade, manipulé par une nomenklatura pour perpétuer sa  confiscation du pouvoir.

 

Mais tout se passe à Alger comme si le chien aboie mais la caravane passe. La rue gronde mais le FLN déroule son plan consistant à garder un épouvantail sous les lambris du palais d’El Mouradia. Et les manifestations quotidiennes depuis 10 jours qui mettent à l’index cette imposture n’ont, pour l’instant, qu’un effet de duvet sur la carapace de  ces dinosaures du FLN. Ainsi n’ont-ils orchestré  que le limogeage d’Abdelmalek Sellal, ancien Premier ministre et directeur de campagne de Bouteflika depuis 15 ans.

 

Ce fusible qui saute et l’annonce d’une présidentielle anticipée en cas de victoire suffiront-ils à disjoncter le courant de mécontentement qui électrise la rue ? Pas sûr et cela d’autant plus que pour la demande de réformes, les croquants devraient repasser, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ayant rejeté son examen à la conférence nationale inclusive qui devrait être convoquée après l’élection présidentielle. Il a aussi botté en touche quant aux récriminations contre un possible cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika en renvoyant les Algériens au verdict des urnes : « Chacun a le droit de défendre son candidat et chacun a le droit de s’opposer au candidat auquel il souhaite s’opposer, à condition que cela s’exprime par les urnes, de manière pacifique et civilisée ».

 

 Mais pendant combien de temps les anti-Bouteflika manifesteront-ils pacifiquement ? D’ici que leur slogan fétiche, « Bouteflika dégage », devienne « FLN, y en a marre », il y a un pas vite franchi. Gare aux petites étincelles qui allument les grands incendies !

 

On n’en est pas encore là car une fois déposée, la candidature de Bouteflika a encore besoin d’être validée par le Conseil constitutionnel. A ce propos, on se demande  ce qui a été écrit sur le certificat médical que le président sortant a dû produire dans son dossier de candidature. Quel médecin, au vu de son état physique actuel, attestera, sans parjurer son serment d’Hippocrate, qu’il est apte  aux fonctions de président de la république ?

Zéphirin Kpoda

 

Dernière modification lelundi, 04 mars 2019 22:36

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