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Situation de la méningite au Burkina : «Flambée de cas mais pas d’épidémie»

 

Dans l’optique de contribuer à sensibiliser les populations sur les mesures préventives sur la méningite, la direction de la promotion de la santé de la population a organisé une formation à l’endroit des hommes et femmes de médias, le jeudi 21 mars 2019 à Ouagadougou. Il s’est agi d’une rencontre d’information sur la situation des cas de méningite. A l’étape actuelle, on assiste à une flambée de cas de méningite mais il n’y a pas d’épidémie, selon les formateurs.

 

 

«On parle de suspicion de méningite chez tout enfant ou adulte présentant une apparition brutale d’une fièvre avec un des signes suivants : raideur de la nuque, trouble neurologique ou tout autre signe méningé. En outre, on parle de cas probable de méningite chez tout cas suspect où la ponction lombaire ramène un liquide céphalorachidien d’aspect macroscopique louche, trouble, purulent ou xanthochromique ou avec la présence de bactéries à l’examen microscopique ou encore si le compte de leucocytes est supérieur à 10 cellules/mm3 ».  Ce sont, entre autres, les explications du docteur Issaka Yaméogo, chef de service de la surveillance épidémiologique. Il a déclaré que face à une telle situation, les populations doivent comprendre qu’il faut toujours aller en consultation afin d’être pris en charge rapidement.

 

Selon lui, les agents de santé à la base sont chargés de détecter et de notifier tous les cas de méningite au niveau supérieur, aux autorités sanitaires. Les agents de santé à la base doivent enregistrer les cas sur une fiche descriptive avec la provenance, l’âge, le sexe et le statut vaccinal du malade. Ils doivent aussi prélever et envoyer les échantillons du Liquide céphalo-rachidien (LCR) au laboratoire pour la confirmation des cas. Il a ajouté que la prise en charge précoce et correcte des cas doit être le plus rapide possible. Cela permet de limiter le nombre de cas et de réduire les séquelles et la létalité. A écouter les formateurs, le bilan des cas déclarés n’est pas alarmant et il n’y a pas une épidémie de méningite au Pays des hommes intègres. Pour eux, il existe des facteurs qui font qu’il y a une éclosion de cas de la maladie de façon régulière à des périodes qui vont de décembre à juin au niveau du Burkina.

 

Dans la même veine, le docteur Landaogo Lionel Wilfried Ouédraogo, directeur de la promotion de la santé, a expliqué qu’un millier de cas de méningite ont pu être recensés un peu partout au Burkina Faso.

 

« Aujourd’hui la surveillance nous montre qu’il y a deux régions qui concentrent le maximum de cas à savoir le Sud-Ouest et l’Est. Dans ces régions, il y a des districts qui ont de nombreux cas notamment le district de Diapaga à l’Est et au niveau du Sud-Ouest, les districts de Gaoua, de Dano et de Batié », a-t-il martelé. Par ailleurs, il a indiqué qu’actuellement la concentration est focalisée sur le district de Diapaga du fait que c’est une zone à forte probabilité d’épidémie. Selon ses explications, en termes de riposte dans une telle situation c’est de mener une investigation pour avoir de façon exhaustive la situation réelle et c’est ce qui est fait depuis trois semaines. « Nous avons travaillé à faire en sorte que les capacités des agents de santé soient renforcées en termes de diagnostic et de prises en charge. Les médicaments prépositionnés pour la prise en charge des cas ont été renforcés afin que les cas avérés soient pris en charge rapidement », a-t-il soutenu.

 

Confiant que tout peut aller pour le mieux, le docteur Ouédraogo a affirmé, en outre, qu’à Diapaga particulièrement, le germe en cause dispose d’un vaccin accessible. Dès la semaine prochaine, une campagne de vaccination sera entamée dans trois zones de ladite localité contre la méningite méningocoque A, C, W et Y. Mais en ce qui concerne la région du Sud-Ouest le germe en cause n’appelle pas une vaccination immédiate mais une prise en charge renforcée, précoce et correcte des cas, a-t-il expliqué. Il y a donc un besoin de mise à niveau du personnel afin de suivre de façon correcte l’évolution des cas. « A partir du 26 mars les vaccins seront déployés et la vaccination aura lieu du 29 mars au 2 juin prochain et concernera les personnes âgées de 1 à 29 ans soit 70% de la population de Diapaga », a-t-il conclu.

 

 

 Félicité Zongo

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