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Manif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation : Quand les blouses blanches ont les poches trouées

 

Les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du PROFOS (Projet de formation des spécialistes) ont tenu un sit-in le jeudi 2 mai 2019 à Ouagadougou. Plusieurs revendications étaient à l’ordre du jour, notamment les arriérés de bourses. Après un tête-à-tête avec le responsable du programme, le porte-parole des étudiants, le Dr Bernard Sanon, a dénoncé le mépris qu’il a constaté dans les réponses formulées.

 

 

Il est 7 heures passées de quelques minutes lorsque nous trouvons enfin les locaux du PROFOS (Projet de formation des spécialistes), sis à Ouagadougou. Assis dans un coin, nous voyons les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes, habillés de leurs blouses blanches et munis de pancartes, envahir petit à petit les lieux. Selon les explications de leur porte-parole, ils se sont mobilisés pour trois raisons relatives à leurs arriérés de bourses. «Voilà deux à quatre mois que ça dure », indique le Dr Bernard Sanon avant de développer le deuxième point, qui concerne le changement brutal du mode de paiement. En effet, si avant le versement se faisait à périodicité semestrielle, le gouvernement a fait savoir, à travers une note datée du 5 décembre 2018, que désormais le règlement des frais se ferait mensuellement. «Au niveau du PROFOS et du ministère de la Santé même, beaucoup reconnaissent que cette façon de faire ne permet pas aux médecins et pharmaciens en spécialisation d’être dans les meilleures conditions de formation. Pourtant les autorités ne veulent pas revenir à l’ancien système, qui existait depuis le début du projet et qui figure dans son manuel de procédure», explique l’étudiant. «Quand on parle de paiement semestriel ou mensuel, certains peuvent penser qu’on exagère. Mais il faut dire que le projet reçoit l’argent de six mois, et il le fractionne par mois pour nous le donner», tient-il à nous préciser.

 

Le troisième aspect concerne une mesure prise le 8 avril dernier et qui stipule que, désormais, pour bénéficier d’une prolongation de bourse, il faut obligatoirement ne pas redoubler. «A partir de la dernière année, on peut avoir des difficultés à soutenir à cause du chevauchement des années. Pour cela, on nous accordait deux ou trois mois de plus pour terminer. Désormais, on doit reprendre toute l’année», précise le Dr Sanon. Pour le comité, cette décision est irrationnelle. Raison pour laquelle il a demandé son annulation pure et simple lors des échanges avec le coordonnateur du PROFOS, le Pr Abel Bamouni. A leur sortie, ils ont déploré le manque d’oreilles attentives tant au niveau du projet qu’à celui du ministère. Ils diront même que les réponses obtenues sont carrément méprisantes. «Quand on nous dit qu’on va envoyer certains points aux calendes grecques ou qu’on nous demande d’oublier certaines revendications ou encore qu’on se dit surpris de nous voir en sit-in alors que notre lettre avait pour objet de donner l’information, nous ne pouvons pas comprendre», regrette le porte-parole. A la question de savoir quelle suite sera donnée à cette affaire, notre interlocuteur, membre du comité de suivi du PROFOS, a répondu : « Nous allons nous battre jusqu’à la satisfaction de nos revendications », a t-il affirmé.

 

Après l’échange que nous avons eu avec les manifestants, nous nous sommes rendue dans le bureau du coordonnateur pour avoir sa version des faits concernant ce mouvement d’humeur ; malheureusement, il n’a pas voulu s’exprimer sans l’autorisation du service de communication.

 

 

 

Zalissa Soré

 

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