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Crash d’un vol d’Ethiopian Arlines : Une éclaboussure sur une rutilante réputation

149 passagers, 8 membres d’équipage : ce sont au total 157 personnes qui ont péri hier dans la plus grande catastrophe aérienne qui ait affecté Ethiopian Airlines durant ses 70 ans d’existence.

 

En effet, six minutes après son décollage de l’aéroport international d’Addis- Abeba à destination de Nairobi, après que le pilote a signalé des difficultés techniques et annoncé qu’il souhaitait rebrousser chemin pour un atterrissage d’urgence, le vol ET 302 disparaissait des écrans-radars.

 

La suite on la connaît : les débris de l’appareil ont été retrouvés, à 50 km au sud-ouest d’Addis-Abeba, éparpillés dans des champs. Les victimes sont originaires de 35 pays. Le Kenya y paie le plus lourd tribut avec la perte de 32 de ses citoyens aux côtés des 18 Canadiens, 9 Ethiopiens, 8 Américains, 8 Chinois, 7 Français, etc. Sauf erreur ou omission, on ne déplore aucune victime burkinabè. 

  

 Les responsables de la sécurité aéronautique ont beau seriner que l’avion reste le moyen de transport le plus sûr, les drames qui surviennent par voie aérienne laissent pantois sur les garanties de sécurité qu’il offre. En fait, malgré les statistiques qui indiquent que la route tue plus que les airs, on a toujours plus peur de monter dans un avion que de prendre un autobus.

 

Et les récurrents crashs d’avion, des vieux Tupolev aux rutilants Boeing, en passant par les luxueux Airbus, sont loin de rassurer sur la sécurité des vols. Aucune compagnie n’est à l’abri  de ces hécatombes périodiques qui endeuillent des centaines de familles par an. L’année 2019 ne fera pas exception à cette règle macabre et c’est la très sérieuse Ethiopian Airlines qui en fait les frais ce 10 mars.

 

 

Les difficultés techniques dont le pilote a fait état avant le crash du vol restent un mystère d’autant plus que l’appareil, mis en service en octobre 2018, était presque flambant neuf, comme la plupart des 100 avions dont la plus importante compagnie aérienne du continent s’enorgueillit de meubler sa flotte. Un avion presque neuf avec à ses commandes un pilote expérimenté qui s’écrase après seulement 6 minutes de vol, voilà de quoi turlupiner l’esprit des enquêteurs. Qu’on retrouve vite les fameuses boîtes noires,  et en attendant qu’elles livrent leurs secrets, on ne peut qu’échafauder des hypothèses liées à des problèmes au décollage.

 

 

De fait, les incidents au décollage qui ont fait crasher des avions sont innombrables, mais dans le cas d’espèce, on pense au tristement célèbre accident du Concorde, le 25 juillet 2000 à Paris, moins de 2 minutes après le décollage. L’avion supersonique, c’est connu, a été victime d’un morceau de métal perdu sur la piste d’atterrissage qui avait endommagé l’un de ses pneus au décollage. Il s’en est suivi un incendie de l’un des réservoirs qui a été fatal à l’avion et à 113 personnes. Plus près de nous en 2010, Ethiopian Airlines perdait un autre Boeing 737 au décollage de l’aéroport international de Beyrouth. Des oiseaux avaient été aspirés par les réacteurs qui ont pris feu, causant le crash de l’avion et la mort de 90 passagers et membres d’équipage.

 

A la différence de bien des compagnies qui mettent des appareils vétustes, de véritables cercueils volants, pour desservir les destinations africaines, Ethiopian Airlines s’est fait la bonne réputation d’avoir des  appareils bien entretenus. Ce n’est pas pour rien qu’elle est le fleuron des compagnies aériennes africaines. Et un de ses avions neufs qui se crash avec un pilote chevronné aux commandes en si peu de temps après le décollage donne à penser fortement à un incident au décollage. Lequel ? En attendant que les enquêteurs éclaircissent le mystère, ce crash est assurément une éclaboussure sur la bonne réputation de la compagnie.

Fréderic KPoda

Dernière modification lelundi, 11 mars 2019 22:44

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