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Noufou ou Sakandé même Kif Kif !!!

Quelle chaude semaine. Très chaude semaine .Ca tirait de toutes  les FM et à tout moment. Le matin très tôt. Le soir très tard. Et de toutes les sphères de la cité. Les cols blancs, les cols bleus, les ronds-de-cuir, les quota-genre et surtout le peuple mouton de Laurent Bado dont l’autre nom c’est Mochichinautes. Bien sûr que je parle de la tragi-tragédie qui a éclaté après la présentation du rapport de mission du MBDHP à la presse par son Président. De quoi d’autre pourrais-je parler ?

 

Jamais je n’aurais cru que Chrysogone Zougmoré  et la prestigieuse Organisation de Défense des Droits Humains dont il assure la présidence feraient un jour l’objet d’une telle levée de boucliers. Vous qui me lisez-vous ne pouvez pas n’avoir pas suivi la réaction des Mochichinautes sur l’une ou l’autre des Radios puisqu’il n’y avait que ça. Vous pouvez donc en témoigner, les propos étaient virulents, voire franchement méchants et même parfois insultants, envers les défenseurs des Droits de l’homme de façon générale. Morceaux choisis traduits du Mochichi :

- Si tu es en quête d’un bandit et si tu ne t’empares pas d’un ‘’ Droit de l’homme’’, tu n’auras jamais ton bandit : Kiorr ! Droits de l’homme… Droits de l’homme… Droits de bandit ouais !

Disons-le tout net, Chrysogone Zougmoré et le MDBHP ne méritent pas de tels propos. Ni Chrysogone ni le MDBHP  ni aucune autre organisation chargée de la Défense des Droits Humains. Les missions qu’ils se sont assignées sont très nobles et nous leur devons  tous les égards.

Peut-être faut-il le rappeler, Chrysogone Zougmoré est l’héritier de Halidou Ouédraogo et Halidou Ouédraogo est de ceux qui font l’histoire et dont tout le monde est d’avis qu’ils font l’histoire.

Halidou est de cette espèce rare. Il est sans peur et sans reproche  comme on disait d’un historique chevalier Gaulois du nom de Bayard.

Je jure n’avoir jamais aperçu Halidou  une cigarette au bec. Je n’ai jamais aperçu Halidou un verre de whisky en main. Halidou n’est pas comme Toégui qui dès qu’il croise une  Pagb naaba ses yeux font kab kab , kab kab. Ne me demandez pas ce que kab kab kab veut dire. C’est « qui vous savez  » qui m’accuse ainsi. Lorsque nous sommes ensemble je dois faire attention où je porte les yeux. Lorsqu’une pagb  naaba vient de la droite je regarde à gauche. Lorsque ça vient de la gauche je regarde à droite. Si non…

- Kiorr ! Pourquoi tu es comme ça ? Dès que tu vois quelqu’un  tes yeux font kab kab…kab kab.

Vous connaissez l’émission ‘’ Votre Santé ‘’ de RFI ? Tous les jeudis, il y a une sexologue qui anime l’émission. Docteur Solano qu’elle se nomme. On  y apprend des choses avec elle. Elle dit que le Créateur du ciel et de la terre n’a rien fait par hasard. Elle dit que nous nous trompons beaucoup. Elle dit que lorsqu’un quota genre A aperçoit un quota genre B, contrairement à ce que nous croyons ce n’est pas le bakari qui met le feu. C’est le cerveau. Oui, tout part du cerveau, ensuite ça devient insupportable.

Je disais tantôt que Halidou Ouédraogo était sans peur et sans reproche ? Sans reproche c’est sûrement vrai. Sans peur ? Pas si sûr. Souvenez-vous du procès du Président Lamizana à la Maison du Peuple. Halidou était le Président du Tribunal Populaire de la Révolution. Quand soudain un ancien combattant Samo jaillit des gradins un coupe-coupe à la main, Halidou se leva en hurlant de toutes ses forces :

- Maman !  Maman !  Maman ! 

N’apercevant aucun CDR venir à son aide, il se débarassa vite fait de sa tenue de magistrat, regagna les toilettes à grandes enjambées. On ne sait comment il a fait mais c’est au sous-sol du Palais de justice de Ouaga  qu’on l’a retrouvé.

Mais dîtes-moi, sommes-nous toujours en Etat d’urgence oui ou non ?

Minute ! Lisez ce qui suit : Cette page 6 qui parait à la page 7 on ne m’y reprendra plus. Et puis ce Mardi-Elucus qui devient un Mercredi-Elucus, on ne m’y reprendra plus. Foi de Toégui.

Je vous ai compris. Vous dites que nous sommes sous Etat d’urgence … et que être sous Etat d’urgence  c’est comme être dans un régime d’exception et que dans un régime d’exception  les règles assujeties aux  Forces de Défense et de Sécurité ne sont pas les mêmes que les règles en vigueur sous un régime normal. En régime normal les opérations de sécurisation doivent obéir aux principes de gradation qui sont : d’abord le contrôle, ensuite l’interpellation, éventuellement l’arrestation, en dernier lieu la neutralisation et seulement en cas de nécessité. En situation d’exception les Forces de Défense et de Sécurité peuvent sauter d’une étape à une autre.

Minute ! Nous avons aboli la peine de mort récemment je crois… Qu’importe si c’est sur ordre de Maître Robert Badinter. L’absence de peine de mort a ses obligations. Désormais,  si nous mettons la main sur mille poseurs de bombe, même en flagrant délit, nous devons obéir au principe de la gradation comme ci-dessus, en procédant d’abord à leur simple contrôle, puis à leur interpellation, puis à leur arrestation. Mais jamais à leur neutralisation. Surtout pas à leur neutralisation. Quoi que, j’ai dit jamais. Je n’ai pas dit jamais jamais. En tous les cas, nous devons faire attention, si non Maître Robert Badinter pourrait se fâcher. Par conséquent, nous devons éviter toute neutralisation pour  ne pas susciter la colère de Maitre Robert Badinter. Ainsi, si nous avons à gérer 1000 poseurs de bombe, nous devons construire un Guantanamo au Nord du pays, un Guantanamo au Centre – Nord du pays. Un Guantanamo à l’Ouest. Un Guantanamo au Sud. Un Guantanamo à l’Est et un Guantanamo au Centre bien évidemment. Et j’insiste, nous devons faire très attention parce que, même si Maître Robert Badinter n’y voit goutte, il y a aussi ce Alioune Tine qui n’a pas sa langue dans la poche et qui n’hésiterait pas à nous vendre à l’Union Européenne ou à tout autre Bailleur Technique et Financier .Vous dites ? Human Rights Watch ? Ne m’en parlez pas.

J’allais oublier de vous indiquer qu’il ne suffit pas de construire des Guantanamo. Encore faut- il que les  résidents aient une bonne alimentation. Ce qui exclut d’office le babenda et le gonré .

On n’est jamais élucubreur par hasard…

La page 6 … La page 6. La méchante page 6. Si je ne fais pas vite, elle va se remplir alors que j’ai une information pour Monsieur Luc Ibriga Président de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat.

Monsieur le Président, je ne voudrais pas jouer au winafica mais il y a Aboubacar Ouédraogo, Avocat Général du bas peuple du Parlement Panafricain machin machin qui vous attend chez Ludo Tierno. Il vous attend avec ses compères co malcauseurs, Etienne Kaboré, Arsène Tou, Guinko Youssouf et j’en passe. Il dit que vous avez enferré de gros gros poissons avec de gros gros butins. Vous savez qui ils sont, vous savez où ils sont. Mais au lieu de les amener en justice, vous vous contentez  de les  contempler attendant que la Justice vienne les chercher quand elle voudra. Aboubacar vous attend.

Et on reparle de la 5e République ! Ces intellos Sorbonnards Oxfordiens de Joseph Ki Zerbo vont nous fatiguer encore. Je dis bien vous, pas moi. Moi ça ne me  fait ni froid ni  chaud. Ni chaud ni froid.

Qu’ai-je eu de mieux sous la 4e République que je n’avais pas sous la 3e République ? Je l’avoue : les élucubrations.

En réalité ce qui ressemble le plus à une Constitution c’est une autre Constitution. En quoi la Constitution de la de la 3e République est – elle moins démocratique que la Constitution de la 4e République ? En rien, hormis l’Article 37. Je repose la question autrement. En quoi la Constitution de la 4e République est – elle moins démocratique que la Constitution de la 5è République. En rien. Contrairement à ce qu’on croit, même l’Article 37 n’a pas changé. Sauf que de d’Article 37 il est passé à Article 59 A cause du verbiage. Si non, c’est même kif kif.

Mon ami Ted est Docteur en quelque chose. Je vous préviens, si vous lui adressez une lettre sans porter le mot ‘’ Docteur Ted’’ ça peut arriver à votre argent. Il appelle ça un crime de lèse – majesté. L’autre jour, lui et moi on a failli en venir aux poings suite à une  discussion sur la Constitution. A propos précisément de l’Article 37 ancien et de l’Article 37 nouveau transformé en Article 59. Dans l’ancien il est écrit : «Il est rééligible une seule fois». Un point, un trait. Je lui ai dit qu’en français de Sakandé comme en français de Noufou c’est largement suffisant. Il n’est plus nécessaire de reformer un Article 37 en y ajoutant : «En aucun cas» J’ai dit qu’en maintenant le «  En aucun cas » on introduisait un pléonasme et qu’un pléonasme n’avait pas sa place dans un document aussi prestigieux que la Constitution qui est au vrai le plus prestigieux des documents. Pan ! Dans ma gueule !

 

Charles Guibo

Dernière modification lemardi, 19 mars 2019 23:27

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